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CHAPITRE XVIII


LA GUERRE DE GALILÉE.
(66-67)


Le pays de Galil, — la Galilée, — dont la défense avait été confiée à Josèphe ben Matthia, était, par sa topographie, son étonnante fertilité, sa forte population, le poste le plus important après Jérusalem, dont il était comme le boulevard. Il se divisait en haute et basse Galilée.

Foyer de passions ardentes, patrie du zélateur Juda et de Jésus de Nazareth, la Galilée ne pouvait rester impassible en présence de la révolte de Jérusalem et de la défaite de Cestius. Elle se jeta dans la lutte avec cet élan primesautier qui ne calcule pas, qui ne laisse point de place à la réflexion. Et comment les Galiléens auraient-ils pu rester indifférents lorsqu’ils voyaient, dans leur voisinage immédiat, leurs frères égorgés par les gentils ? Journellement accouraient auprès d’eux des fugitifs judéens cherchant appui et protection. Eux-mêmes avaient tout à craindre des païens du voisinage. Aussi la plupart des villes, grandes et petites, se mettaient en mesure de résister à une attaque et attendaient les instructions du grand conseil de Jérusalem. Trois foyers d’insurrection se formèrent dans la Galilée : Gischala au nord, Tibériade au sud et Gamala en face de Tibériade, sur la rive orientale du lac. Les habitants judéens de Gischala furent en quelque sorte provoqués à la révolte. La population païenne des villes voisines, Tyriens, Soganiens et Gabaréniens, s’était coalisée contre Gischala, l’avait surprise, mise au pillage et détruite en partie par le feu. Alors un homme se rencontra qui se mit à la tête des Gischaliens exaspérés ; cet homme, qui devait soutenir jusqu’à la dernière heure la lutte suprême et devenir, avec Siméon Bar-