les Juifs pour reconquérir Jérusalem. Constantin remit également en vigueur une ancienne loi qui défendait aux Juifs de circoncire leurs esclaves. Mais, d’un autre côté, il les protégea par un édit contre les injures et les mauvais traitements des renégats juifs qui s’arrogeaient le droit d’outrager leurs anciens coreligionnaires. Un de ces apostats, Joseph, semble avoir fait beaucoup de mal aux Juifs de la Palestine. Assesseur du patriarche au synhédrin de Tibériade, il fut délégué dans les communautés de la Cilicie. Là, il se lia avec un évêque, qui lui fit lire le Nouveau Testament. Les Judéens de la Cilicie conçurent des soupçons sur son orthodoxie, et comme ses manières autoritaires et sa sévérité excessive envers les instituteurs et les chefs religieux lui avaient aliéné beaucoup d’esprits, quelques-uns de ses ennemis pénétrèrent un jour à l’improviste dans sa demeure et le surprirent lisant les évangiles. On raconte que, dans leur colère, ils le jetèrent dans le Cydnus, d’où il aurait été sauvé par miracle. Quand il se vit démasqué, il se convertit au christianisme, et, sur les instances de quelques évêques influents, Constantin l’éleva à la dignité de comes et le plaça ainsi au-dessus de la juridiction des tribunaux. Il paraît avoir profité de ce privilège pour faire endurer aux Juifs toutes sortes de vexations. L’empereur l’autorisa également à construire des églises en Galilée, et notamment à Tibériade, à Sépphoris, à Nazareth, et à Capharnaüm. Joseph affirme qu’il a réellement élevé des églises dans ces diverses villes ; c’est une pure fanfaronnade. À quoi auraient-elles servi ? Lui-même raconte qu’il n’y avait pas de chrétiens dans cette région, parce que les Judéens ne les y toléraient pas. En réalité, il essaya seulement d’organiser à Tibériade une sorte de chapelle dans un édifice qui datait de l’empereur Adrien et qui faisait partie du domaine impérial, mais sa tentative rencontra, paraît-il, tant de difficultés de la part des Judéens, qu’il fut obligé de quitter la région et de s’établir à Scythopolis (Betsan).
Le règne de l’orthodoxe et fratricide Constance (337-362) fut le signal d’une propagande énergique en faveur du christianisme, et en même temps d’une nouvelle ère de persécution contre les Judéens. Si les évêques de cette époque n’avaient pas été aveuglés par un ardent désir de domination et par la soif de la vengeance,