sèrent d’y avoir attaché un enfant chrétien et de l’avoir fait mourir à coups de fouet. Par ordre de l’empereur Théodose, tous les inculpés furent sévèrement châtiés. La population chrétienne d’Antioche vengea, de son côté, le prétendu crime d’Imnestar en s’emparant des synagogues des habitants juifs. C’est un fait digne de remarque que les préfets et les recteurs des provinces se prononçaient presque toujours contre le clergé et en faveur des Juifs. Le préfet d’Antioche, qui informa Théodose II de la spoliation commise par les chrétiens, dut qualifier cet acte d’une façon excessivement sévère pour que l’empereur, imprégné de la plus étroite bigoterie, adressât aux coupables l’ordre de rendre les synagogues à leurs propriétaires. Siméon, anachorète qui vivait dans une espèce d’étable, près d’Antioche, protesta vivement contre cet ordre. En apprenant la décision de l’empereur, il lui écrivit en des termes très blessants, lui disant qu’il reconnaissait Dieu seul comme son empereur et maître, et le pressant de revenir sur sa résolution. Théodose obéit à cette injonction, les synagogues restèrent entre les mains des chrétiens, et le préfet qui avait eu le courage d’invoquer la justice de l’empereur contre les spoliateurs fut destitué.
La sombre et intolérante dévotion de Théodose II agit fortement sur l’empereur d’Occident, Honorius. Ce furent ces deux souverains qui promulguèrent ensemble, en très grande partie, les diverses mesures restrictives qui pesaient sur les Juifs au moment où ils passèrent de la domination romaine sous celle des nouveaux États germaniques. Sous leur règne, l’accès de toutes les fonctions administratives et militaires fut fermé aux Juifs ; par contre, on continua à leur imposer la charge plus lourde qu’honorable, des fonctions municipales ; Théodose ne leur laissa même pas la faculté de disposer librement de leur fortune pour des œuvres de bienfaisance.
Malgré la disparition du patriarcat, les communautés juives avaient continué à envoyer en Palestine les offrandes destinées autrefois à l’entretien du patriarche et de sa maison ; ces sommes étaient consacrées très probablement par les primats au service des écoles. Tout à coup parut un décret obligeant les primats à verser l’argent déjà recueilli dans le trésor impérial et à laisser dorénavant aux fonctionnaires de l’empire le soin de faire