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des mains et parmi lesquels se recrutait le Collège, et enfin de disciples, qui étaient assis par terre, comme auditeurs, « aux pieds de leurs maîtres. »

Un des docteurs les plus remarquables de cette génération était Tarphon ou Tryphon, de la grande cité commerçante de Lydda, homme riche et généreux, d’un caractère brusque et violent, ennemi acharné des judéo-chrétiens ; il y avait encore Éliézer, de Modin, particulièrement ingénieux et habile dans l’interprétation de l’Aggada, et José, le Galiléen, au cœur bon et généreux. Un seul trait suffira pour peindre le caractère de José. Sa femme était tellement méchante qu’il dut la répudier. Cette femme se remaria avec un gardien de la ville. Celui-ci devint aveugle, et sa femme le conduisait à travers la ville pour mendier, mais elle évitait de passer par la rue où habitait José. Un jour, cependant, son mari l’y contraignit ; mais elle s’arrêta devant la demeure de José, elle n’eut pas le courage d’entrer comme mendiante dans une maison où elle avait commandé comme maîtresse. L’aveugle insista, la maltraita ; elle se lamenta, et ses gémissements arrivèrent jusqu’à José. Il sortit, vit ce qui se passait, recueillit dans sa maison le mari et la femme et leur procura le nécessaire, et cette action si généreuse lui paraissait tout simplement l’accomplissement d’une obligation que la loi lui imposait. — Il faut encore nommer Yesèbab, le greffier du Collège, Huspit, l’interprète (meturgueman), Juda ben Baba, le hasidéen, Hanania ben Teradion, qui subirent tous le martyre ; Éléazar ben Hasma et Johanan ben Gudgoda, tous deux excellents mathématiciens et gens très pauvres, auxquels le patriarche avait fourni, sur les instances de Josua, des moyens d’existence ; Johanan ben Nuri, de Bet-Schearim (en Galilée), un fervent partisan de Gamaliel ; José ben Kisma, un admirateur des Romains, enfin Ilaï et Halafta, tous deux plus célèbres par leurs fils que par eux-mêmes. Parmi les disciples de cette époque, il y en a quatre dont les contemporains ont parlé avec éloge et qui ont laissé quelque trace dans l’histoire, ce sont Samuel le Jeune et trois disciples du nom de Simon. On appelait disciples ceux qu’une circonstance quelconque avait empêché de recevoir l’ordination (Semika), et qui, pour cette raison, étaient exclus de certaines dignités et ne pouvaient pas faire