eux sur des questions religieuses, publia également une réplique aux assertions de Jérôme, sous le titre de : Réfutation du trompeur. De plus, il écrivit un ouvrage considérable pour permettre à chaque Juif de répondre aux objections dirigées contre sa religion. Dans ses rapports avec les chrétiens, Isaac Nathan eut, en effet, l’occasion de remarquer que plus d’une objection faite au judaïsme et plus d’une preuve mise en avant en faveur du christianisme reposaient sur une expression hébraïque mal comprise. Il espérait empêcher à l’avenir ces raisonnements erronés et aider les Juifs à défendre leurs croyances en composant une sorte de vocabulaire de la Bible qui indiquât le sens exact et précis des mots et des versets. Dans sa pensée, un simple coup d’œil jeté sur cet ouvrage suffirait pour faire savoir non seulement combien de fois chaque mot se trouve dans la Bible, mais aussi quelle est sa vraie signification dans tel ou tel passage. C’était là un travail de longue haleine, auquel il consacra plusieurs années de sa vie (septembre 1437-1445). Cette Concordance de la Bible range ensemble tous les versets par ordre alphabétique, en tenant compte, pour établir cet ordre, de la racine du mot principal qui se trouve dans chaque verset. Bien que son travail fût en quelque sorte de nature purement mécanique, Isaac Nathan n’en a pas moins rendu un service important à l’étude de la Bible. Composée pour un besoin momentané, sa Concordance a été non seulement très utile à l’époque de ces polémiques, mais peut encore être considérée aujourd’hui comme une œuvre d’une réelle valeur.
Un autre écrivain juif, Joseph ibn Schem Tob (né vers 1400 et mort martyr vers 1460), qui possédait des connaissances philosophiques, était un prédicateur aimé et avait des relations à la cour de Juan II, crut aussi de son devoir, pour défendre sa religion, de mettre en évidence les points faibles du christianisme. Par suite de ses rapports fréquents avec de hauts fonctionnaires chrétiens, ecclésiastiques et laïques, qui l’engageaient à abjurer, il s’était vu dans la nécessité d’étudier la théologie chrétienne pour se mettre en état de repousser victorieusement les tentatives de prosélytisme et combattre l’affirmation de la prétendue supériorité du christianisme sur le judaïsme. Il consigna les résultats de ses études dans un opuscule intitulé : Objections contre la religion