par écrit de remettre en liberté les Juifs emprisonnés et de n’expulser aucun Juif de la ville à cause de ce procès. En outre, la ville fut condamnée à verser au trésor impérial une amende de huit mille florins et à donner caution pour une amende de dix mille florins, due, on ne sait pourquoi, par les Juifs de Ratisbonne. Par prudence, le Conseil n’en appela pas au pape, parce qu’il savait « qu’on était encore plus rapace à la cour pontificale qu’à la cour impériale ».
Quand la communauté de Ratisbonne fut informée qu’elle redeviendrait libre si, outre son amende, elle consentait à payer celle de la ville et les frais du procès, elle refusa de souscrire à ces conditions. Comme le faisaient remarquer ses représentants, toute sa fortune n’y suffirait pas. Il faut ajouter que depuis trois ans ils étaient privés de liberté et, par conséquent, n’avaient pu rien faire pour gagner leur vie. Plutôt que d’être complètement réduits à la mendicité, ils préféraient continuer de supporter la détention. lis restèrent donc encore incarcérés pendant deux ans, et ne redevinrent libres qu’après avoir juré qu’eux et leurs biens demeureraient à Ratisbonne (1480).
À cette époque, tous les Juifs de Souabe furent expulses, très probablement à cause du meurtre de l’enfant de Trente. Cet odieux mensonge fut répété jusqu’au XVIIIe siècle, engendrant dans plusieurs contrées des explosions de violences contre les Juifs. Mais nulle part la persécution des Juifs ne présenta, en ce temps, un caractère aussi tragique que dans la péninsule ibérique.
Le mariage d’Isabelle et de Ferdinand avait réalisé un des vœux les plus chers des Espagnols, en réunissant sous un même sceptre les trois pays de Castille, d’Aragon et de Catalogne. Mais