Page:Graffin - Nau - Patrologia orientalis, tome 4, fascicule 2 - Les plus anciens monuments du Christianisme.djvu/24

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
116
[20]
LES PLUS ANCIENS MONUMENTS DU CHRISTIANISME.


5

 

10

βουτος ἀμὸ κώ‘μ’(ης) Ἀλεξάν‘δ’(ρου)
Νήσου ὡς (ἐτῶν) οβ οὐ‘λ’(ὴ)
ὀφρύι δεξ'(ιᾷ·) καὶ ἀεὶ
θύων τοῖς θεοῖς διετέ
λεσα καὶ νῦν ἐπὶ πα
ροῦσιν ὑμεῖν (l.-μῖν) κατὰ
τὰ προστε[τ]ατα[γ]μ[έ(.-τεταγ.)]
να ἔθυσα [κα]ὶ ἔσ[πεισα]
[κ]αὶ τῶν ἱ[ε]ρείων [ἐγευ]
σάμην καὶ ἀξι[ῶ] ὑμ[ᾶς]
ϋποσημιώσασθαι(·) (l.-μει-)

Mémoire d’Aurélius Diogène, fils de Satabous, originaire du village Alexandrou Nésos, âgé de 72 ans environ, cicatrice au sourcil droit. Non seulement j’ai été toujours dévoué au service des dieux, mais aussi maintenant, en votre présence, suivant l’édit, j’ai encensé l’autel, j’ai fait la libation et j’ai mangé de la viande sacrée et je vous prie de me donner votre signature.
15

διευτυχεῖται(·) (l.-τε)
Αὐρή‘λ’(ιος) [Δι]ογένης ἐπιδ[έ(δωκα)]

Portez-vous bien ! Moi Aurélius Diogène, j’ai fait la requête.
 
manus ii
manus ii
 

Αὐρή‘λ’(ιος) Σύρος Δι[ογένη]
θύοντα ἄμα ἡ[μῖν ?]
κοινωνὸς σεσ-(ημείωμαι)

Moi, Aurélius Syrus, j’ai enregistré Diogène comme sacrifiant avec nous ensemble en qualité de participant.
 
manus i
manus i
20

[(ἔτους)] α′ Αὐτοκαράτορο[ς] Καί[σαρος]
[Γα]λίου Μεσσίου Κ[ο]ίν[του]
[Τρ]αια[νοῦ Δε]κίου Εὐσ[εβοῦσ]
[Ε]ὐτ[υχοῦσ] Σε[β]α[σ]τοῦ
ἐπ[ειφ] β-

An 1 de l’empereur César Caius Messius Quintus Trajan Dèce, Pieux, Heureux, Auguste, le 2 épiphi. »

La différence entre notre texte et celui des Urkunden de Berlin consiste principalement dans la restitution des lacunes, et surtout dans la signature d’Aurélius Syrus ; nous y avons restitué le mot κοινωνός et avons reconnu l’identité de cette signature avec celle du no 1.

Le village d’Alexandrou Nésos était aussi dans le Faioum ; il était situé dans le district dit Themistou Méris, au sud-ouest de l’Arsinoitès Nomus ; il est bien connu par les papyrus de l’époque ptolémaïque, romaine, et byzantine (cf. Wessely, Topographie des Faijûm dans les Mémoires de l’Académie de Vienne, L, 1, 1904, p. 33). Dans les mots κω‘μ’, Αλεξαν‘δ’ etc. μ et δ sont mises au-dessus de la lettre précédente, v. p. 102 [8].

Le signalement personnel de Diogène a été rédigé ici comme dans les actes juridiques ; on y voit figurer le nom du père, l’âge, le signalement de la cicatrice comme c’est toujours l’usage dans les contrats. Le nom Satabous était très ordinaire à cette époque dans les environs de notre village, j’en ai donné une centaine d’exemples dans mon étude sur Karanis et Soknopaiou Nésos, Mémoires de l’Académie de Vienne, XLVII, 4, 1902, p. 136-139. L’in-