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3-6. IL ENTRE AU MONASTÈRE.

et il entendit le chant des offices et aussi des prières jusqu’à la fin de la nuit et de l’aurore.

4. Il y avait dans ce monastère un supérieur pieux, homme parfait et saint, qui craignait beaucoup le Seigneur. Le saint Mar Aaron fléchit le genou devant le supérieur et lui dit : « Je demande, seigneur, à demeurer avec toi et à être ton disciple. » Les moines rirent de lui et dirent : « Quoi ! celui-là veut être moine ! » Le supérieur prophétisa à son sujet sous (l’inspiration de) l’Esprit saint et dit : « Bienheureux les parents qui ont engendré cet enfant ; je vous le dis beaucoup d’hommes entreront dans le royaume du ciel grâce à cet enfant. »

5. Tandis qu’ils parlaient, le serviteur du saint vint et lui dit : « Allons, viens près du troupeau. » Le saint lui répondit : « Va dire à tes maîtres que je ne vais pas près d’eux et que je ne pars pas avec toi. » Le pâtre fut saisi d’une profonde stupeur et lui dit : « Que signifient ces paroles que je t’entends dire ? Lève-toi, viens, allons près de ton père ; ensuite fais ce que tu veux. » Ce saint lui dit : « Ne te lamente pas davantage, va près de tes maîtres et dis-leur (de ma part) : Je ne viens plus près de vous, maintenant ni jamais. » Le serviteur, pleurant amèrement, s’en alla près de ses maîtres qui