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LES GAÎTÉS D’UN PANTALON

Le premier, François, osa :

— Alors, comme ça, v’ s’êtes sans grimpant ?

Le charbonnier haussa tristement les épaules ; depuis un instant il prévoyait cette question. La paupière alourdie par la rancœur, la bouche pincée en une mimique amère, il avoua :

— C’est ma bourgeoise, elle m’ supprime l’ pantalon pendant l’ jour, rapport que c’t’ un vampire de femme… vous comprenez.

Le jeune homme compatit à cette souffrance :

— M’avait bien l’air d’une toupie pas ordinaire, belle-maman. Mais soyez tranquille, quand j’ s’rai vot’ gendre, j’ vous prêterai les miens et on ira faire des zanzis chez l’ bistro.

— Vou… grrri ! feriez mieux d’ m’en prêter un tout d’ suite… mais v’ n’en avez pas vous-même… v’s’ êtes p’t’être dans la misère ?

François, vexé, se redressa :

— Dans la misère, moi ?… V’ n’avez donc pas r’gardé mon linge ?… T’nez, c’ te chemise-là, c’est pur fil et coton…

L’autre l’interrompit :