Page:Grand’Halte - Les gaités d’un pantalon, 1921.djvu/136

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
128
LES GAÎTÉS D’UN PANTALON


s’enfuit en poussant des petits cris de terreur.

La panique est contagieuse, Socrate l’a affirmé. Si ce n’est pas Socrate, c’est Napoléon ou Ivan le Terrible ; mais Léa le confirma.

Mme Cayon subit cette contagion ; les mains au ventre, les yeux hagards, elle s’élança droit devant elle.

Mais Léa avait de l’avance ; ayant dépassé le seuil de la chambre, elle rejeta la porte derrière elle, de toute la vigueur de son poignet nerveux.

La vénérée mère la reçut sur le front et demeura une seconde abasourdie, puis elle se frictionna et pardonna :

— La pauvre petite, comme elle a peur !

Cette diversion, cependant, avait permis à la fugitive de gagner du champ. En un galop elle franchit l’antichambre et, toute rose, déboucha dans la cuisine.

Un hurlement de victoire salua cette entrée :

— Monte là-d’sus ! Monte là-d’sus ! Tu verras Montmartre !