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LES GAÎTÉS D’UN PANTALON


se sauva, volant avec liberté, de la dame de pique à la dame de cœur.

Le rendez-vous avait été fixé pour neuf heures ; François arriva d’une traite, trois quarts d’heure en retard.

Le couloir était obscur, mais il connaissait les aîtres. Très vite, il se glissa, la démarche furtive, la tête rentrée dans les épaules, les genoux pliés.

Oh bonheur ! Dans le coin habituel, il distingua une ombre imprécise. Il bondit, les bras tendus, la bouche arrondie pour le baiser de bienvenue.

— C’ toi Lélé ?

— Pfuit !… Pfuit !… Pfuit !

La réponse était confuse ; mais, quand on aime !… Il ne marqua pas d’autre curiosité et ses doigts, s’embrouillant dans l’étoffe lâche d’un peignoir, il fut certain d’être en bonne voie.

Ses bras vigoureux étreignirent un corps, ses lèvres s’appliquèrent sur un visage mou.

Déjà il enlaçait son amoureuse amie, lorsque