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CHIMÈRES ET RÉALITÉS

Mme Cayon sentit luire en elle un dernier éclair de raison. Elle jeta par la pièce un regard circulaire et aussitôt ses yeux se fixèrent sur une cotte de velours couverte d’une fine poussière de charbon. Elle eut l’impression d’être dupée :

— Et ça ? rugit-elle… c’est p’t’être aussi à c’ gentil m’sieur Soiffard ?

Léa, se voyant démasquée, eut un sourire attristé, sa tête se pencha sur l’épaule gauche et, contrite, elle répéta :

— C’est pas d’ ma faute aussi !…

— Malheureuse enfant ! gémit Mme Cayon. Tu galvaudes ce beau corps que j’ai créé, en compagnie de ton père, à l’image de Dieu… Tu mériterais d’être maudite.

Léa, tremblante, implora :

— Oh ! fais pas ça, m’man !

— Non, mais prie ton ange gardien, que M. Soiffard ignore toujours tes turpitudes.

Mais Léa était songeuse ; elle scruta sa mère :

— Pourquoi Çois-Çois n’est pas venu ? songea-t-elle. Où a-t-il été, le satyre ?