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HEURES SAVOUREUSES

— Va, sauve-toi dans la pièce à côté…

François aussi avait tremblé ; il crut devoir s’enfuir vers la salle à manger pour gagner le buen-retiro, qu’il n’aurait jamais dû quitter.

Ainsi Joseph ne se trouva point en face du rival ; quand il pénétra dans la chambre de Mme Cayon, celui-ci avait tiré au large.

La rencontre entre la mère et la fille fut tumultueuse. Si Léa avait eu le temps de repousser le pantalon révélateur, elle conservait sur ses joues claires des traces charbonneuses indéniables, sa jolie bouche rouge elle-même était cerclée d’anthracite.

— Oh ! Infamie !… Tu me répugnes, fille sans pudeur !

Léa esquissa une moue fâchée :

— Pourquoi tu m’insultes ?

La digne mère fut atterrée par tant de cynisme :

— Elle le demande ?… Oh ! la malheureuse !… Et si M. Soiffard te voyait ?

La jeune fille eut un petit rire désinvolte :