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Page:Grand’Halte - Une femme nue à la caserne, 1921.djvu/24

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conscience la poussait à réclamer ses vêtements. Ardemment, elle désira, comme une enfant ingénue : sa petite chemise, son pantalon item et sa robe soyeuse. Hélas, tout cela avait disparu, happé par la main de l’Invisible, la main qui étreint !

Mistress Bessie s’inquiéta :

Horrid !… Je n’ai même pas mes jarretières !

L’âme émue, le ventre froncillé par la peur, le nichon sautillant, elle s’en fut vers la porte, dans l’espoir illusoire de retrouver au moins Couleuvrine.

Prudente comme Ève guignant le serpent, elle franchit le seuil.

Hélas derrière elle, à cette même minute, un huis s’entrebaillait et la face curieuse de Caramel se dessinait dans la pénombre. Tout d’abord, le dragon, quoique valeureux, en tomba assis sur le croupion, les paupières plissées par la rigolade.

Des philosophes, affirment qu’il y a des races qui n’ont pas vu la lune. Les pauvres ! Le soldat Caramel avait sans contredit sur elles cette supériorité notable : il voyait la lune, tout comme l’astronome de la Place Vendôme.

Ce spectacle inouï, réveilla aussitôt dans l’esprit du dragon, cette science de la stratégie,