A mars 1860. — Au concert. Un auditeur à un musicien :
— Dites donc, musicien, vous commencez à m’agacer ! Est-ce que vous n’aurez pas bientôt fini de filer cette note ?
— Monsieur, je n’en sais rien ; l’avenir décidera, car ceci est la musique de cette époque-là.
•
11 mars 1860. — Musicien entrant chez un éditeur :
— Monsieur, je désirerais savoir si vous voulez éditer ma musique de l’avenir.
— La musique de l’avenir, monsieur, cela ne nous regarde pas ; il faudra vous adresser en face à mon petit-fils.
•
29 avril 1860. — Mise à l’étude du Tannhàuser à l’orchestre de rOpéra. . M. Wagne7 — Voyons donc, musicien, donnez la note 1
Le Musicien. — Je la donnerai la semaine prochaine ! C’est la musique de l’avenir, j’ai le temps.
13 mai 1860. — Dialogue entre un musicien et un bonhomme penché sur son pupitre :
— C’est difficile à étudier le Tannhàuser.
— Je crois bien ! faut faire deux choses à la fois : jouer et bâiller.
3 juin 1860. — M. Wagner jugeant à propos, d’après la tournure des événements, d’ajouter un nouvel instrument pour l’exécution de la musique de l’avenir. (Il apporte un canon sur la
scène.)
10 mars 1861. — A une répétition générale du Tannhàuser.
— Tiens, il n’est même pas permis de s’ennuyer à mourir à votre opéra !
— Non. monsieur ; mourir c’est claquer^ et je ne veux pas de claque à mes représentations.