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LA GRANDE ENCYCLOPÉDIE

A

ALCALA-LA-RÉAL. Ville d’Espagne, ch.-l. de district, à tii kil. S.-O. île Jaen (Andalousie), située à 8,">7 m. au-dessus du niveau de la mer. Fondée sur la erête du cerro de la )lota, entre le Guadalquivir et le Jénil, elle est peu à peu descendue jusqu’au pied de la hauteur et a gravi la pente opposée. C’est un des plus hauts points habités du S. de l’Espagne ; aussi était-ce, à l’époque des guerres entre les Maures et les chrétiens, une position des plus importantes ; Alphonse XI fit en personne le siège d’Alcala et s’en rendit maître en 1340, ce qui lui valut le titre de royale qu’elle porte encore. D’anciennes constructions lui donnent un aspect mabométan, c’était au temps des Maures la ville d’Ibn-Saïd. Elle possède actuellement 13,900 liai). C’est une des plus charmantes villes de l’Andalousie. Du haut de la vieille tour de la Mota, construite au sommet de la montagne sur laquelle se trouve la ville, on découvre une immense étendue jusqu’aux plaines de la Véga, au milieu desquelles s’élèvent les collines de Grenade. ALCALAMIDES. L’ammoniaque forme avec les acides des sels qui. en perdant de l’eau, constituent les amides. Les alcalis organiques peuvent se comporter de la même manière pour engendrer des alcalamides. — Les alcalis organiques étant des corps complexes, qui résultent par exemple de l’union de l’ammoniaque avec des alcools, des aldéhydes, etc.. on conçoit que les alcalamides représentent des corps dont les molécules sont parfois très complexes.

— Le premier alcalamide a été’ découvert en 1846 par Gerhardt : c’est Yarétanilide. qui résulte de l’union de l’acide acétique. C 4 H 4 4 , avec l’aniline C lz H 7 Az, moins une molécule d’eau, 11*0* :

C*B*Ù* + C’ 2 H 7 Az — B«0 2 = C i6 H 9 Az0 2 . De même, le formiate d’éthylamine, C 2 H’ 2 4 .C 4 II 7 Az, en perdant une molécule d’eau, donne un alcalamide, appelé improprement éthylearbylamine :

C-ll-0 1 + C’IPAz r 11-0- : : C’IPAz.

Or, un tel coi ps résulte : 1° de l’union de l’ammoniaque avec l’alcool ordinaire, cequi donne l’éthylaniine : f^IhH-o-, + AzH 3 = C 4 H*(AzH 3 ) + H 2 2 . 2° De l’union de l’éthylamine avec l’acide formique , moins une molécule d’eau, d’où résulte le nitryle éthylamiformique :

C 4 H 4 (AzH 3 ) + C-H-O’ - II-0-.

Les lois qui président à la formation des alcalamides sont donc analogues a celles en vertu desquelles se forment les GRANDE ENCYCLOPÉDIE. — IL

amides ordinaires, à cela près que la capacité de l’ammoniaque, générateur commun, est diminuée, parce que ce corps, dans le cas actuel, est déjà combiné soit à un alcool, soit à un aldéhyde ; par conséquent, le nombre d’équivalents d’acides conibinahles ultérieurement avec un alcaloïde, sous forme amidée, est nécessairement moins grand que celui qui peut s’unir à l’ammoniaque elle-même, dernier corps dont la capacité de saturation est limitée. — On conçoit d’ailleurs la diversité des alcalamides suivant la nature de l’acide, qui peut être monoatomique, diatomique polyatomiquc ou à fonction mixte ; et aussi suivant celle de l’alcaloïde, qui peut être à fonction simple ou complexe, etc. Ed. Boirgoin.

ALCALESCENCE. Passage à l’état alcalin. Dans certaines conditions pathologiques, les humeurs de l’économie, de niéme que les substances introduites dans les cavités naturelles, peuvent subir des transformations chimiques en vertu desquelles, de neutres ou d acides qu’elles étaient, elles deviennent alcalines, ou, si elles présentent naturellement la réaction alcaline, offrent celle-ci à un degré anormal. L’alcalescence, qui est généralement le résultat d’une fermentation, est beaucoup plus rare que l’acescense qui est l’état opposé. Cependant, dans certaines maladies, telles que le scorbut, la diphtérie, etc., la salive mixte, d’acide qu’elle est ordinairement, devient alcaline ; dans la rétention d’urine, le catarrhe vésical, etc., l’urine fermente dans la vessie et à son émission est chargée de carbonate d’ammoniaque ; la même putréfaction ammoniacale s’établit dans certains abcès de la muqueuse pharyngée rectale, lorsqu’ils communiquent avec l’atmosphère ou n’en sont séparés que par une mince couche de tissus ; le pus, d’ordinaire simplement alcalin, devient alors ammoniacal et répand une odeur fétide, stercorale ; pour la même raison, le mueo-pus sécrété par la muqueuse pituitaire dans les coryzas chroniques, surtout s’il y a ulcération de la muqueuse, répand une odeur tellement épouvantable qu’on a donné à cette affection le nom de pitnaisie (V. Ozène). — Dans certaines dyspepsies, l’estomac devient également le siège de fermentations caractérisées par le dégagement d’hydrogène sulfuré et de sulfhydratc d’ammoniaque, qui donnent lieu aux renvois dits nidoreux (V. Dyspepsie). Dans les embarras gastriques, la dysenterie, l’entéro-colite ulcéreuse, etc., 1rs matières fécales elles-mêmes, par suite d’une fermentation anormale, prennent une odeur plus repoussante qu’habituellement. Dans les bronchites dites fétides, dans la gangrené pulmo-