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AME — AMÉDÉE
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tion la table et le fond, et de rendre leurs vibrations normales. Une autre fonction de l’âme consiste à rendre immobile le pied droit du chevalet, et, de cette façon, le pied gauche peut communiquer ses mouvements à la barre (V. Barre). À l’exposition de 1867, un luthier avait placé deux âmes dans ses violons, l’une à sa place ordinaire, l’autre dans la queue. Non seulement cette seconde âme est inutile, mais elle peut altérer la qualité du son. Aux xvie et xviie siècles, les luths avaient plusieurs âmes, mais elles ne servaient qu’à soutenir les éclisses et la table. On a fait des âmes en bois de différentes essences et même en verre. On appelle aussi âme de la clarinette un petit trou, gros comme la tâte d’une épingle, qui, percé près de l’embouchure, donne de l’égalité au chalumeau.

V. Marine. — Mèche en chanvre placée à l’intérieur des cordages composés de quatre torons, pour prévenir leur déformation (V. Mèche).

V. Artillerie. — Vide intérieur d’une bouche à feu. L’âme se divise habituellement en trois parties qui sont, en allant du fond à l’entrée : la chambre où l’on met la poudre ; le logement ou la chambre du projectile ; l’âme proprement dite. Cette dernière partie, qui sert à guider le projectile lorsqu’il se met en mouvement sous l’action des gaz de la poudre, est toujours cylindrique : elle est tantôt lisse, tantôt rayée. Dans les canons à âme lisse, toutes les parties ont même diamètre et la chambre se termine, du côté du fond, soit par un plan perpendiculaire à l’axe, soit par une surface ellipsoïdale. Dans les obusiers et les mortiers, la chambre est tronconique ou cylindrique ; dans le dernier cas, elle est d’un diamètre moindre que l’âme et se raccorde avec celle-ci par un tronc de cône ou par une portion d’hémisphère. L’âme des canons rayés se chargeant par la bouche ne diffère, en général, de l’âme des canons lisses que par la présence des rayures qui s’étendent tout le long de l’âme proprement dite et dans une portion du logement du projectile ; les parties de l’âme primitive qui subsistent entre les rayures portent le nom de cloisons. Dans les canons et les mortiers rayés se chargeant par la culasse, la chambre et le logement du projectile sont ordinairement cylindriques, le diamètre de la chambre est toujours plus grand que le diamètre du logement, qui est lui-même légèrement supérieur au diamètre de l’âme proprement dite, mesuré sur les cloisons. Le logement se raccorde avec la chambre par un tronc de cône fortement accusé, de manière que le projectile s’arrête toujours exactement à la même position. Lorsque le diamètre de la chambre est notablement supérieur à celui de l’âme, on dit que le canon est chambré ; des bouches à feu de ce genre ont été expérimentées, pendant ces dernières années, en Angleterre d’abord, puis successivement en France et en Allemagne (V.Bouche à feu, Balistique intérieure, Projectiles, Rayures. — On donne aussi le nom d’âme au vide ménagé, suivant l’axe du cartouche, dans la composition d’une fusée de guerre ou d’une fusée de signaux (V. ces mots), en vue d’accélérer la combustion de cette composition et, par suite, la vitesse d’ascension de la fusée.

AMECHA ÇPENTA ou AMESHA ÇPENTA (V. Amshaspand).

AMECOURT. Com. du dép. de l’Eure, arr. desAndelys, cant. de Gisors ; liifi liab.

AMED. Nom donné, en Turquie, aux droits d’exportation. Cette taxe est perçue parla douane au moment de la sortie des marchandises. En 1884, l’amed a rapporté au gouvernement du sultan 14, 177, 384 piastres pour un total d’exportation de 1, 096, 448, 660 piastres (la piastre vaut 0 fr. 22 environ). Toutes les marchandises ne sont pas atteintes par l’amed, et les principales recettes perçues par les douanes sont constituées comme dan-— les pays d’Occident par les droits a l’importation.

AMÉDÉE (Prince), Amédée-Ferdinand-Marie, due d’Aoste, ex-roi d’Espagne, second Gis de Victor-Emmanuel II,


roi d’Italie, et frère du roi Bomber ! I". arturllrroal régnant, est ne a Turin le 30 mai 1845. I, il était inscrit sur les contrôles de l’armée sarde comme capitaine a la brigade d’infanterie d’Aosle. Avant déjà pu se faire une idée de ce qu’est un champ de" bataille, pendant la campagne de lS.’iil, le jeune prinn remenl blessé a la bataille de CuMozza (2ijuin 1la tête de ses grenadiers. Nommé peu après lieutenantgénéral commandant une brigade de cavalerie, il dl vice-amiral en 1869 et prenait le commandement de l’escadre d’évolution. Après la révolution de 1868 a laque&e il avait pii-, comme on sait, une large part, le m l’iiin détail mi— a la recherche d’un nouveau n l’Espagne, cl avait fini par en trouver un dans la p du prince Léopold de Ilohenzollern-Sigmaringen : ce qu’il en advint, et comment il n’est guère possible qw nous oublions le nom de ce prince allemand. Mais avant de s’adresser à la cour de Prusse, l’rim avait lente déjà d’entamer des négociations avec la cour de Florence, dan-. l’espoir d’obtenir le consentement du roi d’Italie i ronnement de son second fils comme roi d’Espagne. Victor-Emmanuel avait refusé. Apres l’avortement de la candidature du prince Léopold et au commencement de la guerre dont cette malencontreuse candidature fut la l’rim d’une part et le maréchal Serrano, régent du royaume, de l’autre, se retournèrent du céué du duc d’Aoste, lequel, après bien de l’hésitation, finit pa-ter une couronne d’un placement si laborieux. Avisé de cette résolution le 1 !) oct. 1870, le régent faisait proclamer le prince Amédée roi d’Espagne, sous le nom d’Ami le 16 sept., par les Coites. Le vote di u ctte proposition se décomposai) ainsi : 191 voix pour le roi Amédée, (il pour la République, 22 pour le due de Montpensier, 8 pour le vieux duc de la Victoire ; 2 pour le fils d’isabellell, l’infant don Alphonse, un peu plus tard Alphonse XII ; 1 pour dona Maria, fille aînée du duc de Montpensier, destinée à devenir la femme d’Alphonse XII, et des bulletins blancs, en tout 120 voix d’opposition. Un vote a plus d’un titre curieux et édifiant aujourd’hui. Quoi qu’il en soit, une députation fut envoyée à Florence, anportant au prince Amédée i’oflre officielle de la couronne d’Espagne, qu’il acceptait formellement le î déc. l s Tn. Le 30 du même mois, le nouveau roi d’Espagne débarquait à Carthagène, tandis que le maréchal l’rim expirait (les suites de la fusillade qu’il avait essuyée l’avant-veille dans la rue Turco, en sortant des Cortès oit il montré plus arrogant encore que d’habitude. Le l •1X71, il faisait son entrée à Madrid : le i. son | cabinet était constitué’, sous la présidence du maréchal Serrano.

Quoique court, le règne d’Amédéc I er fut extrêmement agité’. Animé d’intentions libérales, et il ne s’en tint pas aux intentions, toute sa bonne volonté devait échouer, d’ailleurs, contre l’hostilité’résultant de ce liait distinct if du caractère espagnol, la haine de l’étranger, qu’"n ne voit poussé aussi loin chez aucune autre nation. 1 lit-il appel a la conciliation, au concours de l"iis pour l’aidera réaliser des réformes certainement popula ne rencontrait qu’hostilité partout : el roi depuis six mois a peine, il était déjà l’objet d’une tentative Radicalement impopulaire en dépit de ses efforts, le roi Amédée voyait sa position empirer de jour en joui. qu’au mois d’avr. 1*7-2. une première prise d’an carlistes cul heu dans les provinces du Nord : presque au même moment, les matelots et les ouvriers de l’arsenal du FeiTol se soulevaient, arborant le drapeau i le l ! * jud. vers minuit, une nouvelle tentative d’ass était dirigée contre le roi et la reine, qui rentrai palais en voiture découverte, par cinq individus dans la calle de ! Annal, qui tirèrent autant de. fusil, heureusement sans résultat, sur la cali la mesure pouvait passer pour comble ; le jeune roi ne voulut pas paraître, toutefois, fuir un danger qui ne me-