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AMPYX — AMRITA
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court, à 5 ou 6 segments. Le pygidium est sub-triangulaire. — On connaît 38 espèces, la plupart du silurien inférieur, quelques-unes du silurien supérieur, d’Angleterre, de Suède, de Russie, de Bohême et de l’Amérique du Nord. Angelin a subdivisé le genre en trois sous-genres, d’après la forme de la glabelle (Lonchodomus, Ampyx pr. dit ou Brachampyx et Raphiophorus). Nous figurons Ampyx nudus (Salter), du silurien inférieur d’Angleterre (V. Trinucleus). Trt.

AMRADÂRIKÂ. (V. Ambapàli).

AMRAOUA. Grande tribu de l’Algérie qui occupe sur la rive gauche du Sebaou le territoire sur lequel se trouve le col de Tizi-Ouzou un des points qui donnent le plus facilement accès dans la Grande Kabylie. Sous le gouvernement des Turcs, les Amraoua formaient une tribu Makhzen qui était chargée de tenir en respect les kabyles et de les empêcher de faire des incursions dans la direction d’Alger. Excellents cavaliers, les Amraoua ont toujours été renommés pour leur valeur militaire. Le maréchal Bugeaud obtint leur soumission en 1844, mais ce fut seulement en 1851 qu’ils furent administrés directement par la France.

AMRAPHEL (Héb. אםבּםל, gr. ʹΑμαρφάλ), roi de Sennaar, un des rois qui, avec Kedorlaomer, roi d’Elam, envahirent la Palestine (Gen., xiv) et firent la guerre à Sodome et Gomorrhe. Ses confédérés étaient Arioch d’Elassar et Tid’al (ou mieux Thorgal), rois de peuplades. La Bible les mentionne comme contemporains d’Abraham. L’étymologie de ce nom est obscure, on ne sait pas s’il est sémitique ou sumérien. Cette langue offre une explication acceptable Amar-Pil, « splendeur du feu ». Mais à l’époque d’Abraham, il y avait déjà depuis longtemps des dynasties sémites régnant en Chaldée, et puis ce nom pouvait appartenir à l’idiome des Elamites qui régnaient précisément à Babylone du temps où il faut placer à peu prés Abraham. J. Oppert.

AMRAS (V. Ambras).

AMRÂVATI (mot sanskrit dont la transcription exacte, Amarâvati, est le nom de la demeure céleste d’Indra, le roi des dieux), ancienne ville de l’Inde située à l’embouchure du fleuve Kistna sur la côte du Coromandel ou orientale. L’emplacement en a été exploré avec succès par M. James Fergusson ; il y a trouvé (vers 1863) des ruines bouddhiques du plus haut intérêt qu’il fait remonter à la période comprise entre le Ier et le Ve siècle de notre ère. Ces restes se composent : 1° d’une enceinte carrée ; 2° d’une enceinte plus grande formant un quadrilatère un peu irrégulier ; 3° d’une enceinte circulaire adossée à la montagne. Une série de piliers formant une circonférence de 180 m. de tour et environ 12, 000 statues constituent la partie la plus importante de la décoration des édifices d’Amrâvati. Des scènes diverses très nombreuses sont sculptées sur les piliers et sont séparées les unes des autres, sur un même pilier, par divers motifs d’ornamentation. Parmi les traits les plus saillants signalés par M. Fergusson il faut noter le rôle attribué aux serpents qui y sont le plus souvent représentés comme un objet d’adoration. Ils ont ordinairement plusieurs têtes ; depuis, la figure du serpent à plusieurs têtes a été retrouvée dans les sculptures du Cambodge. On a aussi remarqué à Amrâvati la reproduction souvent répétée du fameux « pied du bouddha » avec le tchakra (la roue) au milieu, et quelques autres signes. M. Fergusson a rapporté d’Amrâvati six piliers qui ont été exposés pour la première fois à Paris, au Champ de Mars, dans la galerie de l’histoire du travail, lors de l’exposition universelle de 1867. Parmi les scènes qui y sont figurées, nous citerons la « sortie du bouddha » quittant la maison paternelle, monté sur un cheval dont un personnage, une divinité, soutient les pieds pour qu’ils ne fassent pas de bruit. Après l’exposition de 1867, ces piliers furent transportés à Londres et gardés au musée de India Office plutôt comme des objets encombrants que comme des curiosités précieuses à conserver. Enfin ces sculptures ont trouvé une place définitive et digne d’elles dans le British Museum où elles ont été réunies aux monuments divers et nombreux exposés dans ce grand établissement.

L. Feer.

Bibl. : James Fergusson. Description of the Amravâti tope. Tree and Serpent Worship.

AMRETSIR (V. Amritsar).

AMRI, plus exactement Omri, roi d’Israël, de 928 à 917 av. J. —C., selon la chronologie vulgaire. Amri commandait les troupes du roi EZla et faisait le siège de Guibbethon contre les Philistins, quand Ela fut assassiné dans sa capitale. Thirsa, par un nommé Zimri. Amri, proclamé roi par l’armée, eut à lutter à la fois contre Zimri et contre un second prétendant du nom de Thibni. Il finit par l’emporter et transporta bientôt après sa capitale à Samarie. Amri fut père d’Achab (V. I, Rois, xvi).

AMR IBN AL-ASÎ, général musulman, mort en 663. Il appartenait à la tribu des Koraichites, et fut, dans la première partie de sa vie, un adversaire acharné de Mohammed qu’il ridiculisa dans ses épigrammes et ses vers satiriques et dont il persécuta les adeptes établis en Abyssinie. Vers le milieu de sa carrière, il se convertit, et son zèle devint aussi ardent que son opposition avait été fougueuse. Il promena les armes conquérantes du Prophète en Égypte et à la tête de 4, 000 hommes seulement prit Péluse ; il fonda alors le vieux Caire. — Ensuite, il alla mettre le siège devant Alexandrie et se distingua autant par sa valeur personnelle que par son habileté ; il paya de sa personne et, dans l’entraînement d’un assaut, fut fait prisonnier avec un esclave fidèle. Conduit devant le commandant ennemi, il en imposa par la noblesse de son maintien et allait être mis à mort comme un personnage de haut rang, quand la présence d’esprit de son esclave détourna le coup : au moment où, interrogé par le chef ennemi, Amr allait répondre et se trahir, son esclave le frappa au visage en lui ordonnant de se taire devant ses supérieurs. Ce trait d’audace sauva la vie au général qui fut renvoyé au camp musulman porteur de propositions de paix qui furent repoussées ; deux jours après Alexandrie était prise et les Arabes perdaient dans cette affaire 23, 000 hommes. — Amr était civilisé et il avait sur ses troupes un ascendant considérable ; aussi n’est-il guère croyable qu’il ait ordonné l’incendie des débris de la bibliothèque, déjà ruinée par les chrétiens (V. Alexandrie). Amr devint émir d’Égypte, il conçut le projet d’unir les eaux du Nil à la mer Rouge par le creusement d’un canal ; il triompha de plusieurs révoltes des habitants d’Alexandrie et sut se concilier l’amitié des populations. Le calife Mouawiya lui dut son élévation au trône, Amr s’étant déclaré pour lui contre son rival Ali. Amr ibn Al-Asi ainsi qu’Ali et Mouawiya fut condamné à mort par la secte des pharésites. Mais il échappa au poignard de leur émissaire tandis qu’Ali succomba.

AMRITA. Mot sanskrit signifiant « immortel » ou « immortalité ». Il désigne un breuvage ou un onguent, qui a le don, soit de faire revivre, soit d’empêcher de mourir, quand on l’absorbe, ou qu’on en est frotté ou aspergé. 11 règne sur l’Amrita plusieurs légendes. L’une d’elles en fait un liquide dont la lune est le réceptacle, et dont le soleil est la source. Depuis le premier quartier jusqu’au dernier, l’Amrita se déverse continuellement d’un de ces astres dans l’autre ; pendant le reste de la lunaison, Devas, Pitris et Richis s’en abreuvent jusqu’à l’épuiser. Mais pendant la quinzaine suivante, le réservoir se remplit de nouveau pour être vidé de la même manière, et ainsi de suite indéfiniment. La tradition la plus célèbre et la plus suivie est celle qui fait provenir l’Amrita du barattement de l’Océan exécute en commun par les Devas et leurs ennemis les Asouras, appelés aussi Daityas et Dànavas. Le mont Mandara, appuyé sur le dos de la reine des tortues de mer, servit de bâton pour ce barattement colossal : le serpent Vasouki, enroulé autour, servit de corde. Les Devas el les Asouras, tenant les uns la tête, les autres