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Spirito, près < I *> Venise, une Crèclie en terre cuite, doivent être citées encore parmi ses principaux ouvrages. G. C. NICCOLO d’Arezzo (Niccoio Semj, dit), sculpteur et architecte italien, né a urezzo vers 1350, mort fi Bologne en l’ilT. Oi lui connaît point de maître et l’on croit que son premier ouvrage fut une suite de bas-reliefs qu’il exécuta à Pise et qui ont été perdus. Appelé à Florence vers 1380 pour y diriger la restauration • 1 1 ■ campanile de Santa Maria del Fiore, il se distingua dans cette mission délicate par le goût le plus pur en même temps qu’il y Ht voir une science consommée ; il passa trois années dans cette ville, que la peste de 1383 l’obligea de quitter, et il revint fi Àrezzo : on lui doit le fronton du couvent de la Miséricorde et les belles statues de Suint Grégoire et de Saint Donat dont il est décoré. Puis il lit à Florence un second séjour marqué par d’importants travaux, tels que VEvangéliste assis (à la cathédrale), puissante et originale figure, pleine d’animation et de vie, et les deux figurines de marbre blanc ’ini se voient sur l’un des pilastres d’angle de l’église d’Or San Michèle. Niccoio il’Arez/.o fut au nombre des artistes qui prirent pari au ronrours pour les fameuses portes du Baptistère de Florence. Enfin il alla s’établir à Milan. Son dernier ouvrage, et le plus remarquable peut-être, fut le Mausok’e et la statue du pape Alexandre V (à Bologne, dans la chapelle des Frères Mineurs). Il avait été également employé à Home, par le pape Bonifacé IX, comme architecte, aux fortifications du château Saint-Ange. G. C. Bibl. : Eug. Mcntz. Histoirede l’art pendant la Renaissance, t. I.

NICCOLO 1)1 LlBERATORE (V. Al.UNNo).

NICOLO Pisano, sculpteur et architecte italien (Y. Pisano).

NICE (Nfcrj, Nicœa). I. Ville. — Ch.-l. du dép. des Alpes-Maritimes ; 93.760 bab. Nice se compose de deux parties : la vieille ville, aux rues étroites, aux maisons liantes et brunes, autour du port de Lympia et dans le triangle limité au N.-O. par le cours inférieur du Paillon ; la ville neuve, depuis la vaste baie des Angesjusqu’aux collines du Var et de (limiez. Nice est une station de la ligne de chemin de fer qui va de Marseille à Vintimille ; elle est aussi la tète de ligne des Chemins de fer du Sud, allant d’une part à Grasse, d’autre part à Puget-Théniers. C’est à Nice qu’aboutissent les deux routes venant d’Italie, celle de la Corniche et celle du col de Tende (Pour le plan de Nice. V. Alpes-Maritimes [Carte du dép. des]).

Au recensement de 1X90, Nice avait une population totale de 93.760 bab., y compris la garnison. Mais il convient de remarquer que le recensement fut opéré le -29 mars. e.-à-d. à un moment où la saison n’était pas terminée. Nice reçoit, en effet, chaque année, de 10.000 à 15.00(1 étrangers, qui y sont attirés par la douceur de son climat. La caractéristique de ce climat est la constance de la température et du soleil. La température moyenne de l’année est de 15°,5 ; elle varie de 8°,46 en janvier à 23°,91 en juillet ; l’oscillation d’un jour à l’autre est de 0°,95 ; elle est beaucoup plus forte du jour à la nuit : 8°, 12. Celle baisse de température, à cause de la sécheresse de l’air, se produit brusquement après le coucher du soleil ; elle est un des phénomènes les plus désagréables du climat de Nice. En 30 hivers, le thermomètre est descendu 95 fois à 0° ou au-dessous ; 7 hivers n’ont pas eu de gelée el jamais le thermomètre n’est resté toute la journée au point de glace. On cite cependant îles froids assez intenses, comme celui Au II janv. IS-20. ou le thermomètre descendit à

— 9°, 63 et ou les orangers furent gelés jusqu’au collet. La température d’été a aussi ses désagréments, non qu’elle soil d’une élévation extraordinaire, puisqu’elle dépasse rarement 30° ; mais elle est constante, avec un ciel d’une pureté implacable, une lumière intense et une poussière étouffante : ces inconvénients sont tempérés par la brise de mer. m, lis accrus par le sirocco. Le mistral du N.-O. et le grégal du N.-h. sont aussi désagréables par leur violence, m. us ils n’atteignent Nice qu’aaaez rarement. La soleil est plus fidèle encore que la chaleur ; sans doute, il n’est p.is rare de voir des sériel de quinze jours pluvieux : mais, en moyenne, l’ani :ompte 2l<i beaux jours, 90 nuageux et seulement 65 plnrîeux. Quand la pluie tosabe, c’est avec force, el elle donne une hauteur moyenne annuelle de 796 inillim. avec un maximum d’automne el un minimum d’été. Pendant l’hiver, on voit parfois des Dorons île neige sur les QeUrS.

L’industrie niçoise eSl presque nulle ; les objets en liuls d’olivier que l’étranger emporte en souvenir ne sont pas toujours fabriqués dans le pays ; quelques distilleries jr parfums, les confiseries, la dessiccation des ccorrcsiloranges au bord de la mer. occupent un petit nombre d’ouvriers. La pèche maritime esl plus importante, encore qu’assez routinière el destructrice. Le marché aux (leurs et aux fruits, tous les malins, donne seul, avec un joli coup d’ail, l’idée d’un commerce actif. Cependant le poil de Lympia exporte une certaine quantité de caroubes el d’huiled’olives, mais c’est l’importation qui tient le premier rang. A une ville dont Parrièrc-pays produit à peine assez pour sa propre subsistance, les bestiaux et les volailles arrivent d Italie, les légumes île Cuise, la farine et le blé surtout de Marseille. (POW l’histoire île Nice. Y. ci-dcSSOUS, jj Comté.) Nice n’a guère que des monuments moilernes : le Casino, la Jel Promenade. Ses monuments anciens ont ete détruits ■<» cours des nombreux sièges que la ville eut a soutenir. Le rocher du Château, qui porta au moyeu âge un des établissements les plus forts de la Méditerranée, n’offre plus aujourd’hui que quelques traces de murailles. La cathédrale .le Sainte-Réparate, dans la vieille ville, est assez curieuse à l’intérieur, parce qu’elle offre déjà le caractère des églises italiennes. Sur le coteau de Cailliez, ou ,i retrouvé des ruines importantes de l’ancienne cite romaine de Cemenelum : des arènes, des thermes, des aqueducs. La ville possède un musée de peu d’importance, un jardin zoologique, qui est un établissement prive, une bibliothèque municipale, dont le catalogue est assez riche, mais qui esl mal organisée et dont les ouvrages sont souvent incomplets. Les tentatives les plus intéressantes pour la constitution de l’histoire et de la géographie du département sont laites par la Société des sciences, des lettres el îles arts des Alpes-Maritimes. Cette société publie des Annales. Ludovic Marchand.

II. Comté. — Géographie. — L’ancien e te de Nice était une région géographique plus uniforme que le dép. des Alpes-Maritimes ; h’ comté était proprement le pays des Alpes-Maritimes qui se composent essentiellement au centre de deux noyaux de terrain éorène, presque contigus, dirigés du N.-N.-K. ou S.-S.-O. et entoures de deux auréoles, l’une crétacique, l’autre jurassique. Le ridemenl alpin proprement dit. à l’époque miocène, a plisse ces terrains en les modelant autour ’lu massif archéen du Mercantour, qui a déterminé la direction générale des plis. A l’extrémité S., probablement au moment de l’effondrement des fosses méditerranéennes, la mer pliocène a recouvert la plus grande partie Au sol actuel île Nice, qui s’est relevé peu a peu : les alluvions quaternaires ont aussi contribue à assécher le fond de ce golfe. Aux temps préhistoriques, le territoire du comté a été habité par Vhonnne de Menton, le premier dont on ait découvert le squelette, de plus grande taille que celui de Cro-Magnon. Depuis, dans ce couloir resserré, le seul passage naturellement et facilement praticable entre la France et l’Italie, une foule de races se sont mélangées : l.igures ou Gaulois, Crées. Romains, Vandales. Visigoths, Lombards, Francs, Sarrasins. Cependant, au moment de l’annexion, le pays avait une physionomie spéciale. îles moins particulières dont la plupart ont disparu depuis. La vie dans les vallées a toujours été agricole, mais peu productive, fies le xin’ siècle, on importait surtout du blé. Kn 1803, Fodéré estimait que le pays ne produisait en blé et en vin que le tiers de Sa consommation. L’exploitation des