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LA GRANDE ENCYCLOPÉDIE

S

SAAVEDRA (Duc de Rivas) , poète du xi.v siècle (V. Ritas).

SAAVEDRA Fajardo (Diego de), homme d’Etat et écrivain espagnol, né à Algezares (Murcie) le 6 mai 15XÎ, mort à Madrid le 2i août -1648. Il fit à Salamanque ses études de jurisprudence et de théologie. Secrétaire du cardinal Borja, ambassadeur d’Espagne, Saavedra travailla dans les conclaves réunis pour l’élection des papes Grégoire XV et Urbain VIII (1624 et 1623). Bien que nommé chanoine à Santiago, il ne dépassa pas dans la carrière ecclésiastique la simple tonsure. En 1638, il fit un voyage dans le comté de Bourgogne, et, plus tard, il fut honoré d’autres missions diplomatiques en Bavière, à Vienne, à Naples, etc. A la diète de Ratisbonne, réunie pour l’élection de l’empereur Ferdinand III, Saavedra représenta Philippe IV. lui 1643, il fut envoyé au congrès de Munster, où il se fit remarquer par ses talents diplomatiques. C’est grâce à lui, sans doute, que la paix fut signée entre l’Espagne et les Etats-Généraux, et on arriva au traité avec les villes hanséatiques en sept. 1647. Rentré à Madrid, Saavedra servit encore quelque temps dans divers postes officiels, tels que le Conseil des Indes, et, peu avant sa mort, il se retira dans le couvent des Recoletos. Aussi bien que par ses talents politiques, Saavedra se signala par ses écrits qui l’ont fait considérer comme le plus grand prosateur de l’époque de Philippe IV. Il se montra exempt des vices littéraires si fréquents chez ses contemporains, tels que l’obscurité du style ou « gongorisme ». Les œuvres principales de Saavedra sont : un traité d’éducation politique, intitulé Empresas politicas oidea de un principe cristiano, qui fut très en faveur en Europe ; La Republica literaria, recueil allégorique de critiques sur des ouvrages et auteurs de son temps, publié pour la première fois en 1665 et, plus lard, dans une édition plus complète ; Locuras de Europa, Diâlogos entre Mercurio y Luciano ; Corona gôtica, castellana y austriaca, politicamente ilustrada, collection de biographies critiques des rois d’Espagne depuis Pelayo, qui vaut plus par la forme littéraire que par la rigueur historique : Polit ira y razon de Êstado del rey don Fernando el Catôlico. On a imprimé à diverses reprises les écrits de Saavedra. Les deux dernières éditions complètes sont celles de Madrid (1789-90, 11 vol.) et 1853 (vol. XXV de la Bibliotheca de Kivadeneira). Dans les volumes XXXII et XLU de la même bibliothèque, on trouvera aussi des ouvrages de Saave-GRANDE ENCYCLOPÉDIE. — XXIX.

dra. Les Empresas ont été bien des fois imprimées à part. R. A.

Biki.. : Capmany, Epitome de las ri<l ;is de xiarones /lustres. — F. Corradi, Saavedra Fajardo, dans Mémorial de la Acad. de la Historia. — Conde de Roche et .1. Kio Tejera, Saauedra Fajardo ; Madrid, 1881. — Préface du vol. XXV de Rivadeneira. — Gallardo, Ensayo de una bibl. de libros raros curiosos, vol. IV. — Puibusque, Hist. comp. des littér. espagnole et française. SAAVEDRA y Moragas (Eduardo), un des hommes les plus savants et les plus érudits de l’Espagne contemporaine, à la fois ingénieur, architecte, archéologue et arabisant, né à Tarragone le 27 février 1829. Il a participé, comme ingénieur, à des entreprises très importantes, qu’Userait trop long d’énumérer ici ; il est actuellement (1900) président du Conseil des Ponts et chaussées et sénateur. On lui doit des ouvrages de mécanique ou de construction fort réputés. Comme architecte, il s’est également distingué. (Signalons, à ce propos, que tous les articles contenus dans le Diccionario enciclopédico hispano-americano ; Barcelone, 1887 et suiv., ont été rédigés par lui.) Comme archéologue, il a pris un assez grand nombre d’estampages d’inscriptions destinés au Corpus inscriptionum latinarum, et il a publié plusieurs travaux, en particulier son discours de réception à l’Académie de l’histoire, qui avait pour thème : Obras pûblicas en los antiguos tiempos. Caminos romanos (28 déc. 1802). Comme arabisant, enfin, il a écrit une remarquable étude sur l’invasion des Arabes en Espagne, Estudio sobre la invasion de los Arabes en Espana ; (Madrid, 1892, in-8), des notes sur la géographie d’Edrisi [la Geografia de Espana de Edrisi, dans le Bolet in de la Sociedad Geogrdfica de Madrid, 1890), des préfaces très intéressantes, entre autres au livre de D. Mariano de Pano : Puey Monsôn. Yiage d la Meca de un morisco aragonés en el siglo XVI (Colecciôn de Estadios arabes, t. I), et à celui del). Joâquin de Gonzalez : Fatho-l-Andalusi. Historia delà conquista de Espana. côilice ardbigo del sigloXIl, etc. (Alger, 1889, in-8). Il a aussi collaboré au boletin de la Real Academia de la Historia. Citons, en dernier lieu, son discours de réception à l’Académie espagnole, dans lequel il a traité d’une manière magistrale de la littérature aljamiada (1803). SAAZ. Ville de Bohème (Autriche), sur la rive droite de l’Eger que traverse un pont de fer récent (1895) ; 13.234 hab. Point de jonction des lignes Pilsen-Dun et Prague-Eger. Eglise de 1383, hôtel de ville de 1559. 1