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SALETTE — SALGO

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donyme de Donnadieu, et avec le titre deL.SALETTE-FALl. waux (Fallu vallis), vallée nu mensonge, un écrit où il prétendait réfuter les assertions du vicaire général. Il ne niait pas la réalité de l’apparition ; mais l’attribuait à un méfait, non à un miracle. Cet écrit fut condamné par l’évêque. L’abbé Deléon répliqua par la publication de la dernière partie de La Saletle-hallavau.i-. 11 fut soutenu par plusieurs prêtres du diocèse, notamment par l’abbé Cartellier, curé de la paroisse Saint-Josepb à Grenoble. Finalement, les opposants portèrent ou feignirent de porter la cause devant la cour de Rome, par un mémoire intitulé La Saletle devant le pape, par plusieurs membres du clergé diocésain. Mgr de Donald, lui-même, archevêque de Lyon, avait publié un mandement défavorable à l’apparition.

Mgr Philibert de Bruillard était mort en 1853 ; il avait été remplacé par Mgr Ginoulhiac. Cet évêque crut devoir sévir contre les rebelles. Les abbés Deléon et Cartellier furent cités devant l’officialité. Deléon fut interdit ; Cartellier signa une rétractation avec « réserve de son opinion personnelle ». Les résullats de cette procédure furent annoncés par deux mandements (20 sept, et 4 nov.1854). Les écrits des abbés Deléon et Cartellier avaient attribué l’apparition à une fraude de M lle Constance Saint-Ferréol deLaMcrlière, ancienne religieuse de la Providence, qui se serait travestie en Mère de Dieu, pour se présenter devant Mélanie et Firmin. — C’était notoirement une dévote agitée, coutumière d’extravagances pies, tourmentée du désir de jouer un rôle, et persuadée qu’elle était chargée d’une haute mission auprès des Français. Avant l’interdiction infligée à l’abbé Deléon et la rétractation, sous réserve d’opinion personnelle, de l’abbé Cartellier, elle n’avait jamais protesté juridiquement contre les imputations contenues dans leurs écrits. En 1858, elle intenta contre eux et leur imprimeur une action en dommages-intérêts, pour atteinte à sa réputation. La cause fut portée devant le tribunal civil de Grenoble. Quoique neuf années eussent passé sur les faits allégués parles défendeurs, il en avait été parlé si souvent que le souvenir en avait été conservé sans altération. Les défendeurs parvinrent donc à les prouver par des témoignages fort précis et fort concordants. En conséquence, le tribunal déclara (25 avr. 1 855) l’action eu dommages-intérêts mal fondée, et il condamna la demanderesse aux dépens. Les motifs énoncés dans ce jugement sont très significatifs : « Attendu qu’il faut reconnaître que les ouvrages écrits et publiés par les défendeurs sont l’examen critique d’un fait demeuré obscur jusqu’alors ; qu’il n’y a point ou de la part des auteurs intention de nuire ; que les faits sont accueillis de bonne foi, après un examen réfléchi, sans imprudence ni légèreté, puisés dans des documents sérieux, etc. ■ — Sur l’appel de M lle de La Merlière, la cour de Grenoble confirma purement et simplement le jugement du tribunal. Devant cette cour, la cause avait été plaidée par deux avocats célèbres : Jules Favre et Bethmont. Les débats, auxquels toute la France s’était intéressée, furent reproduits in extenso, d’après la sténographie, sous le titre Affaire de la Saletle (Paris, 1855). Pour les esprits habitués à examiner les objets proposés à leur foi, le jugement et l’arrêt de Grenoble attribuaient implicitement à une fraude pie l’apparition de la Salette, et ils condamnaient moralement tous ceux qui persisteraient à l’exploiter. Mais les patrons et la clientèle des pèlerinages ne se recrutent point parmi ceux qui cultivent le libre examen. Le clergé continua à préconiser le miracle, et les pèlerins continuèrent à abonder et à être miraculés. Même, le retentissement des débats opéra un redoublement de ferveur, par réaction, par besoin instinctif de protester contre les blasphèmes de l’incrédulité. Ce n’est donc point la contradiction qui a causé la décadence ou l’arrêt de développement des pèlerinages de la Salette. Cette décadence est due à l’effet d’une concurrence fort orthodoxe. Elle résulte d’un décret de la Heine des cieux, mystère devant lequel tous les croyants doivent s’incliner, lui 1846, elle s’était présentée, une seule lois, sur les coteaux de la Saletle, à Mélanie Matthieu et ,i lu inin Ciraud, avec une splendide robe jaune, la tète ceinte d’un mitre rayonnante ; et elle leur avait annoncé la maladie des pommes de terre. En 1858, elle apparut dix-huit fois, dans la grotte de Massabielle, à Bernadette Sou birous, vêtue comme une idéale première communiante, d’un long voile descendant jusqu’aux pieds, d’une robe d’une suave blancheur, ornée à la taille d’une ceinture bleue, ruban du ciel, chaussée seulement d’une rose d’or sur chaque pied, et portant au bras droit un rosaire dont les grains étaient blancs comme du lait. Et elle dit à Bernadette : « Mange de l’herbe ». Finalement, elle lui révéla qu’elle était ITmmaculée Conception. C’est pourquoi 100.000 pèlerins, qui vont à Lourdes (V. ce mot), ne vont pas à la Salette. — Néanmoins, la médiocrité relative de ce dernier pèlerinage peut encore être évaluée comme opulence. La dévotion des fidèles y a élevé une magnifique basilique, flanquée de deux corps de bâtiments pouvant loger jusqu’à 000 pèlerins. On en compte environ 80.001) par an. Les missionnaires donnent l’hospitalité aux hommes ; les religieuses Réparatrices aux femmes. — Pour détails accessoires, (V. Missionnaires de la Salette, t. XXIII, p. 1128 ; Archiconfrérie de Notre-Dame Réconcilluhh k. de la Salette, t. XXVIII, p. 430. E.-H. Voli.et. SALETTE (Joi’isert de La), général français (V. Jourert de la Sai.ette).

SALETTES. Com. du dép. de la Haute-Loire, arr. du Puy, cant. du Monastier ; 1.478 hab.

SALEUX. Com. du dép. de la Somme, arr. d’Amiens, cant. de Boves ; 1.451 hab. Stat. duchem. de fer du Nord et de l’Ouest. Filature et peignage de laine ; filature île laine, chanvres et éloupes.

SALÈVE. Montagne du dép. de la Haute-Savoie (V. Savoie [Haute-]).

SALEYER. Ile des Indes néerlandaises, annexe méridionale de Célèbes, dont la sépare un détroit qui n’a que 7.500 m. au plus fort de l’étranglement. Elle se lève dans la mer de Florès, comprise entre l’Ile de Célèbes an N. , les îles de Florès et de Soumbava au S. , entre 5° 18’30 " et 0" 28’ de lat. S., sous 118°5’ de longit. E. Ce nom de Saleyer est celui d’une espèce de poisson très long pour sa grosseur ; il lui a été donné parce qu’en effet, c’est une terre fort effilée ; il est tiré de la langue malaise ; dans la langue du pays, qui est le mangkassai . Saleyer s’appelle : Tuna Duvang ou pays des Crevettes, ou Limbouagang, où encore Silaraya, et en langue boiiglii : Siladja. Beaucoup de désignations pour une terre qui n’a que 685 kil. q. ; 635 y compris même les dettes annexes. C’est en somme une arête de 75 kil. du N. au S., avec largeur ne dépassant pas 12 kil., une longue montagne île grès, de calcaire, qui culmine à 1.780 m. et qui s’abat, à l’O. sur une rive de sable, à l’E. sur des fonds de corail. Végétation tropicale, comme de juste, sous une latitude presque équatoriale, forêts superbes, fécondité magnifique dans l’humus des vallons ; stérilité là où domine le corail, qui est le substratum de Saleyer : riz, pommes de terre, tabac, indigo ; buffles de travail, chevaux renommés à Célèbes. Environ 60.000 hab., issus du mélange des Boughis et des Mangkassars, professant la religion musulmane, apportée par les Malais au commencement du xvni siècle et parlant pour la plupart le mangkassar. Pour le rappeler en passant, Boughis. et Mangkassars sont des autochtones comparativement aux Malais. Capitale, Saleyer, qui est un bon port. O. Reclus.

SÀLFORD. Faubourg de Manchester (Y. ce mot). SALGÔ-Tarjân. Ville de Hongrie, dans le romitat Nogrâd ; 9.478 hab. Ruines de l’ancien château Salgô. avec des chambres et des citernes taillées dans le roc. Centre des mines de charbon de Iîima-Muràny et de Salgo-ïai jân qui produisent annuellement de 4 à 5 millions de quintaux de houille.