SATURNIEN — SATYHE
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celle des Scipions, les fragments des Sententiœ d’Appius Claudius, de la traduction de {’Odyssée par Livius Andronicus et du Bellum Puniçum de Nœvms. On n’est pas encore d’accord sur la constitution métrique de ce vers. La théorie fondée sur l’accent est généralement abandonnée. D’après Havet, c’est un vers ïambique, composé de six pieds et demi, avec coupe après le cinquième ou le sixième demi-pied. Mais la plupart des vers ne répondent pas à cette définition, et l’ouvrage de Havet (De Saturnio Latinorum versu) renferme presque une explication différente pour chaque vers. D’après mes recherches, c’est un septénaire ïambique catalectique : le pied pur est l’ïambe ou le tribraque, qui doit se trouver au cinquième pied ; il a comme substituts, à des places déterminées, le spondée, l’anapeste, le tribraque, le dactyle ou le pyrrhique. Il y a toujours des séparations de mots après le quatrième, le septième et le dixième demipieds ; ces séparations limitent autant de xûAa. Les 3 e et 4 e , 8 e et 9 e , et, dans un cas déterminé, 12 e et 13 e demipieds peuvent être remplacés par une syllabe brève ou longue, qui joue le rôle de longue prolongée. H. Boknecque. Bibl : Havet, De Saturnio Latinorum versu ; Paris, 1886, thèse. — C. Zanof.r. Versus Italici antiqui ; Lund, 1890. — II. Bornecquiï. Reoue de philologie, 189 l j. SATURNIN ou CYTHÉNAS, philosophe sceptique, fut, selon Diogène Laërce (IX, H 6), le disciple de Sextus Empiricus, et comme lui un médecin empirique. De ce que Diogène n’indique aucun de ses ouvrages, il résulte que Saturnin laissa tomber le renom de l’école, et ne put lutter contre le néo-platonisme, qui faisait alors une synthèse puissante des doctrines dogmatiques (V. Scepticisme et Sextus Empiricus). F. P.
SATURNIN ou SERNIN (Saint), premier évèque de Toulouse, né à Patras, en Grèce, mort vers la fin du 1 er siècle. D’après la légende, il parcourut, en prêchant, diverses contrées de l’Orient, passa avec saini Martial en Gaule, évangélisa la Provence et le Languedoc et s’arrêta à Toulouse, où il réunit un troupeau de fidèles. Il souffrit le martyre, attaché, par des prêtres païens, à la queue d’un taureau sauvage qu’on allait immoler, sur son refus de sacrifier à leurs dieux devant le Capitole. Deux femmes, une maîtresse et sa servante, recueillirent ses restes épars et leur donnèrent la sépulture. Une magnifique église romane fut plus tard bâtie en son honneur à Toulouse dont il est le patron. Sa fête se célèbre le 29 nov. E. Asse. SATURNIN, gnostique (n e siècle). Irénée donne une liste d’hérétiques, vraisemblablement prise chez Justin martyr. Les deux premiers noms de cette liste, Simon et Ménandre, appartiennent à des Samaritains. Immédiatement après eux viennent, comme leur ayant emprunté leur doctrine, Basilidès et Saturnin. Basilidès enseignait en Egypte ; Saturnin, à Antioche. Comme Ménandre, il attribuait l’origine la plus lointaine des choses à un père inconnu de tous, qui créa les Anges, les Archanges, les Puissances, les Dominations. — Sept anges s’associèrent pour créer notre monde et tout ce qu’il contient. L’homme est l’ouvrage de leurs mains. Un jour, ils virent une image brillante descendre de la sphère suprême ; ils voulurent la saisir ; mais elle leur échappa. Alors, ils tinrent conseil et se dirent : Faisons des êtres, selon l’image et selon la ressemblance. Or, l’homme façonné par eux, ne pouvait se tenir debout ; il rampait sur la terre, comme un vers. Mais le Père suprême, prenant pitié de l’être fait à sa ressemblance, lui envoya une étincelle de vie qui l’anima ; et l’homme se dressa sur ses pieds, marcha, parla et raisonna. Quand il meurt, le souffle dévie retourne à sa source ; et le reste de sa personne se résout dans les éléments dont il a été fait. — Les autres points de la doctrine qui nous est présentée sous le nom de Saturnin paraissent avoir été empruntés à des systèmes différents et avoir été rapprochés sans souci de leur incohérence. Les sept anges qui avaient créé le monde s’en partagèrent l’empire et y établirent des lois. Le Dieu des juifs était l’un d’eux. Lui et ses compagnons étaient en lutte constante contre Satan, et une compagnie de mauvais anges. Il se produisit ainsi deux espèces d’hommes, les uns bons, les autres mauvais, constamment aidés par les démons dans leurs conflits avec les autres. Alors, le Père suprême envoya un Sauveur, pour détruire le pouvoir du Dieu des juifs et des autres archons ; pour délivrer ceux qui avaient conservé l’étincelle de vie. Ce sauveur n’était homme ni par la naissance, ni par le corps, mais seulement par l’apparence. — Dans les conditions où il se trouvait placé, l’homme était un être misérable, asservi à des anges, les uns bons, les autres méchants, qui se le disputaient, et constamment incité au mal. En conséquence, la vie devait être considérée comme un présent funeste ; et le plaisir qui portait les hommes à faire d’autres hommes était un plaisir mauvais, qu’on devait s’interdire. Cette continence était considérée comme tellement nécessaire, par Saturnin et ses disciples, que pour la garder plus sûrement ils s’abstenaient de l’usage de la viande et de tout ce qui pouvait porter au désir des femmes. E.-H. V. SATURNINUS (Lucius Appuleius), tribun du peuple romain (V. Awuleius Satuknlnts).
SATURNINUS (Claudius), jurisconsulte romain peu connu, vraisemblablement du temps d’Adrien et d’Antonin le Pieux. On n’a de lui qu’un fragment inséré au Digeste (XVIII, 19, 16) et emprunté à un Liber singularis de pœnis paganorum. L’Index auctorum placé en tète du Digeste attribue cet ouvrage à Venuleius Saturninus, ce qui a permis quelquefois de confondre ces deux personnages en un seul. Mais les rédacteurs du Digeste les distinguent nettement. On a voulu aussi l’identifier avec un Claudius Saturninus, légat de Belgique, dont il est parlé au Digeste (XX, 3, 1 S 2) et aux Fragmenta Yaticana (u" 223), ou avec un préteur du temps de Marc-Aurèle.
SATURNINUS (Venuleius), jurisconsulte romain. Ce jurisconsulte, placé par l’auteur de Y Index auctorum entre Gaius et Tertullien, est certainement le contemporain plus âgé du premier. Adrien à qui il a survécu est le dernier empereur qu’il cite dans les extraits de ses ouvrages insérés au Digeste. Ces ouvrages sont, sur le droit privé : Libri décent novem stipulationum ; Libri sex de interdictis, qui n’est pas indiqué par l’Index ; Libri decem octionum ; sur le droit public : Libri duo de officioproconsulis ; Très libri de judieiis publias. Peut-être faut-il identifier Venuleius Saturninus avec le Q. Saturninus, cité trois fois par Ulpien : {Dig., XXXIV, 2, 19, §7 ; XII, 2, 18, § 5 ; IV, 3, 7, (j 7) et qui avait écrit un ouvrage sur l’Edit et des notes sur le commentaire de l’Edit par Labéon ; mais l’identité est incertaine. J.D.
SATURNINUS, un des trente tyrans énumérès par Trebellius Pollio ; général renommé, il fut proclamé empereur par ses soldats, mais bientôt tué par eux (267). — Un autre Saturninus, d’origine gauloise, fut proclamé empereur en Egypte où Aurélien l’avait envoyé et bientôt tué par les troupes de Probus.
SATURNISME (Toxic.) (V. Pi.omb, t. XXVI, p. lllti). SATYAVRATA. Nom d’un roi légendaire de l’Inde, qu’on appelle encore Trisankhou. Il appartient à la race solaire et est le père de Harischandra. Il conçut la prétention de monter au ciel en chair et en os. Son chapelain Vasichtha refusa de l’y aider, mais Visvamitra l’y installa grâce à sa puissance surnaturelle. Comme Indra le précipitait de la place qu’il avait ainsi usurpée, Visvamitra arrêta sa chute d’un mot, et depuis, suspendu, la tète en bas, en plein ciel, Sa tvavra ta est une constellât ion de l’hémisphère austral. SATYRE. I. Mythologie. — Personnage mythique dont l’imagination des Grecs peuplait les bois et les montagnes. Ce n’étaient pas des dieux, mais plutôt des esprits, des démons, comparables aux lutins et aux farfadets du folk-lore et des légendes modernes. 11 n’en est pas question dans les poèmes homériques ; d’après un fragment d’Hésiode, cité par Strabon, on voyait en eux les frères des Nymphes et des Curetés. C’étaient des êtres lâches et paresseux,