Page:Grande Encyclopédie XXIX.djvu/60

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

SACÏ — SADE

— 46 —

parut en 481 (i, le Journal asiatique, organe de la Société asiatique qu’il fonda, en 1822, avec Abel Rémusat, publiaient ses travaux d’une érudition consommée. En 1823, il devint administrateur du Collège de France et, l’année suivante, de l’Ecole spéciale des langues orientales. Louis-Philippe, en 1832, l’éleva à la pairie et, Tannée suivante, il fut nommé conservateur des manuscrits orientaux de la Bibliothèque royale, inspecteur des types orientaux de -l’Imprimerie royale et secrétaire perpétuel de l’Académie des inscriptions et belles-lettres. Presque toutes les sociétés savantes étrangères le comptaient comme membre ou correspondant.

On ne s’étonnera pas si une vie si bien remplie était réglée dans ses moindres détails avec une précision rigoureuse. La matinée de ce janséniste libéral débutait par la charité et se terminait par la messe qu’il entendait chaque jour. Il était particulièrement serviable pour les jeunes savants qu’attirait son enseignement, et il fit ainsi de Paris le centre des études arabes. Il nous faut citer encore parmi ses œuvres : Relation de l’Egypte, trad. de l’arabe d’Abdallatif ; l’édition de Calila et Dimna (1816) ; l’édition et la traduction du Pend Namèh (1819) ; l’ Exposé de la Religion des Drvses (4838, 2 vol.) ; une traduction de IRisloire des Sdssanid.es de Mirkhond, 4793. René Dussaud.

Bihl. : HartwigDEREK bourg, Siloestre de Sacy ; Leipzig, issij ; Paris, 1892 et 1895.

SACY (Samuel-Ustazade Silvestiîe de), journaliste français, né à Paris le 47 oct. 1801, mort à Paris le 14 févr. 4 879, fils du précédent. Il lit ses études de droit et plaida pendant quelques années, puis se consacra au journalisme et à la littérature. Il entra au Journal des Débals dont il devint bientôt un des plus remarquables collaborateurs ; il s’y fit une réputation avant d’avoir composé aucun ouvrage et y écrivit depuis 4828, fournissant pendant plus de vingt ans plus des deux tiers des articles politiques. Après le coup d’Etat du 2 déc. 1852, il ne signa plus que des articles littéraires. En 4836, il devint conservateur de la bibliothèque Mazarinc, et, en 4818, administrateur. En 485i, il succéda à Jay à l’Académie française ; il fut appelé au Sénat par décret le 26 déc. 1863. Il s’est occupé activement des questions d’instruction publique et fut appelé en 4864 au conseil de l’instruction publique, où il appuya le ministre Duruy. Il a publié un recueil de ses meilleurs articles sous le titre de Variétés littéraires, morales et historiques (4864), où il se montre un excellent prosateur ; il a collaboré avec Th. Gautier, P. Féval et Ed. Thierry au Rapport sur le progrès des lettres et des sciences publié après l’Exposition universelle de 4868. De Sacy a édité V Introduction à la vie dévote de Fr. de Sa/es (4855). les Lettres spirituelles de Fénelon(4856) et les Lettres de Jta me de Sévigné (4864). SA DA BANOEIRA (Rernardo de Si Nogueira, marquis de), homme d’Etat portugais, né à Santarcm le 26 sept. 4795, mort le 6 janv. 4876. Après avoir, en 1820, embrassé le parti de la Révolution libérale, lors de la réaction absolutiste, en 1823, il fut exilé et ne rentra en Espagne qu’après la promulgation de la charte de dom Pedro en 4826. Il fut une première fois ministre de la marine de nov. 4832 à mai 4833. Il combattit les miguelistes en 4833 et devint une seconde fois ministre delà marine de nov. 4835 à avr. 1836, puis une troisième fois après la révolution de sept. 4836. En 4846. il se mit à la tète de l’insurrection dirigée contre le duc de Saldanha. Dépouillé de ses charges, mais presque aussitôt amnistié, il ne revint aux affaires qu’en 4856, où il occupa dans le cabinet Loulé les ministères de la marine et des colonies, puis de la guerre. Le cabinet Loulé se retira en mais 1859. De déc. 1859 au commencement de 4864, puis du 22 juil. 4868 au 2 janv. 4869, le marquis de Sa da Bandeira redevint ministre delà guerre, et, dans la seconde période, il occupa en même temps la présidence du Conseil. Après la chute du ministère Saldanha, il fut appelé de nouveau à la présidence du Conseil, avec le portefeuille des affaires étrangères (31 août 4870- 44 sept. 4874). H. Léonardon.

SADDLE (Ilot) (V. Orcades du Sud, t. XXV, p. i88). SAODUCÉENS (en hébreu Saddoukini). Nom du parti juif opposé à celui îles Pharisiens. Ce titre dérive vraisemblablement de Sadoc (V. ce nom), ancêtre des prêtres auxquels Ezéchiel, dans sa description idéale de la théocratie, réserve les fonctions sacerdotales. Les fragments hébreux de l’ Ecclésiastique, récemment découverts, contiennent un cantique ou Dieu est loué pour avoir choisi comme pontifes les fils de Sadoc ; or l’auteur, Jésus fils de Sira, est un apologiste des prêtres de son temps (av. 475). C’était essentiellement un parti aristocratique, composé des grands et des fonctionnaires, et qui avait pour noyau la cour des grands prêtres, administrateurs du pays. Les Macchabées s’étant substitués à ces derniers, les Sadducéens, qui n’étaient peut-être pas encore ainsi dénommés, se rallièrent à la nouvelle dynastie, dès que celle-ci eut établi solidement son pouvoir sous Jean Hyrcan I er . (C’est probablement à cette circonstance qu’ils doivent leur nom : on les appelait ainsi ironiquement ; aussi bien, cette épithète n’est-elle jamais employée que par leurs adversaires.) En tant que bénéficiaires de privilèges que leur assurait la loi théocratique, ils en étaient les défenseurs intransigeants ; aussi étaient-ils ennemis de toute nouveauté, croyances ou rites non reconnus parle Pcntatew /ue. Certaines conceptions, comme la croyance à une autre vie, aux esprits, certains usages, comme le puisement de l’eau à la fête de l’automne, adoptés par les Pharisiens, parti démocratique, parce qu’ils étaient en honneur dans le peuple, étaient rejetés par eux. En cette qualité de conservateurs aussi, ils repoussèrent la dialectique de leurs adversaires, trop libérale et parlant révolutionnaire, pour s’attacher étroitement à la lettre du texte, comme, par exemple, pour l’interprétation de la loi du talion. Longtemps ce furent eux qui dirigèrent le Sanhédrin ; ils en avaient encore la présidence au temps de Jésus. Les Pharisiens, qui avaient avec eux le peuple, finirent par leur imposer leurs nouveautés ; ainsi l’institution de la synagogue, véritable concurrence au temple, pénétra jusque dans le temple ; ils furent obligés d’accepter les rites pharisaïqués, comme la cérémonie du puisement de l’eau, dont nous avons parlé tout à l’heure, et leurs adversaires firent célébrer ces cérémonies avec éclat pour souligner leur triomphe. Les Sadducéens cessèrent de former un parti après la destruction de Jérusalem. Ils n’ont laissé aucune trace de leur activité intellectuelle : on sait seulement qu’ils composèrent un recueil de lois, circonstance qui s’accorde très bien avec leurs principes ; Fe jour où fut aboli ce code, renommé pour sa sévérité, fut célébré par les Pharisiens et le peuple comme jour de fête. Bibl. : Outre les travaux mentionnés à l’art. Pharisiens, il faut signaler : E. Schuker, Geschichle des jùdischeri Wolhes un Zo.Ua.Uer Jesu Ghrisli, 189s. 3’ éd., t. II (le meilleur résumé . — Albert Réville, Jésus de Nazareth, t. I.— Weiahausen, Israël, u. jùdisclie Geschichte, 8 e éd. — Bùchler, Die Priester u. der Cultus im letzten Juhrzehnt desjerus. Tempcls.

SADE. Illustre maison de Provence, tirant sou nom du petit village de Saze, près d’Avignon, qui a donné naissance aux seigneurs de Saumane, du Poil. d’Aiguières, de Mozan, de Romand, de la Goy, de Goult, de Brades, de Beanchamps, de Vauredonne, dont une branche titrée marquis et comtes de Sade. On compte parmi ses membres : Hugues, époux présumé de la fameuse Laure de Noves (1308-48), immortalisée par Pétrarque dans ses sonnets, des évèques de Marseille (1 10-iL de Yaison, de Cavaillon, un premier président du Parlement d’Aix (1 ! 15), un maréchal de camp (4748), un chef d’escadre (4776), un ambassadeur à Cologne (1745), un historien de Pétrarque, et le trop fameux romancier. — Armes : De gueules u une étoile d’or, chargé d’un aigle de solde becquè et couronné de gueules.