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SAFA — SAFFI

de la montagne. A [’époque romaine, pour défendre contre les incursions des nomades les Bédouins du Sala, les gouverneurs de la province d’Arabie avaient installé des garnisons aux alentours du Sala. L’une d’elles occupait un camp fortifié qui subsiste encore, le Qasrel-Abyad dont les éléments décoratifs sont d’un grand intérêt. Le Ledja et le Safa forment ce que les anciens appelaient les deux Tractions. Vers le temps ou était élevé le Qasr el-Abyad, au m’ ou iv e siècle de notre ère, le Sala, la Rouhbé et la région environnante, le Marra, étaient occupés par une population qui a gravé sur les innombrables rochers de basalte des graftites très curieux : figures, scènes de chasse et surtout inscriptions que Joseph Halévy { Journal asiatique, 1 877- 82) est parvenu à déchiffrer. Elles nous ont révélé une écriture spéciale (V. Ecriture, p. .Vi.’i) et un dialecte proto-arabe particulier. Alors que toutes les populations de Syrie et du N. de l’Arabie avaient adopté l’alphabet araméen et beaucoup même la langue araméenne, les populations du Safa conservaient une écriture dérivant assez directement de l’alphabet phénicien. L’alphabet safaïtique forme avec l’alphabet libyanique un groupe qui permet d’expliquer dans le détail la transformation de l’alphabet phénicien en alphabet himyarite. René Ddssaud. Bibl. : Wetzstein, Reisebericht ùber Hauran und die Trachoneu ; Berlin, 1860. — De Vogué, Syrie centrale. Inscriptions sémitique* : Paris, 1868-77. — ’ li. Dussaud et F. Maci.rr, Voyage archéologique an Safa et dans le Djebel ed-Drûz ; Paris. 1900.

SAFARI K (Pavel-Josef), érudit tchèque, né à Kobeljarovo, en Hongrie, le 13 mai 179. v >, mort à Prague le 26 juin •1681. Son père, prêtre évangélique, lui avait fait donner une instruction soignée dans les écoles supérieures de Hongrie ; en 1817, Safarik se rendit à Iéna ou il obtint le grade de docteur en philosophie. En 181 9, il revint à l’resbourgoii il lit connaissance de Palkovitch et des autres patriotes tchèques de cette époque ; cette même année, il fut appelé à Novi Sad (Neusatz, Hongrie), ou il devint professeur au lycée serbe de cette ville. En 1833, il donna sa démission et se rendit à Prague pour se consacrer tout à fait à l’étude des antiquités slaves, qu’il avait commencée avec succès comme professeur de lycée. Parmi ses travaux de cette époque, il faut citer surtout : Geschichte der shirisihen Spraclw und Literatur nach alleu Mundarten (Pest, 1826, in-8) ; Ueber die Abkunft des Slaven nach Lorenz Surowiecki (Pest, 1828). A Prague, il publia en 1837 son œuvre capitale, Antiquités slaves (en tchèque), où il exposa L’histoire des peuples slaves depuis les temps les plus reculés jusqu’à leur conversion au christianisme (le second volume ne fut publié qu’après sa mort, en 1803). Cet ouvrage avait consacré sa réputation d’historien slave, il fut bientôt traduit en allemand, en russe et en polonais. En 1848, Safarik fut nommé bibliothécaire de l’Université, place qu’il occupa jusqu’en 1800. Parmi ses nombreux ouvrages sur l’histoire et les littératures slaves, il faut citer : Die âltesten Denkm&ler der bôhmischen Sprache (Prague, 1840, in-4) ; Monumenta <l’anuitky ) île l’ancienne littérature des Slaves du Sad (textes serbes, dissertations et titre en tchèque ; Prague, 1830. in-8) ; Monumenta (Pamétky) de l’écriture glagolitique (Prague, 1853, in-8), etc. .1. Jireeek, son gendre, a publié en 1864 et 1865 un important ouvrage de Safarik : Geschichte der sùdslaiiischen I. itérai nr, en trois parties. 11 a commencé la publication restée inachevée, de 1861 à 1864, en 4 vol., des « Œuvres réunies » de Safarik. Sa biographie a été écrite par Joseph Jireeek, dans Œsterreichischen Revue, et par son fils Rojterh Safarik, professeur de chimie à l’Université tchèque de Prague, dans Seovnik nation). M. G.

SAFED ou SAFET. Ville de Palestine, à 838 m.d’alt., comptant 25.000 hab.,d<»ntl 1.000 musulmans, 700 Grecs, quelques protestants et le reste juifs. Ceux-ci considèrent Saf’eil comme une de leurs villes saintes, car le Messie doit y apparaître. L’histoire de cette ville nous est surtout connue à l’époque des croisades. En 1140, Foulques y construisit un château fort. Saladin ne s’en empara qu’avec peine en 1189. En 1220, la forteresse fut rasée, mais les Templiers la reconstruisirent en 1240. Blbars la força à capituler en 1266. Safed devint le chef-lieu d’une province, In tremblemenl île terre, en 1837, fit périr plus de 5.000 hab. La colonie juive de cette ville date du commencement du xvi e siècle et fut fondée par des juifs espagnols. 11 s’y forma une école de rabbins célèbre. De nos jouis, la plupart des juifs de Sal’ed sont Polonais. H. Du. SAFED-Koh (Mont) (V. Inde, t. XX, p. 670). SAFET. Déesse égyptienne des Livres et de l’Histoire. Elle est fréquemment représentée tenant de la main gauche une branche de palmier avec les signes de périodes de temps innombrables, et de la main droite écrivant des noms sur les branches d’un arbre.

SAFFAIS. Com. du dép. de Meurthe-et-Moselle, air. de Nancy, cant. deSaint-Nicolas-du-Port ; 127 hab. SAFFARIDES. Dynastie persane (V. Perse, t. XXVI, p. iiil).

SAFFI (Aurelio), homme politique et écrivain italien, né à Forli le 13 oct. 181 !), mort à S.m Varano, près de Forli, le lOavr. 1890. Docteur en droit en 1840, il vint à Rome, soi-disant pour y faire son stage d’avocat, mais en réalité il participa aux réunions des libéraux qui préparaient les jeunes gens à secouer le joug du gouvernement pontifical. En 1844, il revint à Forli et, l’année suivante, pour protester contre la mauvaise administration des légats pontificaux, il écrivit clandestinement la Rimostranza aux commissaires du pape dans les légations de Forli et de Ravenne. Cette Rimostranza l’ut insérée dans le Blue Book de 1846 (I, p. 3). Par commission du marquis d’Azeglio, il se mit en relation avec les patriotes de Bologne et les aida à imprimer à leurs mouvements un caractère national. A l’avènement de Pie IX, il commença à prendre part à l’administration de sa ville natale. En 1847 il lut un discours sur le Lavoro nei suai rapporti coi progressi délia civiltd e colla coltura morale délie classi aperaie. L’année suivante, il entra en relation avec Mazzini. Elu en 1849 député de Forli à la Constituante romaine, il fut bientôt choisi par le Triumvirat comme ministre de l’intérieur et sut assurer la tranquillité du pays. Il entra avec Mazzini et Armellini dans le deuxième triumvirat, qui eut à s’occuper de la défense de la ville et qui assista à sa chute. Il partit alors pour l’exil. A Genève, il collabora avec Mazzini à la rédaction de Vllalia del popolo et à la direction du parti républicain italien. Forcé, ainsi que les autres, d’abandonner la Suisse, il se réfugia à Londres (1851). Après le 2 déc. et les cruelles sentences de tribunaux spéciaux de la Lombardie-Vénétie et de la Romagne, il vint aux frontières du Piémont et de la Lombardie pour recueillir des fonds en vue du mouvement que les exiles projetaient. Celle insurrection échoua, et Saffi, à Londres, écrivit, pour vivre, dans les revues anglaises. Lu oct. 18.">3, la Westminster Review publia son importanl article, intitulé Religion in lliilij. Il commença alors aussi à faire des lectures sur la question italienne el sur la littérature de son pays. A l’annexion de la Romagne, Aurelio Sal’lî revint dans sa patrie (juin 1860), mais refusa la prodictature de la Sicile que voulait lui confier Garibaldi. Député jusqu’en 1863, il renonça au mandat législatif après l’expédition d’Aspromonte ; et il se retira de la vie politique tout en restant le grand collaborateur de Mazzini, et après lui le chef du parti républicain en Italie. Après l’été de 1865, il se fixa aux environs de Forli, qu’il ne quitta plus ; il fut nommé président de la Deputazione di storia patria délia Romagna, qu’on venait de fonder. La mort de Mazzini (10 mars 1872) l’abattit ; mais, chef de son parti, il se remit bientôt pour s’opposer aux excès îles internationalistes. En 1878, il lit à l’Université de Bologne trois lectures sur l’histoire du droit public et sur Alberico Centili dont m : préparait alors le monument. El me temps, il recueillit, illustra et publia les ouvres de Mazzini qu’il