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SCANDINAVIE

Ircfois se rcndaienl pins tranquilles, en suivant la pente générale du lorrain, au cours d’eau principal dans le fond du thalweg mil :. S).

. c pays plein d’eau, les cascades, sur les paroi des S0I il .1 lilleurs d’une fréquence et d’une variété de formes infinie. Trouvant dans les champs de névé hauts pci i lies sur les sommets une source d’alimentation dos plus actives, elles en suivent pour ainsi dire le développement, si bien que les grandes calottes glacées, comme celles du (lostcdal, ont pour trait saillant de présenter leur soubassement frangé de cascades élineelantes. Malgré cela, celles qui dérivent de la brusque rupture du cours inféi icur • ! un afllucnt n’en restent pas moins, dans ce concei I bruyant, un élément ’les pins actifs. De plus, étant donné leur origine, elles sont toujours chargées de sables cl de graviers ; aussi le pied de la falaise où se lail leur chute, au lien de plonger directement sous l’eau , se trouve toujours horde d’une petite terrasse triangulaire, 1rs matériaux charriés s’y rassemblant en un talus de ihs : on peut de la soi le constater que ce ijiii tient la place du pcl msd’eau d’autrefois, c’est un torrent vertical, linc un signe de jeunesse venant s’ajouter a tant d’autres dans le régime hydrographique actuel du pays. Dans les formes du prolil longitudinal des fjords, les modifications introduites par l’action glaciaire ne sont pas moins considérables. A cette continuité dans la pente avec plongemcnl régulier vers la mer. qu’avait acquise la riii début, l’ail place une irrégularité des plus grandes, représentée surtout pur une succession de dépressions et de ressauts, souvent très brusques, annonçant que le lit très inégal du fjord est constitué par une série de cuvettes distinctes, séparés par îles seuils, dont quelques-uns émergés, quand ils sont rocheux, donnent naissance a des fies de fjords. D’antres, sous-marins celle dus. et de plus en plus développes à mesure qu’on se rapproche de l’embouchure, à ce point même qu’on peut finalement les rencontrer faisant ollicr de barrages transversaux à l’entrée, ne sont que des accumulations de nature morainique. Enfin, tandis qu’il est des fjords où la sonde accuse dès cette entrée des profondeurs d’un millier de mètres ( 1 . 2 ’, i m. par le Soghc fjord), d’autres sont pins profonds au milieu qu’au commencement

lin somme, rien n’est moins homogène que le lit d’un fjord, et si l’eau marine qui le recouvre disparaissait, ce qu’on aurait sous les yeux, ce serait un vrai fond de glacier, avec cette différence cependant que. par places, certaines /.nues, qui prennent subitement le caractère do fosses liés pi «fonde . ne peuvent s’expliquer que par de petits effondrements lui aux . conséi utifs des oscillations que la région a si souvent subii

Lacs cl l’iitli’es île fjords norrèiiiens. — C’est sans solution de continuité, sans rien perdre de leur raidcui de forme, ni d’élévation dans leurs versants que les vallées dans la oi vège succèdent aux fjords. Aussi quand, circonstance fréquemment réalisée, les eaux stationnent sur leur parcours snns une l’orme lacustre, rien dans le paysage n’indiquerait qu’on a quille le fjord, si on y était poi té les yeux bandi

I ulaillés dans la roche vive, ’es grands lacs allouées, très profonds, aux bords toujours escarpés, ne se ditfé rem-ienl en elfet de ces derniers que parce qu’ils sont remplis d’eau douce. Multiples j sont souvent les Iles rocheuses où morainiques attestant, pour leur fond, les mémos inégalités qu’en lias ; 1res fréquentes aussi s’y trouvent des fosses d’effondrement capables d’amener ce lit a mi niviau 1res inférieur a celui de la mer, tandis que celui do la surface des eaux du lac esl porté à 800 ou !>00 m. l’n regard de ces points particuliers sur le boni do la cavité, la falaise venant comme précédemment plonger sous îles eaux bleues d’une transparence absolue sans rien perdre de sa verticalité, rien en somme n’est changé dans la structure de la vallée Ainsi s’explique qu’en Norvège ces lacs conservent cm on souvent le nom de fjord.

fous montant à mesure qu’on s’élève, d’échelon en èi heloil, barres en avant par des seuils rocheux jusqu’au voisinage delà ligne défaite ou ces nappes lacustres, dépourvues cette fois de rives sensibles, gagnent en surface ce qu’elles perdent eu profondeur, impriment à ces vallées cette physionomie spécialequi a pu faire dire qu’elles n’étaient autres que des chapelets de lacs étages. Cela est si vrai que, quand ce retard des eaux en arrière des seuils sons celte forme lacustre fait défaut, c’est qu’elles ont Uni par acquérir derrière ce barrage la force nécessaire pooi rompre l’obstacle.

Sur le trajet d’une des plus curieuses de ces vallées norvégiennes, celle du Lardai, en i<’c : a de la gorge pics de laquelle se dresse la si curieuse église de liorgund, la verdoyante plaine allongée sur laquelle la route jusqu’alors en lacet, glisse si longtemps en palier, en offre un exemple frappant ; ecl espace, où I eau courante s’attarde maintenant en serpentant au travers d’une prairie tourbeuse et qu’on s’étonne de rencontrer subitement si plate dans nue région très tourmentée, n’est autre qu’un fond de lac, dont les eaux se sont vidées après rupture de l’énorme barrage du Vindhcllc. Ce n’est pas d’un se 1 coup que cet éclusage s’est produit ; la route qui maintenant, depuis 187 :2. profile de la tranchée ainsi ouverte pour éviter un long détour, permet, tandis qu’au fond de la gorge l’eau tourbillonnant dans ses marmites de géant continue encore son travail d’érosion, de suivre sur les parois, singulièrement usées, la marche du phénomène et d’eu noter, d’après la disposition des cannelures et les déplacements successifs du chemin, la progression.

Non moins expressifs sont aussi les points ou tout près de là, dans fayonje des Guider, on peut remarquer combien les rivières dans leurs couloirs torrentiels, loin d’y rester stables, ont été sujettes à de fréquents déplacements, et par suite constater qu’on se trouve en présence d’un régime hydrographique à peine ébauché. Or il en est toujours ainsi : sur toute l’étendue de ce revers escarpe du massif montagneux dont le fond est si vieux, un assiste à ce contraste singulier d’y voir apparaître sous la forme de lacs multiples, aussi bien que dans l’allure torrentielle des rivières a cascades, tous les signes de jeunesse 1res accentués.

L’explication toujours la même, aussi bien facile a saisir, car elle est inscrite en caractères saisissants dans les moindres détails du paysage, c’est que ces cours d’eau, faute de temps, puisqu’ils n’ont pu s’installer qu’après le départ des glaces qui recouvraient encore le tout il y a quelques milliers d’années, n’ont pu encore triompbei des inégalités d’un relief que le vigoureux redressement du versant qu’ils drainent avait singulièrement ravivé. Pour la même raison, depuis la ligne de faite jusqu’à la mer, toutes ces déchirures qui. avec les fjords, ne loi tuent qu’une seule cl même lé/.arde, dessinent, sur co versant, le réseau si régulier de l’entes qui détermine sa division en compartiments rectangulaires et par suite cet aspect bien connu de damier que prend, sur les cartes, sa représentation (lig, ! |.

l’n réalité, c’est la zonedes fjords qui seule peutfournir une ligure aussi géométrique, mais dans celle contigtié des lacs étages et des rivières à cascades, l’orientation, aussi bien que le parallélisme des vallées, n’est pas moins frap panie. ni c’est également à angle droit que s’y l’ail le raccord des affluents. Du N. auS., la Norvège se trouve ainsi eni |ueléo par quatre systèmes de cassures [traits d’illvision de Kjeruff) que les érosions postérieures se sont ensuite appliquées à façonner suivant le degré de résistance plus ou moins grande des roches, tandis que les fracen les recoupant sans tenir aucun compte de leur dureté, ont déterminé la grande régularité des grands traits du pays.

Autre t’ait Ires important, et tout entier du cette fois a l’action glaciaire, c’est qu’en plus des phénomènes habituels de rabotage puis d’accumulation, sous la forme de