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multanément avec des thermomètres étalonnés peuvent atteindre 1°, 5. Sur un sujet normal, la différence est moins sensible, et il est vrai que l’écart maximum ne dépasse pas alors 0°, 4, mais, en médecine, ce sont les cas pathologiques qui intéressent et, nous avons vu chez des typhiques, surtout pendant la période de rechute, la température axillaire bien prise être de 36°, 4, alors que la température rectale dépassait 39°.

Les thermomètres médicaux doivent répoudre à trois desiderata : être exacts, mais sans qu’il soit nécessaire de leur demander une précision trop rigoureuse, une erreur de 2 dixièmes de degrés n’a aucune importance dans l’espèce, attendu que la température organique oscille déplus de 2 dixièmes en quelques minutes et que ce sont les variations thermiques, non les chiffres absolus, qui ont leur importance ; être rapides, le maintien du thermomètre est quelquefois difficile chez les enfants ou les malades inconscients. On peut obtenir des appareils dits à la minute et qui donnent un chiffre exact, non pas après soixante minutes mais après deux minutes. La rapidité ne peut s’obtenir qu’en réduisant le réservoir au minimum, ce qui entraine une réduction de la colonne mercurielle. Pour que cette colonne soit visible et la lecture facile, on donne à la tige une forme extérieure différant de la forme circulaire et présentant d’un coté une épaisseur et une courbure telle que cette partie joue le rôle d’une loupe cylindrique, qui fait voir la colonne élargie et permet facilement la lecture. La lecture est presque impossible en place, il faut pouvoir lire après retrait de l’instrument, et comme la colonne baisserait immédiatement, on a recours à des thermomètres dits à maximum, c.-à-d. qui ne descendent pas d’eux-mêmes. Le procédé employé dans les thermomètres médicaux consiste à utiliser une colonne mercurielle qui soit discontinue dans la tige, la dilatation du mercure pousse la colonne, mais quand le réservoir se refroidit, la colonne se brise de nouveau et sa partie supérieure reste au point atteint, une secousse brusque suffit pour la faire descendre ensuite. Avec ces appareils, une précaution à prendre est de toujours vérilier la colonne avant d’appliquer de nouveau l’instrument ; on s’exposerait quelquefois à lire une seconde fois la température prise précédemment, si cette dernière était supérieure à celle du moment. Inutile d’insister sur la nécessité de désinfecter le thermomètre après chaque lecture, surtout s’il sert à plusieurs sujets ; l’appareil étant en verre, le mieux est de le tremper dans une solution antiseptique très forte, puis dans l’eau pure ensuite.

L’emploi du thermomètre en médecine est de date relativement récente ; c’est Wunderlieh, en 1842, qui le premier fit une application systématique du thermomètre en clinique et décrivit les courbes de température. Ces courbes thermiques, aujourd’hui si universellement employées, sont construites en indiquant sur des feuilles quadrillées les températures observées le matin et le soir. Il est indispensable que ces lectures soient toujours faites aux mêmes heures et autint que possible quand le malade est tranquille, en dehors des moments de la digestion. On réunit par une série de traits rectilignes les différents points marqués et on obtient ainsi une ligne brisée qui correspond à ce que l’on appelle la courbe thermique.

Avec un sujet bien portant, on obtient ainsi une ligne brisée, où les maxima et les minima sont peu éloignés,

36°, 8 à 37°, 2 le matin et 37°, 2 à 37°, 6 le soir : c’est là le type normal. Dans les maladies, ce type se modifie. Les oscillations matutinales et vespérales peuvent être faibles, l’écart ne pas dépasser 0°, 5 et la courbe moyenne osciller autour de 38°, de 30°, voire même de 40°.’Ces courbes à fastigiura élevé, sans rémission du matin, sont généralement l’indice de perturbations graves et il est souvent préférable de constater de grands écarts de plus de 1°, 37° le matin et 38°, G le soir. C’est la courbe habituelle de la fièvre typhoïde sans gravité. Dans certaines affections, dans la tuberculose à forme granulique, on observe une inversion qui peut permettre le diagnostic, le maximum a lieu le matin.

La courbe de la température est loin de suivre une marche parallèle à celle du pouls ; si, dans les cas ordinaires, l’accélération du pouls suit l’élévation thermique, il n’en est pas toujours ainsi. Dans l’appendicite, dans certaines formes de péritonite, le rythme cardiaque dépasse HO, alors que la température reste au-dessous de 38°. Tout en attachant à la lecture du thermomètre une importance réelle, il faut savoir que certains sujets, surtout les enfants, peuvent présenter des hyperthermies énormes, 39°, 3 par exemple, sans qu’il y ait situation grave. C’est surtout dans les angines herpétiques que l’on observe ces poussées thermiques passagères. Une température de 40°, 5 est toujours un symptôme grave ; cependant on cite un certain nombre de survies après 42°, 5, dans la scarlatine et le rhumatisme notamment. Nous ne parlerons pas des chiffres observés chez les hystériques : 44° ; chez ces individus, le système nerveux est tellement modifié, déréglé, que ces écarts ne signifient plus rien.

Le thermomètre, au lieu d’indiquer une élévation anormale de la température, peut indiquer une chute au-dessous de la normale. L’hypothermie est souvent plus grave que lhyperthermie. Dans les fièvres du type algide, on note parfois un chiffre de 3 4° ; c’est encore ce chiffre que l’on trouve dans le choléra, dans l’athrepsie des nouveau-nés. Dans les cas de collapsus, dans lesquels la température ne s’arrête pas dans sa marche descendante, on a pu constater avant la mort 32° et 31°. En résumé, le thermomètre permet de distinguer, mieux que tout autre procédé, l’existence d’un état pathologique fébrile ; il est donc indispensable d’avoir dans les familles un thermomètre maxima rapide, et on peut poser en principe que toute température au-dessus de 38° est un signe de mouvement fébrile, et que si ce chiffre se maintient ou est dépassé, l’intervention du médecin s’impose. J.-P. Lanci.ois.

Bibl. : Lorain, le Pouls cl la Température, 1872. — Remaro, Traité de therrnométric médicale, 1885. — Wunderlioh, De la Température dans les maladies, 1872. — Richet, la (Chaleur animale, dans Dictionnaire de physiologie, lS’.iii. — Langlois, Température. Traité de physique biologique, 1901.

THERMOMÉTROGRAPHE (Phys.) (V. Thermomktrk).

THERMOMULTIPLICATEUR (Phys.). Ce nom a été donné par Melloni à l’appareil de mesure thermo-électrique qui lui a servi pour l’étude de la chaleur rayonnante et qui joue, en définitive, le rôle d’un thermomètre d’une extrême sensibilité (V. Chaleur rayonnante, t. X, pp. 245 et 246).

THERMON. Ancienne ville d’IAolie (Y. ce mot).

THERMOPOLE (Antiq.). Cabaret où l’on vendait des boissons chaudes, notamment du vin chaud (Plaute, Trin., 1013 ; Rud, 529 ; Cure, 292) (cf. l’art. Cabaret).

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TOURS.

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