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SODALITÉ SODIUM

dernière fut chargée du culte de tous les empereurs qui reçurent l’apothéose à la fin du u e et au m e siècle ap. J.-C. Nous ne connaissons avec quelque détail que la sodalité des Augustales ; elle se composait à l’origine de 21 membres ; au 11 e siècle il y en eut 28. Ces membres devaient appartenir à l’ordre sénatorial. La sodalité avait à sa tète trois magistri. J - Toutain.

Uibl. ■ T. Mommsen, De collegiïs et sodaliciis Romanorum ■ Kiel, 1843. — G. Boissier, (a Religion romaine d’Auguste aux Antonins ; Taris, 1892(4’ éd.). — Mommsen et M 1RQUA.RDT, Manuel des antiquités romaines, trad. lr. ; Paris, 1890, t. XIII.

SODE. Com. du dép. de la Haute-Garonne, arr, de Saint-Gaudens, cant. de Bagnères-de-Luchon ; 106 hab. SODERINI (Pietro), homme politique italien, né a Florence en 1450, mort à Rome en 1513. Il doit sa renommée à l’élection qui le porta, en 1502, à la tète du gouvernement de la République florentine, sous le titre de Gonfaloniere perpétua. Les temps étaient difficiles, surtout à cause de la rébellion de Pise, du siège que les Florentins avaient mis devant cette ville, qui ne se termina qu’en 1509, et des tentatives des Médicis pour rentrer dans Florence. Il se trouva aussi impliqué dans les guerres de Jules II contre la France, dont il était partisan. Mais il ne se fit remarquer ni par son adresse, ni par son énergie. Ayant permis le conciliabule de Pise, qui se proposait de déposer Jules II, ce pape ne lui pardonna pas l’affront et se jeta résolument du côté des Médicis et de leurs partisans, et poussa Cardona à envahir la République. Après le sac de Prato (30 août 1514)’, les partisans des Médicis se soulevèrent et déposèrent Soderini. Le jour suivant, celui-ci fut exilé à Raguse. Il n’y resta que peu de mois, parce que Léon X, à peine élu, grâce au cardinal Soderini, frère de l’ex-gonfalonier, l’appela à Home, où il le traita avec distinction. E. Casanova. Uibl. : Razzi, Vita di Pietro Soderini ; Padoue, 1737. cnnniu t n,i m i a I Poids alom Na = 23 SODIUM. I. Chimie. -j Equiv Na = 23

Historique. — Le métal sodium a été découvert par Davy en 1807. Les composés du sodium, connu de toute antiquité, étaient considérés jusqu’à cette époque comme des combinaisons de la soude envisagée comme élément. Lavoisier, en faisant remarquer que les alcalis se comportent dans leurs réactions chimiques comme les oxydes de plomb, d’argent, les envisagea comme des corps composés, mais sans pouvoir le démontrer. Etat naturel. — Le sodium possède des propriétés incompatibles avec son existence à l’état libre, mais ses composés sont très répandus à la surface de la terre. On en trouve partout quand on le recherche avec le spectroscope, les poussières de l’air en sont abondamment pourvues. Il se rencontre surtout sous forme de chlorure de sodium ou sel marin, constituant de puissants gisements dans différentes couches géologiques, ou dissous abondamment dans l’eau de la mer, de certains lacs, ou de certaines sources minérales. Le nitrate de soude, source de l’acide nitrique, constitue des gisements importants au Chili et au Pérou ; le carbonate et le sulfate se rencontrent dans beaucoup d’eaux minérales et surtout dans certains lacs de l’Amérique du Nord, qui commencent à être exploités comme source de carbonate ; le borate de soude se trouve dans les mêmes régions. Beaucoup de minéraux silicates renferment de la soude en quantité notable, comme certains feldspaths, mais on peut affirmer qu’il n’existe aucun silicate naturel ne contenant pas au moins des traces de soude. Les matières animales et végétales contiennent toutes des sels de soude en quantité plus ou moins grande ; les végétaux marins sont riches en soude, les végétaux éloignés de la mer sont plus riches en potasse qu’en soude. Toutes les cendres d’origine animale renferment des sels de soude, notamment le chlorure et le phosphate. Préparation. — Davy l’a isolé en 1807 dans une expérience classique que l’on peut répéter de la façon suivante : on taille dans un morceau de soude caustique une plaque que l’on pose sur une lame d’argent en relation avec le pôle positif d’une batterie de pile suffisamment puissante, la surface supérieure do la plaque de soude est percée d’une petite cavité remplie de mercure (Berzélius) en communication avec le pôle négatif. La décomposition amène le sodium au contact du mercure qui se transforme en amalgame. On isole le sodium en distillant cet amalgame :

NaOHO=Na+HO-’.

— -+-

L’année suivante, Gay-Lussac et Thénard préparèrent du sodium en quantité suffisante pour faire l’étude de ses propriétés. Ils faisaient couler de la soude sur de la tournure de fer placée dans un canon de fusil fortement chauffé ; Four servant à la préparation du sodium. dans ces conditions, une partie de la soude est décomposée et les vapeurs de sodium viennent se condenser dans un récipient refroidi :

2NaOHO + 3Fe = Fe^O 4 + 2Na -f- 2H.

La réaction précédente, limitée par la réaction inverse, ne fournit qu’un faible rendement.

Cureaudeau démontra également qu’un mélange intime de carbonate de soude et de charbon pouvait dégager des vapeurs de sodium quand il était fortement chauffé : C 2 4 2Na’-0 + 4C = 6C0 -j- 2Na.

Brunner. en 1823, appliqua la réaction à la préparation du potassium et du sodium ; sa méthode fut perfectionnée d’abord par Donny et Mareska, et enfin par Sainte-Claire-Deville qui, le premier, parvint à fabriquer industriellement du sodium en vue de la préparation de l’aluminium.

Procédé Deville. Dans la réaction de Cureaudeau, qui se passe à température élevée, les vapeurs de sodium doivent être immédiatement condensées, car la réaction inverse pourrait se produire. En outre, le mélange de charbon et de carbonate de soude se sépare en ses deux constituants par suite de la fusion du second, de sorte qu’il cesse d’être homogène, condition indispensable à la marche de la réaction. Donny et Mareska ont empêché le sodium de s’unir à l’oxyde de carbone en adaptant au cylindre, fortement chauffé et contenant le mélange, un récipient spécial constitué par deux lames parallèles distantes de 5 à 6 millim. ; les vapeurs de sodium et l’oxyde de carbone en arrivant dans ce récipient condenseur plat, dressé verticalement, se séparent en vertu de leurs densités inégales, l’oxyde de carbone se dirigeant vers le haut, les vapeurs de sodium vers le bas, et s’y condensent. La condensation se fait d’autant plus vite d’ailleurs que la surface de contact du récipient avec l’extérieur est plus grande par rapport à son volume. Le mélange à chauffer est constitué de la façon suivante d’après Deville : 30 parties de carbonate de soude, 13 p. de houille, 5 p. de craie. La craie et la houille, sous l’influence de la chaleur, dégagent des gaz qui brassent la masse semi-fluide et empêchent la séparation du charbon et du carbonate. Deville parvint avec ces modifications à abaisser en une année le prix du sodium de 1.000 fr. à 10 fr. le kilogr. (1856).