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SOLANACEES — SOLANUM

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Les graines contiennent un albumen charnu entourant un embryon courbé ou annulaire. La famille des Solanacées comprend 66 genres avec plus de 2.000 espèces. Les genres ont été groupés en 4 tribus : 1° Atropées. Etamines toutes fertiles ; embryon enroulé ; baie. Genres : Atropa, Lycium, Solanum, Physalis, Capsicum. 2° Hyoscyamées. Etamines toutes fertiles ; embryon enroulé ; capsule. Genres : Hyoscyamus, Datura, etc. 3° Cestrées. Etamines toutes fertiles ; embryon droit. Genres : Cestrum, Nicotiana, etc. 4° Salpiglossidées. Etamines en partie stériles, embryon droit. Genres : Salpiglossis, Pétunia, Schixanthus. Les Solanacées vivent dans les régions tropicales et extra-tropicales de l’ancien et du nouveau monde. Les principaux centres de végétation sont dans l’Amérique centrale et dans l’Amérique du Sud. 36 genres sont particuliers à l’Amérique du Sud. Les Cestrées et les Salpiglossidées n’ont pas de représentants en Europe et en Asie. L’Europe possède 10 genres de Solanacées, l’Asie 15, l’Afrique 12, l’Océanie 8 et l’Amérique du Nord 18.

La présence d’alcaloïdes fait utiliser en médecine beaucoup de Solanacées (V. Solanum, Atropa, Datura). Les feuilles de plusieurs Nicotiana servent à la préparation du tabac (V. ce mot). Les tubercules de la pomme de terre {Solanum tuberosum L.), les baies de la Tomate (Solanum Lycopersicum L.), de l’Aubergine (Solanum Melongena L.), du Piment (Capsicum annuum L.). sont utilisés dans l’alimentation. On cultive dans les jardins les Pétunia, les Salpiglossis, les Nicotiana, les Datura, etc., et dans les serres les Cestrum et les Brunfehia. W. Russell.

SOLANE. Rivière du dép. de la Corrèze (V. ce mot. t. XII, p. 1071).

cm AMiniMc v Equiv C 50 H* 1 Az î .

SOLANIDINE. torm. j ^ _ rf^Az^.

La solanine (V. ce mot), traitée par des solutions étendues bouillantes des acides minéraux, se dédouble en glucose et un alcaloïde, la solanidine, C 86 H 71 Az0 3J + 3H*0 2 = C 50 H 41 Az0 2 -t-3C , *H 12 12 . Solanine Solanidine

Eu opérant avec l’acide sult’urique, le sulfate de solanidine se dépose par refroidissement. On décompose ensuite ce sulfate par la baryte pour isoler la base que l’on fait ensuite cristalliser dans l’alcool. La solanine est une base puissante qui cristallise en prismes quadratiques fondant vers 200° et se sublimant au-dessus de cette température. Les acides concentrés décomposent la solanidine en deux nouvelles bases peu solubles dans l’eau. Les sels de solanidine cristallisent facilement ; ils sont pour la plupart peu solubles dans l’eau ; le chlorhydrate se présente en prismes orthorhombiques sublimables sans altération. C. Matignon.

Bibi.. : Zwenger etKiND, Annulai der Chem.u. Pharm., t. CXVIIl,p. 129. — Kletzinsky, Bulletin de la Société chimique, 1867, t. VII, p. 452.

cm tume 17 ( Equiv C^H^AzO 32 .

SOLANINE. Form. j ^ e«fl7*A Z ^.

La solanine est un glucoside qui se rencontre dans les baies de la Morelle (Solanum niyrum) où Desfosses, pharmacien à Resançon, l’a découvert en 1821, dans les germes des vieilles pommes de terre (Otto), dans la douce amère (Solanum dulcamara Legrip), dans les Solanum ferox et Lycopersicum (Pelletier, Fodéré et Hecht). Ce sont les jeunes pousses de pomme de terre qui servent de matière première pour sa préparation. On additionne d’un lait de chaux le suc exprimé des germes, la solanine se précipite ; après dessiccation de ce précipité, on reprend pour l’alcool dans lequel le glucoside cristallise (Kromayer) . La solanine cristallise en prismes tins et soyeux, presque insolubles dans l’eau, peu solubles dans l’alcool froid et l’éther et assez solubles dans l’alcool chaud ; leur point de fusion est voisin de 235°. A une température un peu supérieure, la solanine donne un sublimé de solanidine et une odeur de caramel. Elle possède une saveur acre, amère et nauséeuse, sa solution est faiblement alcaline. Les acides minéraux étendus et bouillants dédoublent nettement la solanine en glucose et une base organique, la solanidine (V. ce mot),

C 86 H 71 Az0 32 -+- 3H 2 2 = 3C 12 H 12 12 + C à0 H*’Az0 2 . Cette dernière base se dépose par refroidissement sous forme de chlorhydrate ou de sulfate. La solanine présente donc à la fois la fonction glucoside et la fonction alcaloïde. Les agents réducteurs permettent de rattacher la solanine à la nicotine ; en effet, l’amalgame de sodium la détruit en donnant des produits complexes parmi lesquels on a pu isoler la nicotine et l’acide butyrique. Les sels de solanine ne sont pas stables, un excès d’eau les décompose, et la solanine se précipite alors en flocons ; la -plupart sont incristallisables, sauf l’oxalate, le phosphate et le chromate. L’oxalate est en croûtes cristallines renfermant 7 molécules d’eau. Le phosphate est très bien cristallisé, c’est lui qui a servi de point de départ pour fixer la formule de la base. Le chromate se présente en aiguilles jaune foncé. La solanine est toxique ; elle présente une action bien différente de l’action des autres alcaloïdes des solanines ; elle provoque la paralysie des membres postérieurs et agit comme un stupéfiant énergique. Elle n’exerce aucune action sur la pupille. Des traces de solanine projetées dans un mélange encore chaud de volumes égaux d’acide sulfurique et d’alcool, donnent une coloration stable dont la teinte varie d’un beau rouge rosé au rouge cerise. C. Matignon.

Bibl. : Desfosses, Journal de pharmacie, 1821, t. VII, p. 414. — Zwenger et Ki.n d. A nnalen der Chim.und Pharm. t. C.X.V1II, p. 129.

SOLANUM (Solanum Tourn.). I. Botanique. — Génie de la famille des Solanacées, tribu des Atropées, composé de plantes herbacées annuelles ou vivaces, rarement d’arbrisseaux. La tige est quelquefois volubile (Solanum dulcamara ) ou grimpante à l’aide des feuilles (Solanum jasminoides). Les fleurs, régulières, sont disposées en cymes ou en grappes extra-axillaires ou terminales. Le calice, gamosépale, persistant, est à o lobes plus ou moins profonds. La corolle gamopétale, caduque, rotacée, offre o divisions. Les etamines, au nombre de S, sont insérées sur le tube de la corolle ; les anthères conniventes s’ouvrent au sommet par des pores. Le pistil comprend en général 2 carpelles unis en un ovaire biloculaire, libre, dont chaque loge contient de nombreux ovules. Le fruit est une baie. Le genre Solanum renferme environ 900 espèces qui habitent les régions tempérées et tropicales des deux hémisphères, mais sont particulièrement abondantes dans l’Amérique du Sud. L’Europe en possède 12 espèces, l’Asie 32, l’Afrique 27 et l’Océanie 10.

Usages. L’homme utilise pour son alimentation les tubercules de la Pomme de terre (Solanum tuberosum L.) originaire de l’Amérique du Sud où elle pousse à l’état sauvage dans les Andes, les baies de l’Aubergine (Solanum Melongena L.) et celles de la Tomate (Solanum Lycopersicum L.). Le S. Indigofera Saint-Hil. du Brésil fournit une matière colorante bleue. On emploie en médecine les rameaux de la douce amère (Solanum dulcamara L.) lorsqu’ils sont âgés de un à deux ans ; ils doivent leurs propriétés thérapeutiques à la présence de deux alcaloïdes, la dulcamarine et la solanine. D r L. Hn. U. Horticulture. — Les espèces de ce genre sont sensibles au froid, et on ne peut toutes les cultiver en pleine terre sous les climats tempérés. Ou installe celles qui sont ligneuses en caisses ou en pots, que l’on porte en plein air pendant la belle saison, et que l’on rentre eu orangerie ou en serre tempérée, en hiver. Ces espèces ligueuses, et qui deviennent parfois de très grande taille, peuvent cependant être cultivées eu pleine terre, mais dans les localités de la région méditerranéenne les plus favorisées sous le rapport du climat. Quelques petites espèces ligneuses, comme le S. pseudo-capsicum L., passent par-