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SOLIDE — SOLIMAN

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ainsi, si l’on tournait une sphère avec une substance cristalline, elle se transformerait en un ellipsoïde (très voisin d’une sphère) en passant à une autre température. Les propriétés optiques des cristaux dans les diverses directions sont également très différentes (V. Polarisation). L’existence d’une chaleur latente de fusion pour les corps solides, chaleur latente qui est parfois considérable, donne une idée de la différence de constitution des liquides et des solides ; en tous cas, elle mesure d’une faton précise le travail mécanique qu’il faut fournir pour donner aux molécules d’une matière solide la force vive qu’elles possèdent à l’état liquide et qui différencient ces deux états. A. Joannis.

Dilatation des solides (V. Dilatation).

Dissolution des solides (V. Dissolution). II. Mathématiques. — En géométrie, on désigne assez généralement sous le nom de solides les figures occupant une portion déterminée de l’espace. Plus spécialement, les anciens auteurs semblent avoir appliqué ce mot aux polyèdres. Quant à l’expression de solidité, elle se confond sensiblement avec celle de volume, qui vaut mieux et sur laquelle on reviendra plus tard. En mécanique, on considère des corps affectant exactement les formes des figures géométriques de l’espace, mais que l’on considère comme composés de points matériels ; on admet en outre, que les différentes parties composant ces corps restent à des distances mutuelles, constantes, les unes des autres ; et l’on donne à ces corps le nom de solides invariables ou indéformables. De pareils corps n’existent pas dans la nature, mais pour certaines applications, les questions traitées rationnellement sur les solides invariables se rapprochent assez de la réalité des faits pour que les résultats aient une valeur. Le plus souvent, néanmoins, il est nécessaire de ne pas s’en tenir à cette première approximation, et c’est pour cela que la mécanique des solides naturels est ensuite spécialement étudiée ; mais il est juste de reconnaître que pour constituer (dans notre cerveau) ces solides naturels, nous sommes forcés de recourir à des hypothèses fournies par l’expérience ou l’observation, et qui nous paraissent plausibles, mais qui sont généralement encore bien éloignées de la réalité. C’est la seule manière d’aborder les problèmes mécaniques que nous présente la nature. Là, comme partout, nous nous dirigeons vers la vérité relative ; nous le faisons par une suite d’approximations successives, et les hypothèses qui ont ainsi permis une telle constitution de la science doivent être considérées comme autant de bienfaits. C.-A. Laisant. SOLIDIFICATION (Phys.). Les phénomènes et les lois de la solidification des corps liquides sont en général inverses de ceux que présente la fusion des corps solides (V. Ei su in). avec cependant cette circonstance particulière que la solidification ne se produit avec régularité que si le liquide est en présence d’une trace, si petite qu’elle soit, de liquide solidifié. Avec cette restriction, un corps liquide se solidifie à une température toujours la même, pour une même pression, et cette température est exactement la même que celle du point de fusion du même corps. Pendant la durée de la solidification la température reste constante ; la quantité de la chaleur que le corps abandonne en se solidifiant est justement égale à la chaleur latente de fusion qu’il avait fallu fournir au même poids du corps solide, à sa température de fusion, pour l’amener à l’état liquide sans changer sa température. Mais si le liquide ne se trouve pas en présence d’une trace du même corps à l’état solide, ou d’un corps isomorphe, il arrive souvent que le liquide ne se solidifie pas et que sa température s’abaisse au-dessous du point de fusion que possède ce corps à l’état liquide : on dit alors que le corps est en surfusien. A. Joannis.

SOLIDISME (PathoL). Doctrine médicale qui faisait dépendre les maladies d’une altération des solides de l’organisme, par exemple du relâchement ou du resserrement des pores. Elle s’oppose à l’humorisme qui voit la cause des maladies dans des altérations des liquides. Il y a eu, du reste, toutes les formes de passage et toutes les combinaisons possibles entre les deux doctrines. Ilippocrate et (lalien sont, tour à tour, humoristes et solidistes. t)n doit ranger plus particulièrement, dans les doctrines solidistes, celles d’Asclépiade(atomisme), de Thémison (excès ou défaut de tonicité), en partie celles de Haller (irritabilité ) , Cullen (action nerveuse), Rasori (stimulus), Broussais (irritation) (V. Médecine, § Histoire). SOLIERS. Corn, du dép. du Calvados, arr. de Caen, cant. de Bourguibus ; 302 hab.

SOLIGNAC. Corn, du dép. de la Haute-Vienne, arr. et cant. (S.) de Limoges, sur la Briance et le chem. de fer de Limoges à Brive par Uzerche ; 1.360 hab. Eglise du xn e siècle restaurée au xv e , en forme de croix, avec voûtes en coupoles et chapelles rayonnantes. Crypte ancienne, stalles et vitraux de la fin du xv e siècle. Cette église est demeurée, jusqu’à la Révolution, celle d’une célèbre abbaye fondée au vn e siècle par saint Eloi et qui fut la principale du Limousin jusqu’au moment où Saint-Martial de Limoges prit le premier rang. Les vicomtes de Limoges de la période féodale y avaient leur tombeau. De cette abbaye, où les arts industriels et les travaux agricoles furent longtemps en honneur, il subsiste les bâtiments reconstruits au commencement du xvn e siècle, lorsque la congrégation de Saint-Maur s’y établit. Ils sont occupés depuis le commencement de ce siècle par une manufacture de porcelaine dont quelques produits figurent au musée céramique de Limoges. Alf. L.

liiBL. : Texier, Notice hist. sur l’abbaye de Solignac, dans Congrès scient, de Limoges, 1859. — Du même, Vitraux de Solignac, dans Bull. Soc. arch. du Limousin, t. I. — Roy-Pierrefitte, Notice, dans Monastères du Limousin. — Fr. -Laurent Dumap, Chron. du monastère de Solignac, compilée au xvn e siècle, publ. par A. I.ecler dans Bull. Soc. arch. du Limousin, t. XI. 111 et XLV. SOLIGNAC-sur-Loiue. Ch.-l. de cant. du dép. de la Haute-Loire, arr. du Puy ; 1.353 hab.

SOLIGNAT. Com. du dép. du Puy-de-Dôme, arr. et cant. d’Issoire ; 554 hab.

SOLIGNY-i.a-Trapi>e. Com. du dép. de l’Orne, arr. de Mortagne, cant. de Bazoches-sur-Hoène ; 935 hab. Stat. du chem. de 1er de l’Ouest.

SOLIGNY-les-Etangs. Com. du dép. de l’Aube, arr. et cant. de Nogent-sur-Seine ; 294 hab.

SOLIKAMSK. Ville de Russie, gouv. de Perm, sur l’Oussolka ; 5.000 hab. 7 églises. Grandes salines. SOLIMAN. Ville de la Tunisie septentrionale, à 32 kil. E.-S.-E. de Tunis, à 5 kil. à peine de la rive S. du golfe de Tunis, bordé de dunes basses, en plaine, à la racine de la presqu’ile du cap Bon, à 15 m. d’alt. ; 2.500 hab. « Petite ville blanche » dont il se pourrait qu’elle fût la Mégalopolis citée par Diodore de Sicile, mais qui, comme centre arabe, ne date que de 1611, année où la fondèrent des Maures chassés d’Andalousie. Terres fertiles, forêts d’oliviers, chevaux renommés, bons vignobles.

SOLIMAN, sultan ottoman, appelé parfois SolimanI", fils aîné de Bayézid I er , fut sauvé à la bataille d’Angora (20 juil. 1402) par les Serbes d’Etienne qui couvrirent sa retraite, s’enfuit vers Brousse avec le grand vizir Ali pacha et l’aga des janissaires Hasan. échappa avec peine à la poursuite des troupes de Tamerlan, conclut un traité d’alliance avec Manuel Paléologue, empereur grec, et épousa la fille de son frère Théodore, s’installa à Andrinople où il se livra à la débauche, fut rappelé en Asie par les succès de son frère Mohammed, s’empara de Brousse, de Perga>n*e et d’Ephèse, fut ramené en Europe par l’entente intervenue entre Mohammed et son autre frère Mousa, battit les troupes de ce dernier sous les murs de Constantinople et fut reconnu pour la seconde fois comme sultan (1406). II envahit la Carniole (1408) et conclut avec Venise un traité, le premier en date mar-