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SONATE - SONDAGE

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Une petite pièce courte, menuet, scherzo ou intermezzo, s’intercalle généralement entre le deuxième et le troisième morceau. Le premier morceau est la partie la plus caractéristique. L’originalité de sa forme et sa plasticité pro- ’ digieuse résultent de ce fait qu’il est formé de la combison harmonieusement équilibrée de deux thèmes principaux, l’un plus propre à fournir des développements, l’autre plus mélodieux et plus chantant. La pièce est divisée en deux reprises dont la première est toujours plus courte. Le compositeur commence par l’exposition de son premier thème, en ayant bien soin d’établir fermement la tonalité principale : ce thème proféré, un divertissement plus ou moins long amène la dominante de cette tonalité et sur cette dominante, prise comme tonique, on présente le deuxième motif. Un second divertissement suivi ou non d’une coda, ramène le ton principal, et la première reprise se trouve ainsi terminée. L’usage classique est de la jouer deux fois. Dans la seconde reprise, le musicien peut donner plus de liberté à son imagination, et s’aventurer dans des tonalités fort éloignées du ton principal. Il reprend là ses deux motifs, les modifie de mille façons diverses, les fait entrer dans les combinaisons les plus ingénieuses, les répète et les redit en les variant sans cesse. Enfin, pour terminer, il ramène l’ordonnance du début avec cette différence que le second thème est exposé cette fois là dans le ton principal, tout comme le premier. Une péroraison plus ou moins développée, destinée à bien affirmer la tonalité, fera la conclusion du morceau. Cette sèche analyse ne saurait donner une idée des ressources innombra blés que les musiciens ont trouvées dans cette forme de composition. De nombreuses modifications de détails s’y introduisent sans peine, à la fantaisie des maîtres. C’est ainsi que les musiciens modernes ont souvent fait précéder cet allegro d’une sorte d’introduction, de mouvement lent, construite sur un thème spécial, lequel revient plus tard se mêler aux autres, principalement dans la péroraison. Quelquefois, ils se sont aussi servis de thèmes épisodiques, surtout dans les morceaux fort longs où la trop fréquente répétition des mêmes phrases pourrait importuner à la longue. Mais jusqu’à nos jours, aucun compositeur ne s’est guère avisé de renoncer de propos délibéré à cette admirable construction, dont la souplesse merveilleuse admet tous les perfectionnements et dont l’usage s’est imposé à tel point que l’on ne conçoit guère autrement toute musique instrumentale développée. Les autres morceaux de la sonate sont, au point de vue de la composition, moins caractéristiques que celui-là. Le mouvement lent, andante ou adagio, peut n’être que la simple exposition d’un thème, lequel étant forcément très mélodique, offre toujours par lui-même un certain développement. Une petite introduction et une conclusion également brève suffisent, vu la lenteur du mouvement, pour faire une pièce de longueur raisonnable. Plus souvent, cependant, ce morceau est un thème varié : Beethoven a affectionné spécialement cette forme, en donnant à chaque variation une importance mélodique et harmonique prodigieuse. Il a quelquefois également employé deux thèmes, s’opposant successivement l’un à l’autre. Les morceaux accessoires, menuet ou scherzo, conservent la forme ordinaire de ces pièces : deux reprises séparées, la première pouvant se redire, la seconde plus développée et finissant dans le ton principal. Vient ensuite une autre partie, dite trio, semblablement construite, dans le même ton ou dans un ton voisin. Mais les thèmes du trio sont différents et contrastent avec les premiers par leur caractère. Pour terminer, le trio une fois dit, on reprend le début auquel s’enchaîne parfois une coda en manière de conclusion.

Quant au finale de la sonate, très souvent il reproduit exactement la forme du premier allegro dont il ne diffère que par l’allure généralement plus rapide des principaux motifs. Très souvent aussi, il est écrit en forme de rondeau. On pourrait définir le rondeau un allegro ordinaire où le premier thème ne modulerait point, mais serait toujours répété dans le ton principal ; en effet, ce thème qui peut être varié à chaque apparition, revient trois, quatre ou cinq fois, séparant autant de divertissements modulants. Une coda termine le tout en établissant bien le ton principal qui doit être celui de la sonate, pour le finale comme pour le premier morceau. L’adagio ou le menuet sont écrits dans des tons différents, mais généralement dans un rapport assez étroit avec celui qui a été choisi pour le ton principal de l’œuvre. Il est impossible, dans un article forcément restreint, de chercher à retracer ce que chaque compositeur a successivement ajouté au plan primitif de la sonate et dans quelle mesure il a contribué à élargir le cadre qui lui était imposé. En prenant la sonate sitôt qu’elle paraît constituée dans sa forme classique, c.-à-d. vers 1750 environ, et en la comparant à ce qu’elle fut cinquante ans plus tard sous la plume d’un Beethoven, on sera surpris du chemin parcouru et de l’élargissement prodigieux de ses proportions, mais on constatera que rien n’a changé de ses parties ni de ses lois essentielles. A l’époque moderne, ce genre, après avoir été abandonné pendant les années de corruption du goût, c.-à-d. pendant la première moitié du xix c siècle où l’on préférait d’insipides variations sur des thèmes d’opéras, ce genre est revenu en honneur, et nos musiciens écrivent de nouveau d’admirables sonates. La célèbre sonate de violon de César Franck, les belles sonates de Saint-Saéns, d’autres encore sont la preuve de cette renaissance. Au reste, il serait inutile de citer les noms des compositeurs en ce genre, puisque tous ceux qui ont écrit dans le style symphonique ont plus ou moins écrit des sonates. Aussi cette forme est elle assurée d’une vie fort longue encore, jusqu’au jour où un musicien de génie aura tracé le plan d’une nouvelle combinaison plus propre encore au développement de l’idée musicale que celle-là ; changement que rien jusqu’ici ne fait prévoir, il le faut bien dire, et qui ne semble guère d’ailleurs pouvoir être jamais autre chose qu’une transformation plus ou moins élargie de la sonate actuelle. H. Qlittard. SONCHAMP. Com. du dép. de Seine-et-Oise, arr. de Rambouillet, cant. de Dourdan ; 1.092 hab. SON COURT. Com. du dép. de la Haute-Marne, arr. de Chaumont, cant. de Vignory ; 383 hab.

SONCOURT. Com. du dép. "des Vosges, arr. de Neufchâteau, cant. de Châtenois ; 171 hab.

SONDAGE. I. Travaux pi ii.ics. — Le sondage est l’opération qui consiste à forer dans un terrain, au moyen d’une sonde, un trou de faible diamètre. Il a en vue, soit la recherche de nappes d’eau souterraines (V. Plits, t. XXVII, pp. 943 et suiv.), suffisamment perméables, soit l’établissement de trous de mines (V. Forage, t. XVII, p. 765), soit la reconnaissance du sol sur lequel on doit asseoir des fondations ou dont on veut exploiter les gîtes. La sonde dont on fait le plus généralement usage se compose : 1° d’une tête, sorte d’anneau tournant par lequel on la suspend et au-dessous duquel sont disposés un ou deux reils où l’on passe les leviers servant à la faire tourner ; 2° d’une série de tiges en fer carré, de m ,025 à ra ,035 de côté, et de 5 à 6 m. de longueur, qu’on assemble bout à bout, soit à enfourchement, soit à vis et à douille, et qui réunissent, comme par une barre rigide, la tête à l’outil ; 3° enfin V outil, qui varie suivant qu’il s’agit soit d’entailler la roche par percussion ou battage, soit d’extraire du trou les matières broyées ou désagrégées, soit de remonter les sondes brisées, et qui est, dans le premier cas. un trépan ou ciseau, dans le second cas. une tarière, dans le troisième cas une caracole, une cloche à écrou ou un accrocheur (V. tous ces mots). La sonde du constructeur ow petite sonde, fore, d’ordinaire, des trous de 5 à 7 cent, de diamètre et de 10 à 30 m. de profondeur, la sonde du mineur des trous de 5 à 16 centim. pouvant atteindre, en profondeur, 150 m. ou même 200 m., la sonde du font ai nier des trous de 16 à 50 cep-