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SDRBITE — SORBONNE

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colores contenant un équivalent d’eau qu’elles perdent vers 100° ; anhydre, la sorbite fond à 110-111° et présente un faible pouvoir rotatoire à gauche (oc) d = — 1° ,73, qui peut tourner à droite en présence du borax. L’acide iodhydrique la transforme, comme la mannite, en iodure d’hexyle secondaire. E. Fischer a réalisé la synthèse de la sorbite et obtenu en même temps une nouvelle sorbite par réduction de la /-gulose, laquelle possède toutes les propriétés de la sorbite naturelle, mais s’en différencie par son pouvoir rotatoire égal et de signe contraire. L’an- " cienne sorbite est appelée la (/-sorbite, la nouvelle, la /-sorbite. C. M.

Bibl. : Boussingault, Annales de Chim. et de Phys., I série, t. XXVI, p. 376. — E. Fischer, Berichte der deut. Chem. Gescliells., t. XXIII, p. 3085, et t. XXIV, pp. 535 et 2144.

SORBO-Ocagnano. Corn, du dép. de la Corse, arr. de Bastia, cant. de Vescovato ; 721 hab.

S0RB0LLAN0. Coin, du dép. delà Corse, arr.de Sartène, cant. de Serra-di-Scopamene ; 606 hab. S0RB0N. Coin, du dép. des Ardenues, arr. et cant. de Rethel ; 303 hab.

SORB0N (Robert de), théologien français, né à Sorbon, près de Rethel, le 9 oct. 1201 , mort à Paris le 1S août 1274. D’humble extraction, il était chanoine de Cambrai, lorsqu’il devint, grâce à l’influence du comte d’Artois, un des chapelains de saint Louis, clerc du roi, peut-être même un de ses confesseurs, eu tout cas son familier. Il fut ensuite, eu 1258, chanoine de l’église de Paris et chancelier de l’Université. Il est célèbre par la fondation du collège de Sorbonne (1237, V. Sorbonne), qu’il compléta en fondant également le collège de Calvi, surnommé la petite Sorbonne, pour le recrutement des membres de la Société théologique (127 1). Ayant pendant de longues années apporté tous ses soins au développement de son œuvre, il lui donna par testament tous ses biens. Sa grande préoccupation fut en effet de restaurer la science de la théologie, et. pour cela, de venir en aide à ceux qui la cultivaient. En fait, c’était avant tout un moraliste, assez bon dialecticien, mais ayant plus de piété que de doctrine ; par ses ouvrages, longtemps oubliés, on voit que son style, s’il n’a rien de littéraire, était vigoureux dans sa familiarité. On a de lui plusieurs traités : le De conscient ia et le De tribus dietis, sujet qu’il a traité aussi sous le nom i’Iter Paradisi, les plus importants et qui ont été souvent imités, puis le De confessione, et le De matrimonio, qui offre un assez grand rapport avec le traité précédent. Les trois premiers (le 2 e sous sa seconde forme) ont été imprimés dans la Bibliotheca Patrum (Lyon, 1677, t. XXV, pp. 346-362) ; une édition du De conscientia, beaucoup plus correcte et due à F. Chambon, est sous presse (1 90 1 ) . Quant au quatrième traité, il a été inséré par B. Hauréau dans ses Notices et extraits de quelques manuscrits latins de la Bibliotlièque nationale (1890, 1. 1, pp. 188-202 ; cf. ibid., pour le De tribus dietis, t. V, pp. 49-53 et 159). La plupart de ses sermons ont été prononcés en 1260 et 1261. Des extraits en ont été donnas par Hameau également dans les Mémoires de VAcadémie des inscriptions (1884, t. XXXI, 2 e partie). On a édité de plus ses Statuts de la Sorbonne (Chartul. Unir. Paris, 1889, t. I, pp. 505-508 ; cf. p. 514), son testament (ibid., pp. 485-86) et un certain nombre de gloses qu’il avait faites touchant la Bible (éd. des Commentaires de Menochius, parle père Touruemine, 1719, t. II, pp. 499-512). On trouve dans ses œuvres des renseignements sur les mœurs de son temps qu’il a fustigées. Il a exalté le mariage et critiqué le luxe des vêtements. D’une grande bonté, c’était le type du prud’homme dont parle "loinville, lequel aimait pourtant à le contredire. Il a eu sa légende. Cent ans après sa mort, on l’a pris parfois pour le frère de saint Louis. On a appelé du nom de Robert (la Bobertine) la thèse que l’on avait à passer pour être admis dans la Maison. A partir du xvu° siècle, son nom seul reste uni à relui de Richelieu, comme fondateur de la Sorbonne. L’image de Bobert, qui se voyait sur les vitraux de la bibliothèque, s’est conservée longtemps aussi sur les jetons d’argent qui avaient cours dans les assemblées mensuelles. M. Barhoux.

Bibl. : M. Jadart R. de Soi’bon ; Reims, 1880, in-8 (extr. des Travaux de l’Acad. de Reims, t. LX, année 1875-76, pp. 40-98 ; cf. ibid., pp. 196-217, et t. LXXX et LXXXllO. — A. Lecoy de La Marche, fa Chaire française au moyen âge... ; Paris, 1886, in-8, pp. 96-105 et 528, 2" éd. — O. de Poli, dans Ann. du Conseil héraldique de France ; Paris, 1888, pp. 145-150, in-12. - O. Gréard, Nos adieux à la vieille Sorbonne ; Paris. 1893. in-8, passim. — Abbé P. Féret, (a Faculté de théologie de Paris... Moyen âge ; Paris, 1895, t. II, pp. 203-213, in-8. SORBONNEÇTechn.). Atre de fourneau de charron, de carrossier, de menuisier ou d’ébéniste sur lequel on fait fondre la colle et aussi chauffer le bois, soit pour le courber, soit pour le coller. Les prescriptions relatives aux Sorbonnes sont indiquées à l’art. Atre (t. III, p. 483) d’après l’ordonnance de police du 1 1 déc. 1852 et ont été confirmées par l’ordonnance de police du 1 er sept. 1897 ; mais cette dernière ordonnance spécifie en outre que les fourneaux dits sorbonnes seront établis sous des hottes en matériaux incombustibles. Ch. L.

SORBONNE. Monument parisien. Le nom de Sorbonne n’a été d’abord que celui du collège fondé au xm c siècle par Robert de Sorbon (V. ce nom). C’est en févr. 1257 ^nouveau style) que Robert obtint de saint Louis une maison sise devant les Thermes, dans la rue Coupe-Gorge ou Coupe-Cueule, où il se proposait de faire vivre cote à cote un certain nombre de maîtres et d’étudiants. Il appelait sa fondation : la Communauté des pauvres maitres étudiant en théologie ; avant la fin du xiii siècle, on la nommait déjà, à cause de son fondateur, la Sorbonne. Elle reçut dès l’origine diverses libéralités, une, entre autres, de Hugues, évoque d’Apros, qui lui donna deux maisons. Des maitres réputés se chargèrent de l’enseignement : Guillaume de Saint-Amour, Henri de Gand, etc. Deux ans après, des agrandissements étaient devenus nécessaires ; Robert de Sorbon fit dans ce but plusieurs échanges, notamment avec le roi ; avant sa mort, il avait mis la société de Sorbonne en possession de tout le domaine qu’elle devait occuper. La rue Coupe-Gueule prit le nom de rue des Deux-Portes, lorsqu’il eut obtenu le droit de la fermer à ses deux extrémités de clôtures qui subsistèrent jusqu’à la Révolution. Il faut bien se rendre compte que la Sorbonne n’était ni une faculté, ni un collège, au sens actuel du mot, ni une congrégation religieuse, mais qu’elle resta jusqu’à la fin une maison d’étude et un hôtel où vivaient les pauvres étudiants ou maitres en théologie. En somme, le règlement fait par Robert demeura même toujours intact. Les cadres de la communauté comprenaient : les bénéficiaires, étrangers de passage ou étudiants peu fortunés, les hôtes, qui n’avaient aucune part dans l’administration, et les associés, ne résidant pas tous nécessairement dans la Maison ; hôtes et associés n’étaient reçus qu’après enquête et examen, par vote ayant lieu au scrutin secret, à quelques jours d’intervalle. Pour l’administrer, la Sorbonne eut ses officiers, tous élus, proviseur, prieur, procureur, bibliothécaire, ses conseils permanents et ses assemblées ; les assemblées générales avaient lieu quatre fois par an. Tous les membres de la communauté étaient d’ailleurs considérés comme égaux ; le cachet de la Sorbonne, qui représentait une roue à dents égales engrenées les unes dans les autres et mues par un même ressort, était l’emblème de cet esprit d’égalité ; aussi était-ce un usage de prendre le prieur parmi les plus jeunes associés. Ce titre d’associé fut parfois décerné par honneur ; il le fut ainsi à Ulrich Gering, quoique laïque.

Comme l’avait désiré Robert, la théologie scolastique fut effectivement restaurée grâce au collège de Sorbonne. Au début, les sorbonistes eurent à soutenir toute une polémique contre les ordres mendiants auxquels ils faisaient concurrence. Cependant, du xin" au xv’- siècle, < in-