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SOUFFLANTE — SOUFFLERIE

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SOUFFLANTE (Machine) (V. Soufflerie).

SOUFFLE. I. Pathologie. — On dénomme souffle en pa thologie un bruit que l’on peut percevoir par l’auscultation de divers organes. Tantôt ce bruit est dû à la modification d’un bruit normal, tantôt il est du à l’apparition de bruits nouveaux. Aussi n’est-il pas possible d’établir aucune donnée générale sur ce signe pathologique. Le timbre de ces bruits, leur caractère soufflé permettent seuls de les ranger sous une même dénomination. Ilexistedes souffles pulmonaires, des souffles cardiaques, des souffles vascuîaires, un souffle utérin, etc. Nous renvoyons à la description des diverses maladies de ces organes pour la description détaillée de ces souffles. 11 y a simplement lieu d’en récapituler ici les diverses catégories et d’en étudier les caractères principaux.

Souffles pulmonaires. Lorsque l’on applique l’oreille ou le stéthoscope sur la poitrine, dans les régions occupées par le poumon, on entend un léger murmure, semblable à un soupir, plus fort et plus prolongé pendant l’inspiration, plus faible et plus court durant l’expiration, mais toujours moelleux et doux. Lorsqu’il existe une affection de l’arbre trachéo-bronchique ou du parenchyme pulmonaire, ou encore de l’enveloppe pleurale, ce bruit cessera de présentersescaractères normaux, soitparsuitede l’apparition de bruits surajoutés (râles, frottements, etc.), soit par modification de son rythme, de son timbre, et surtout de son intensité. La respiration peut devenir faible ou nulle, caractères dont nous n’avons pas à nous occuper, non plus d’ailleurs que des modifications de rythme, mais bien souvent aussi, son intensité et son timbre se modifient de telle sorte qu’elle devient rude et plus intense, et le souffle se trouve alors constitué. Le souffle diffère donc du râle et du frottement, en ce qu’il n’est, somme toute, que le bruit respiratoire amplifié et modifié, tandis que les autres signes sont des bruits surajoutés qui coexistent avec le souffle respiratoire normal ou altéré en souffle. D’une façon très générale, le souffle n’est dû qu’à une meilleure transmission d’un bruit normal, provoqué dans les bronches et la trachée par le passage de l’air, bruit que le parenchyme pulmonaire, avec ses multiples alvéoles, étouffe, lorsqu’il possède sa constitution normale. Lorsque ce parenchyme est comprimé, infiltré, épaissi ou détruit, le souffle produit dans les bronches se trouve transmis à l’oreille avec une intensité plus grande, en prenant, suivant les cas, un timbre nouveau. Lorsque le moelleux de la respiration est conservé, il y a seulement respiration forte ou supplémentaire, mais si le timbre est altéré, l’on se trouve en présence de la respiration rude, du souffle bronchique ou tubaire, du souffle caverneux, du souffle amphorique. Les deux premiers, souffle rude et souffle bronchique, sont analogues au bruit que l’on produit en soufflant dans la main arrondie en tube et en serrant plus ou moins les lèvres ; le souffle caverneux et le souffle amphorique sont analogues au son que l’on produit en soufflant dans les deux mains réunies en cavité pour le souffle caverneux, ou dans une carafe vide pour le souffle amphorique. Les souffles, comme la plupart des signes, n’ont de signification que par leur union avec d’autres signes, fournis par l’état général, par la percussion, par les antécédents même, etc. : c’est ainsi, par exemple, qu’on ne peut pas dire : souffle bronchique (ou tubaire) = pneumonie. La localisation, la persistance des souffles doivent encore entrer en ligne de compte. Souffles cardiaques. Les souffles cardiaques sont des bruits anormaux qui remplacent un ou plusieurs des bruils normaux du cœur, ou encore qui s’intercalent entre les bruits normaux dans les périodes de silence. Leur caractère soufflé et d’autres caractères importants de persistance et de localisation les distinguent des frottements. Le choc de la pointe du orur contre la paroi thoracique permet de préciser à quel moment de la révolution cardiaque ils se produisent. Leur point maximum d’intensité, leur foyer, conduit à déduire par localisation quel est l’orifice cardiaque qui est atteint. Les souffles cardiaques se produisent, en effet, par suite du frottement du liquide sanguin, au passage d’un orifice rétréci, ou par son retour anormal par défaut d’occlusion d’une valvule sclérosée ou détruite. 11 existe deux foyers principaux d’auscultation du cœur ; la pointe vers le cinquième espace intercostal gauche, avec propagation dans l’aisselle ; la base, vers la poignée du sternum et dans les espaces intercostaux voisins ; les souffles entendus à la pointe sont consécutifs à une altération des orifices ou des valvules auriculo-ventriculaires (rétrécissement ou insuffisance auriculo-ventriculaire ) ; suivant que ces bruits siègent à gauche ou à droite, ils appartiennent au cœur gauche, ou au cieur droit ; d’ailleurs, les affections du cour gauche sont de beaucoup les plus fréquentes. Le souffle peut être présystolique, précédant alors le choc du co-ur (rétrécissement auriculo-ventriculaire), ou sijslolique. coïncidant avec le choc du cœur (insuffisance auriculo-ventriculaire). Le souffle entendu à la base du cœur peut être du à une altération des valvules sigmoïdes de l’artère pulmonaire, il s’entend alors à gauche ; ou de l’aorte, il a son foyer plus à droite. S’il se produit en même temps que la systole, il indique un rétrécissement des orifices vasculaires ; s’il coïncide avec la diastole, il est produit par l’insuffisance des valvules sigmoïdes. Les bruits d’origine cardiaque ne doivent pas être confondus avec certains souffles extra-cardiaques d’origine pulmonaire et que produit le cieur en comprimant le poumon à chaque systole ventriculaire.

Souffles vasculaires. Le cours du sang dans les vaisseaux ne donne, à l’état normal, lieu à aucun phénomène sonore. Mais dès qu’il y a compression ou dilatation des vaisseaux, il se produit un souffle. Ce phénomène est constant dans les anévrysmes (V. ce mot). Il existe aussi des souffles vasculaires dont la cause est mal déterminée et que l’on est obligé, jusqu’à nouvel ordre, d’attribuer à des altérations du sang, ce sont les souffles de l’anémie, qui s’entendent au niveau des vaisseaux du cou. Souffle utérin. Le souffle utérin s’entend au niveau de l’utérus gravide. Il devient plus fort au moment des contractions de l’utérus et est isochrone au pouls de la mère. Il semble dû au passage du sang et à son frottement dans les diverses divisions de l’artère utérine dilatée. Souffles fœtaux. Ces souffles sont isochrones au battement du cœur fœtal ; ils ont deux origines : il existe un souffle du cœur fœtal remplaçant les bruits normaux et indiquant une endocardite, et unsouthY ducordon dû à une compression de cet organe, où à la présence de valvules à l’inférieur des vaisseaux ombilicaux. D r M. Potel. H. Zoologie (V. Baleine).

SOUFFLERIE. I. Industrie. — On désigne sous le nom de souffleries ou de machines soufflantes des appareils destinés, comme leur nom l’indique, à lancer l’air destiné à alimenter les feux et fourneaux métallurgiques et, dans quelques cas, à assurer l’aérage des mines ou des bâtiments. La pression qu’il est nécessaire de donner au vent est variable suivant l’opération à laquelle il est employé : il est généralement faiblement comprimé, mais il peut atteindre et même dépasser, dans certains cas, une pression de 2 atmosphères. Les machines soufflantes peuvent se diviser en trois grandes classes : 1° ventilateurs ou sou fflets rotatifs ; l 2° les injecteurs ou trompes ; 3° les compresseurs.

i" Ventilateurs ou soufflets rotatifs. Les appareils de cette catégorie, qui sont surtout employés pour la ventilation des édifices destinés à réunir un grand nombre d’individus et pour l’aérage des mines, sont constitués, en principe, par un nombre plus ou moins grand d’ailettes tournant dans une capacité close pourvue de deux ouvertures : l’une pour l’aspiration, l’autre pour le refoule ment de l’air. Ils se divisent en deux classes bien distinctes : les volumogènes et les deprimogènes. Les premiers sont des appareils à capacité fermée qui, en tour-