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SPLÉNITE — SPOLÈTE

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fausses côtes à gauche. Il existe dans l’épigastre gauche une vive douleur, avec irradiations fréquentes vers lepaule gauche, et que la pression exaspère. Le pronostic est toujours sérieux. Ces abcès peuvent s’ouvrir dans le tissu cellulaire périsplénique et déterminer une périsplénite, ou faire irruption dans la cavité péritonéale et déterminer une péritonite mortelle, ou enfin s’ouvrir dans le tube digestif, la plèvre, etc., ou encore au dehors sur la ligne axillaire de l’hypocondre gauche. Le traitement est antiphlogistique ; parfois on donne avec succès le sulfate de quinine à haute dose ; enfin l’intervention opératoire, ponction, évacuation, réussit dans certains cas. D r L. Hn. SPLÉNIUS. Muscle de la partie supérieure du dos et de la nuque. Attaché en haut à l’apophyse mastoïde et au-dessous de la ligne courbe occipitale supérieure, il se divise en bas en deux parties, dont l’une va s’insérer aux apophyses transverses des vertèbres cervicales (splenius capitis), et l’autre aux apophyses épineuses cervicales et dorsales supérieures (splenius cervicis). C. D. SPLÉNOPNEUMONIE (Pathol.) (V. Poumon).

SPLÉNOTOMIE. La splénotomie est à proprement parler l’incision de la rate. Elle s’emploie dans le cas de col lections liquides situées plus ou moins profondément dans le tissu splénique. Ces collections liquides sont des kystes séreux ou séro-sanguins et des kystes hydatiques simples ou suppures, ou bien ce sont des abcès dus à une infection générale ou de cause inconnue. Dans les cas de tumeurs solides (rate leucémique, rate sarcomateuse, rate paludéenne), la splénotomie ne trouve aucune indication et c’est à la splénectomie qu’il y aura lieu de recourir. La splénotomie, qui d’ailleurs ne peut se faire qu’après une laparotomie médiane ou latérale, n’a été pratiquée qtCun petit nombre de fois, surtout pour des kystes ou des abcès. Elle est de mise lorsque ces collections liquides sont situées dans le voisinage de la surface de l’organe, le tissu splénique qui les recouvre ayant été aminci, anémié. Il est alors facile d’inciser le tissu de la rate sans grands risques et au besoin de le fixer à l’ouverture cutanée de façon à marsupialiser, comme on dit, la tumeur, mais il faut bien savoir que, lorsque l’épaisseur du parenchyme splénique à traverser est considérable, on peut se trouver en présence d’hémorragies que rien n’arrête et qui forcent à recourir d’urgence à une splénectomie ou extirpation de la rate qu’il eût été plus sage d’employer immédiatement. SPIÙGEN (roman Speluga). Un des principaux cols des Alpes Centrales (Alpes Rhétiques), ouvert à 2.117 m. d’alt. entre les deux petits massifs de Suretta (3.025 m.) et de Tambo (3.276 m.), sur la frontière italo-suisse. Il fait communiquer la vallée du Hhin (à Coire, cant. des Grisons) avec Chiavenna,le lac de Genève et la Valteline. Son revers N., avec le célèbre défilé de la Via Mala, à Tusis, est peut-être la plus belle de toutes les gorges suisses. La route du Spliigen, longue de 38 kil. entre le village suisse de Splugen (1 .450 m. ) et Chiavenna (350 m.), a exigé d’extraordinaires travaux d’art. Terminée en 1822, elle a coûté 2 millions de fr. Fréquenté par les Romains et au moyen âge, le Splugen fut franchi, du 27 nov. au 4 déc. 1800, par Macdonald et l’armée française de réserve qui y perdit beaucoup d’hommes.

Bibl. : Brockedon, Passes of the Alps ; Londres. — M. Planta, Die Bûndner Alpenstraszen ; Saint-Gall, 1866. — Bavirer, Die Straszen der Schweiz ; Zurich, 1878.

SPODOS (Alch.). Produit lourd du grillage des minerais de cuivre (Dioscoride). L’argent, l’or, le plomb en produisaient aussi. La spodos blanche semble devoir être identifiée avec l’oxyde de zinc. L’antispode était une cendre obtenue par l’incinération des végétaux et un lavage consécutif. M. B.

SPOD YOUL. Pays du Tibet (V. Po Youl).

SPOHR (Ludwig), célèbre violoniste et compositeur allemand, né à Brunswick le 5 avr. 1784, mort à Cassel le 22 nov. 1859. Ce remarquable artiste, que l’on peut tenir pour 1» fondateur de l’école allemande moderne de violon, était le fils d’un médecin, bon musicien, qui lui donna de bonne heure le goût de son art. Un violoniste de la chapelle du duc de Brunswick fut son premier professeur. François Eck, le plus célèbre virtuose de l’Allemagne, acheva son éducation et l’emmena avec lui, en 1802, dans son voyage eu Russie. Presque aussitôt de retour, Spohr, déjà exécutant de premier ordre, commença à se faire entendre en plusieurs villes d’Allemagne et d’Autriche. Sa réputation de violoniste et de compositeur, en 1813, était assez grande pour qu’on lui confia la direction musicale du théâtre an der Wien, à Vienne, où il demeura jusqu’en 1816. Accompagné de sa femme, excellente harpiste, il visite alors l’Italie puis revient, par la Suisse, prendre possession de la chapelle de Francfort. En 1819, il est en France, où son exécution fut moins remarquée qu’ailleurs. De là il se rendait à Londres où son succès fut considérable. Devenu, depuis 1822, maître de chapelle du duc de Hesse-Cassel, son autorité fut généralement partout acceptée en Allemagne et pendant fort longtemps il exerça une sorte de domination sur les musiciens de ce pays. Chef d’orchestre de premier ordre, il était communément appelé à prendre la direction de toutes les grandes solennités musicales, et jusqu’à sa mort, il a exercé sans conteste cette sorte de dictature respectée de tous.

Comme violoniste, Spohr, bien que son exécution manquât quelque peu de charme, se distinguait par des qualités érainentes, et son exemple et ses conseils ont formé une foule d’excellents artistes. En tant que compositeur, il est un peu oublié aujourd’hui même dans sa patrie, où sa réputation fut très grande de son vivant. En France, ses grandes œuvres ne furent jamais très connues et, en dehors de sa musique de violon que tous les virtuoses ont plus ou moins pratiquée, son nom n’évoque chez nous aucun souvenir bien précis. Son oeuvre est des plus importantes pourtant et fort considérable. Spohr a laissé n«uf opéras dont les plus célèbres sont Faust (Francfort, 1813), écrit sur un livret où le drame de Goethe est assez étrangement défiguré, et Jessimda (Cassel, 1823) ; plusieurs grands oratorios : Die letzen Dinge (Vienne, 1829), laChute de Babylone (1840), le Jugement dernier, etc. ; un grand nombre de messes, d’hymnes, de psaumes, de cantates, 10 grandes symphonies, 7 quintettes, 33 quatuors et beaucoup d’autres ouvrages de moindre importance. Une telle fécondité et aussi les qualités sérieuses par quoi se distinguent toutes ces productions méritent plus que le respect, et l’on peut regretter que l’artiste qui les conçut ne soit pas mieux ionnu des musiciens contemporains. H. Q. SPOKAN E. Ville des Etats-Unis, à la lisière E. de l’Etat de Washington, sur la rivière Spokane ; 19.922 hab. en 1890. Grande force hydraulique, alimentant des scieries, minoteries, fabriques de machines, de meubles. Grand marché de céréales approvisionnant les pays miniers du voisinage. Elle n’avait encore que 350 hab. en 1881 lorsque le chemin de fer l’atteignit.

SPOLÈTE. Ville d’Italie, prov. de Perouse (Ombrie), ch.-l. du cercle de Spolète (73.376 hab.), à 95 kil. N.-N.-E. de Rome, sur la Mareggia, bâtie sur une colline de 303 m. d’alt., sur la route et la voie ferrée de Rome-Foligno-Ancône ; 7.696 hab. (1881) ; la com. de Spolète compte 21.507 hab. La ville est siège d’un archevêché ; ses rues sont étroites, raides, mais propres : elle a une académie scientifique , un séminaire , une bibliothèque (14.000 vol.). L’industrie consiste en fabrication de conserves de viande, de fruits et de légumes ; ses habitants vivent en partie de l’exploitation des mines (126. 000 tonnes de lignite) . Les forêts des environs fournissent des truffes. Les principaux monuments sont : le château (Castello la Rocca) qui fut bâti par Théodoric le Grand, détruit par l’empereur Frédéric I er , reconstruit en 1364 par le cardinal Albornoz, et pris après une énergique résistance, le 18 sept. 1860, par les Piémontais :