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SQUELETTE — SKI

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influence héréditaire ou ethnique (V. Omoplate). Le bassin seul (le crâne toujours mis à part) peut fournir dans sa conformation et sa structure des différences en rapport avec les caractères des races, au moins des races les plus distantes. Chez les peuples où la femme se rapproche de l’homme par sa taille, sa force, ses occupations, il est moins féminin chez elle. Chez les peuples, où, comme chez les Annamites, les Javanais, l’écart entre les sexes est diminué du fait d’une sorte d’infantilisme, le bassin est moins masculin chez l’homme. 11 est toujours plus large chez la femme que chez l’homme dans une même race. Mais il se rétrécit chez les races les plus inférieures de manière à se rapprocher de la conformation observée chez les anthropoïdes. Il ne faut pas oublier d’ailleurs que les dimensions de son ouverture évoluent nécessairement avec les dimensions et la forme générale du crâne. A côté des dimensions et des rapports des différentes parties du squelette, il est bon d’étudier la structure et la conformation des os. lesquelles peuvent aussi nous fournir des renseignements précieux sur les mœurs et sur la race des sujets. La cavité olécranienne de l’humérus est souvent perforée, surtout chez la femme ; mais elle l’est d’autant plus souvent en Europe que la race est plus ancienne. Le tibia, ordinairement triangulaire, est quelquefois aplati latéralement, de manière à reproduire exactement la forme en lame de sabre : il est platycnémique. La platycnémie s’observe sur les tibias des sépultures anciennes, en particulier ceux de la pierre polie. Et généralement à cette forme du tibia correspond une conformation particulière du péroné et du fémur. Le péroné est cannelé, c.-à-d. que ses gouttières longitudinales d’insertion musculaire sont très excavées ; et le fémur est à pilastre, c.-à-d. que sa ligne âpre, où s’attachent les muscles de la partie postérieure de la cuisse, forme une sail lie qui se détache en colonne le long des trois cinquièmes moyens de l’os. Ces particularités squelettiques sont évidemment en rapport avec des mœurs de sauvages sans cesse sur leurs jambes, ou obligés de se livrer chaque jour pour leurs besoins à la poursuite acharnée du gibier sur un sol accidenté. La courbure du fémur, la torsion de l’humérus, l’incurvation du cubitus, l’épaisseur et la hauteur de l’olécrâne, la rétroversion de la tète du tibia, etc., ont été étudiées aussi, et leurs variations se sont trouvées parfois assez importantes pour offrir un caractère sériaire. Enfin dans le squelette s’observe encore le contrecoup, non seulement du genre de vie et des conditions sociales, mais encore des maladies endémiques, syphilis, rachitisme, etc. Zaborowski.

SQUIER (Ephraïm- George), explorateur et archéologue américain, né à Bethléem, près New York, le 17 juin 1821, mort à New York le 17 avr. -1888. Il s’occupa surtout de l’histoire de l’Amérique pré-colombine et des races humaines qui l’ont habitée. Les recherches qu’il entreprit à ce point de vue aux Etats-Unis, avec Davis, sont exposées dans les ouvrages intitulés les Anciens Monuments de la vallée du Mississipi (Washington, 1848, in-4) : les Monuments aborigènes de l’Etat de New York (Buffalo, 4851, in-4) ; Sur le Symbole du serpent (New York, 1851, in-8). Chargé d’affaires des Etats-Unis dans l’Amérique centrale, il réussit, en 1850 et 1851, à aplanir les difficultés qui avaient éclaté entre les petites républiques de cette région et l’Angleterre ; il étudia en même temps la géologie et l’ethnographie du Nicaragua et du Honduras, et ses explorations ont contribué à mieux faire connaître des régions où l’on entrevoyait la possibilité de percer un canal entre l’océan Atlantique et l’océan Indien. Il en a consigné les résultats dans les ouvrages suivants : Esquisses de voyage dans le Nicaragua (New York, 1851, in-8) ; le Nicaragua, sa population, ses vues et ses monuments (New York, 1852, 2 vol. in-8) ; Notes sur f AmériquecentraleÇNewYork, 1854, in-8) ; Waikna ou aventures sur la côte deMosquito (New York, 1855, in-8) ; les Etats de l’Amérique centrale (New York, 1857, in-8) ; Rapport sur le tracé du chemin le fer interocéanique du Honduras (Londres, 1859, in-8). Un séjour au Pérou en 1868, comme commissaire de l’Union, lui fournit l’occasion d’écrire encore : le Pérou. Aventurcs et explorations au pays des Incas (New York, 1877 ; trad. allemande, Leipzig, 1883, in-8). SQUIFFIEC. Corn, du dép. des Côtes-du-Nord, arr. de Guingamp, cant. de Bégard ; 875 hab. Stat. du chera. de fer de l’Ouest.

SQU ILLACE. I. Ville. — Ville d’Italie, dans la prov. de Catanzaro, à (i kil.de la rive 0. du golfe du même nom. Stat. du chem. de fer de Tarente à Reggio ; 3.000 hab. Evêché. Patrie de Cassiodore, le célèbre ministre de Théodoric. Château du moyen âge. Ane. SvcuX>.r]Ttov, c’est une des plus anciennes colonies helléniques de cette cote, et jusqu’au xi e siècle elle resta une ville purement grecque.

II. Golfe. — Golfe de la cote italienne, dans la prov. de Catanzaro, sur la mer Ionienne. D’une ouverture de 69 kil. pour une profondeur de 25 kil., il est beaucoup trop largement ouvert pour être utile à la navigation ; Virgile l’appelle Navifragum. C’est le Scylacius sinus de Strabon. Comme la largeur de la péninsule est réduite par ce golfe à 32 kil., on a souvent parlé de la percer par un canal ; mais le projet n’a jamais donné lieu à des études sérieuses. L. Md.

SQUILLE (Zool.) (V. Stomatopodes).

SQUINE (Bot.). Nom du rhizome des Smilax china L., S. glabra Roxb. et S. lanceœfolia Roxb. (V. Salsepareille). Ce sont des morceaux arrondis et tuberculeux, rougeâtres, spongieux ou compacts, inodores, de saveur fade et farineuse. La squine fait partie des espèces sudorifiques (gaïac, salsepareille, squine, sassafras) ; on l’emploie comme dépuratif et sudonfique, à la dose de 30 gr. par litre d’eau.

SQU IRE (V. Esquire).

SQUIRRHE (Pathol.) (V. Cancer et Tumelr). SRÂDDHA. Nom sanscrit des sacrifices que les Hindous offrent à leurs ancêtres divinisés ou pitris (V. ce mot) aux jours anniversaires de leur mort, à certaines dates de l’année et à l’occasion des pèlerinages. Ils s’adressent à tous les ascendants défunts jusqu’à la troisième génération, et passent pour être essentiels au bien-être des trépassés dans l’autre monde. C’est une véritable obligation que les vivants ont contractée envers les morts à qui ils doivent la vie. C’est là encore ce qui rend si nécessaire pour un Hindou la naissance d’un fils qui puisse lui rendre un jour les mêmes devoirs. La règle est de s’adresser pour la direction de la cérémonie à un brahmane local. Celui-ci purifie un coin du sol avec de la bouse de vache, et y dispose des boulettes de riz en nombre égal à celui des décèdes que son client doit honorer et qui les représentent ; puis il les jonche de fleurs et les asperge d’eau lustrale en récitant des montras ; à la fin de la cérémonie, ces boulettes sont jetées à la rivière ou abandonnées aux animaux. Le tout se termine par un repas et des présents offerts aux brahmanes de l’endroit, et qui sont parfois l’occasion de fastueuses prodigalités. C’est là le revenir, le plus clair des brahmanes des’lieux de pèlerinage comme Goya, Bénarès, Prayàg, etc., où l’on célèbre de préférence hgrdddha. A. Folcher.

SRÂVASTI. Nom d’une ville ancienne de l’Inde centrale qui joue un grand rôle dans la légende bouddhique. C’était la résidence de Prasenadjit, roi de Kosala, du grand marchand Anâthapindika et de la riche matrone Visàkhà, qui, tous, comblèrent de présents la communauté naissante. Le bouddha demeura souvent dans le parc du Djetavana. acheté à son intention « au prix de sa surface en or », par Anâthapindika. On identifie d’ordinaire cette ville avec l’actuel Sahet-Nahet ; mais cette identification a été récemment contestée.

SRI ou ÇRI (V. Lakchmi).