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si EZ

Nombre Tonnage Tonnage

PAVILLON des navires brut net

Tonnes Tonnes

Allemand 462 2 . 047 . 230 1 . 466 . 392 Américain 22 78.314 84.499

Anglais 1.935 7.771.346 5.605.421

Argentin 1 1.778 1.147

Austro-hongrois. 126 ’.67.605 341.327 Belge 7 16.895 12.376

Danois 27 97.240 72.672

Espagnol 34 153.248 109.985

Français 285 1.167.987 751.759

Grec. .. 2 214 96

Hollandais 232 704.458 506.976

Italien 82 247.166 158.565

Japonais 63 331.854 245.679

Norvégien 30 90.203 68.187

Ottoman 28 43.125 29.490

Portugais 3 6 . 424 4 . 230

Kusse 100 451.152 307.173

Suédois 2 2.996 2.158

Totaux 3.441 1 3 . 699 . 237 9.738.1 52 2.407 navires étaient des bâtiments de commerce, dont 2.337 chargés (6.463.00a tonnes nettes) et 70 sur lest (149.311 t. n.), 773, des paquebots-poste (2.551.867 t. n.), 145, des navires de guerre (206.503 t. n.), 116, des navires de commerce affrétés pour des transports militaires par les gouvernements (367.464 t. n.). 1.774 (4 millions 979.053 t. n.) sont entrés dans le canal par Port-Saïd, 1 .667 (4.759.099 t. n.), par Suez. Sur les 282.202 passagers, 179.375 sont entrés par Port-Saïd, 102.827 par Suez, 13 5.249 étaient des militaires (47. 32 ’«Russes. 43.878 Français, 26. 167 Allemands, 1 3.097 Anglais, etc.), 102.423 des passagers civils ordinaires, 25.530 des pèlerins, des émigrants ou des transportés. Relativement à la provenance et à la destination, les 13.628.000 tonnes de marchandises que transportaient, d’après les déclarations des capitaines, les navires transités en 1899. se répartissaient ainsi (chaque tonne étant comptée une fois à l’importation, une fois à l’exportation ) :

pays OU RÉGIONS Exportations Importations Tonnes Tonnes

Angleterre 3.935.300 2.501.800

France 282.800 1.075.600

Allemagne 494.100 871.700

Russie, Grèce, Turquie et

Egypte 699.900 772.400

Portugal, Espagne, Italie et

Autriche...’. 215.200 449.500

Norvège, Suède, Danemark,

Pays-Pavs et Belgique... 554.700 722.400 Etats-Unis 316.000 736.600

Mer Rouge et golfe Persique. 108.400 329.800 Inde 3.871.600 3.013.100

Indes néerlandaises et Sia m. 1.110 300 737.900 Indo-Chine, Chine et Japon . I . 250 . 500 1 . 748 . 900 Australie et îles océaniennes. 629.500 390 300 Madagascar et Afrique orien-

tale _ 159.700 278.000

Total égal 13. 628 .000 1 3 . 628 . 000 Le Canal de Suez et le Dkoit international. — Aux termes des firmans de concession, le canal de Suez est, nous l’avons vu, « universel » et, de plus, « neutre ». La Compagnie concessionnaire est, d’autre part, « égyptienne », bien qu’elle ait été organisée en France par des Français, qu’elle soit régie, en tant que société, par la loi française et que son administration ainsi que son domicile attributif de juridiction soient à Paris. Ses titres sont même considérés, en principe, par l’enregistrement comme « valeurs étrangères » et, à l’expiration de la con-GRANDE ENCYCLOPÉDIE. — XXX.

cession, en 1968, le canal reviendra, moyennant rachat du matériel, au gouvernement égyptien. Cette situation, déjà, par elle-même, suffisamment anormale, s’est trouvée, de fait, compliquée encore par la position de dépendance du pacha d’Egypte à l’égard du sultan et aussi, surtout même, par les convoitises et l’ingérence chaque jour croissantes de l’Angleterre, qui, après avoir tout l’ait pour entraver la construction du canal, dont elle ne voulait même pas entendre parler, s’en sert aujourd’hui le plus (60 °/ du tonnage total) et le considère comme indispensable à sa vie. La première grosse difficulté fut soulevée en 1873, lorsque la Compagnie voulut apporter certaines modifications dans l’assiette et le taux des péages. Les armateurs se récrièrent et la Sublime-Porte, travaillée par l’Angleterre, ayant donné ordre au vice-roi de faire avancer ses troupes et d’occuper les établissements du canal, Ferdinand de Lessepsdut, devant la force brutale, accepter le régime qui lui fut, en quelque sorte, dicté. L’année suivante, en 1875, le cabinet anglais acheta secrètement au vice-roi, alors très gêné, ses 176.602 actions, ce qui, avec celles appartenant à d’autres porteurs anglais, assurait désormais à l’Angleterre, ou peu s’en fallait, la majorité dans les assemblées de la Compagnie, et, en 1877, au débutde la guerre russo-turque, il fit savoir au gouvernement russe, après avoir, tout d’abord, repoussé les propositions de neutralisation de Ferdinand de Lesseps, qu’il n’admettrait aucun acte de guerre à rencontre du canal, pourtant territoire turc. La Russie s’abstint, au surplus, d’user de ses droits de belligérant et ce fut l’Angleterre elle-même qui, en 1882, sous prétexte de répression de l’insurrection d’Arabie, porta la première atteinte à la neutralité du canal. Dans la nuit du 19 au 20 août, sir Garnett Wolseley l’occupa militairement et, malgré une énergique protestation de F. de Lesseps, qui refusa ses pilotes, le ferma à la navigation jusqu’à ce que toute sa Hotte l’ait tranquillement franchi. En vue de prévenir le retour de semblables éventualités, une commission internationale fut convoquée avec mission d’étudier un « règlement du libre usage du canal de Suez». Composée de délégués de la France, de l’Angleterre, de l’Allemagne, de la Russie, de l’Italie, des Etats-Unis, de la Turquie, des Pays-Bas et de l’Espagne, elle se réunit à Paris, dans le courant de 1885, sous la présidence du directeur des affaires politiques, Billot, et elle élabora une convention, qui, d’abord repoussée par l’Angleterre, ne fut définitivement ratifiée que le 28 nov. 1888. « Le canal maritime de Suez, y est-il dit, sera toujours libre et ouvert, en temps de guerre comme en temps de paix, à tout navire de commerce ou de guerre, sans distinction de pavillon. En conséquence, les hautes parties contractantes conviennent de ne porter aucune atteinte au libre usage du canal en temps de guerre comme en temps de paix... » Et plus loin : «... Aucun droit de guerre, aucun acte d’hostilité ou aucun acte ayant pour but d’entraver la libre navigation du canal ne pourra être exercé dans le canal et ses ports d’accès, ainsi que dans un rayon de 3 milles marins de ces ports, alors même que l’empire ottoman serait l’une des puissances belligérantes ». C’est au gouvernement égyptien et, au-dessus de lui, au gouvernement ottoman, qu’il appartient d’agir, le cas échéant, pour réclamer l’observation de ces dispositions, toujours en vigueur, et les agents des puissances ont, chaque année, au Caire, une réunion, où ils constatent que le traité a été, au cours de l’année précédente, ponctuellement exécuté. Malheureusement, et ce sont là les principales critiques que suscite celte convention, le gouvernement égyptien, à qui incombe, en premier, le soin de la faire respecter, est, en réalité, du fait du maintien de l’occupation anglaise, sous la dépendance de nos voisins d’outre-Manche. Même cette occupation cessant, l’Angleterre resterait maîtresse d’Aden et de Périm, c.-à-d. de la mer Rouge. Or, qu’importe qu’on puisse entrer librement dans le canal par la Méditerranée si on n’en peut sortir. Pour 42