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t. XVII, p. 231), et par Klaproth, en 1795, dans le rutile (V. ce mot). Il entre, du reste, dans la composition d’un grand nombre d’autres minéraux : la brookite, l’ana-Xase, sont, en effet, comme le rutile, de l’acide titanique ; le sphène ou litanite est un silicotitanate de calcium, et la polymignite un titanate de zirconium et d’yttrium ; l’œschynite, l’euxénite, le pyrochlore sont des minéraux à la fois titanifères et niobifères ; enfin non seulement les différentes variétés de fer titane, mais une foule d’autres minerais de fer contiennent de petites quantités de titane. On ne le rencontre, par exemple, nulle part à l’état de liberté et même on ne l’a jamais encore obtenu à l’état métallique proprement dit. Il reste sous la forme d’une poudre non cristalline et très dure, dont la densité est 5, 30 et qui, examinée au microscope, a, outre la couleur du fer, son éclat métallique.

Propriétés chimiques. La poudre de titane chauffée à l’air brûle avec un grand éclat ; chauffée dans l’oxygène, elle est brusquement consumée, avec production d’un éclair ; mêlée à du minium ou à de l’oxyde de cuivre, elle détermine, en brûlant, une très grande élévation de température. Le chlore n’attaque pas le titane à froid, mais il l’attaque à chaud et la combinaison a lieu avec incandescence. L’acide chlorhydrique l’attaque également à chaud en donnant le protochlorure de titane, l’acide azotique en donnant l’acide métatitanique. Il présente, d’autre part, aux hautes températures, une affinité extraordinaire pour l’azote. Ses principaux composés sont, outre une série de chlorures, un protoxyde, un sesquioxyde, un oxyde intermédiaire et un bioxyde, l’acide titanique, qui, avec les acides, donne également des sels.

Préparation. Le procédé de Berzélius et de Wœhler consiste à traiter, dans un creuset ouvert, un fluorure double de potassium et de titane par du potassium ; la réaction est accompagnée d’une vive incandescence et, lorsque la masse est refroidie, on sépare le titane, devenu libre, du fluorure de potassium à l’aide de l’eau, qui dissout ce dernier. Dans le procédé de Mers, le sodium remplace le potassium. Par l’un et l’autre procédé, du reste, on n’obtient, comme nous l’avons déjà fait remarquer, qu’une matière pulvérulente.

Alliages du titane. Le titane peut former avec plusieurs métaux des alliages. Le seul que l’on ait jusqu’ici étudié est l’alliage de titane et d’aluminium.

Azoture de titane. Il a été longtemps confondu avec le titane lui-même, auquel, à raison de l’affinité toute particulière de ce métal pour l’azote, il se trouve presque inévitablement mélangé. C’est lui, du reste, qui lui communique son aspect métallique et sa couleur jaune ou rougeâtre. Wœhler a décrit quatre azotures de titane : Ti 3 Az, qui parait n’exister que combiné au cyanure dans l’azotocyanure de titane, TiAz, Ti’Az 2, Ti^A/A Traités par la potasse en fusion, ils produisent un dégagement d’ammoniaque.

Fluorures de titane. Fluotitanates (V. Fluorurk, t. XVII, p. 686).

L’anhydride ou acide titanù{ue, TiO~ est le plus important des oxydes de titane. Il se rencontre dans la nature sous trois formes : le rutile, l’anatase, la brookite. On l’obtient d’autre part, artificiellement, à l’état pur, soit en débarrassant simplement le rutile des matières étrangères qu’il renferme (oxydes de fer, de manganèse, d’étain, silice, etc.), soit aussi en partant du fer titane, qu’on prive de la majeure partie de son fer en le traitant par l’acide chlorhydrique bouillant et qui se comporte dès lors comme le rutile. Les procédés sont, du reste, nombreux. Ainsi obtenu artificiellement, c’est une poudre blanche, qui prend par la chaleur une teinte jaune. Il est infusible dans l’eau et indécomposable par la chaleur, mais il se dissout dans l’acide lluorhydrique et dans l’acide sulfurique bouillant. Sa densité est 3, 97. Il forme avec les acides des composés instables. Ses hydrates, au contraire, qui rougissent le papier de tournesol, jouent le rôle d’acides.

Ils s’obtiennent en précipitant l’anhydride titanique par un alcali dans une solution acide ou par un acide dans une solution alcaline. On a, d’ailleurs, suivant la façon dont on opère, deux modifications différentes de l’anhydride : de Y acide titanique a, ou acide titanique proprement dit, et de Y acide titanique |5, ou acide métatitanique. Le premier est soluble dans les acides étendus ; le second, qui a une consistance gélatineuse, n’est soluble que dans 1 acide sulfurique chaud. Leur composition parait être analogue à celle de l’acide silicique : TiHO 3 = TiO 2, HO. Ce degré d’hydratation, qui correspond au séchage sur l’acide sulfurique, est susceptible, au surplus, de varier avec les conditions dans lesquelles celui-ci s’opère : à l’air, par exemple, pendant un jour ou pendant plusieurs semaines, à 60°, à 100°, etc. On a ainsi encore des hydrates, tels que TiHO 3 + 2110= : Ti0 2, 3H0, TiH0 3 +H0==Ti0 2, 2H0, etc. L’affinité du titane à l’égard de l’azote a donné l’idée d’employer une brasque d’acide titanique pour empêcher l’azote de l’air, ainsi retenu au passage, de pénétrer dans les creusets de charbon.

Titanates. L’acide titanique forme, avec les bases, des sels, qui, pour la plupart, sont insolubles dans l’eau, mais solubles dans l’acide chlorhydrique, et qui sont décomposables par l’acide étendu et bouillant. La composition d’un grand nombre d’entre eux est représentée par les formules TiO’M 4 et TiO’M 2, dans lesquelles M est un métal monatomique. Les uns, comme les titanates de potassium et de sodium, ne s’obtiennent que par décomposition ; les autres se rencontrent dans la nature, mais ont été reproduits artificiellement par Hautefeuille : titanate de calcium (pérowskite), titanates ferreux (fer titane), silico-titanates [sphène ou titanite), etc.

TITAN ETH ES (Zool.) (V. Oniscus).

TITANITE (Miner.). La titanite on sphène (titane silicéo-calcaire de Haiiy) est un silico-titanate de calcium, CaTiSiO 5. On la rencontre dans les terrains de cristallisation et dans les volcans éteints, quelquefois disséminée, mais le plus souvent implantée parmi les fissures des roches, granités, syénites, gneiss, basaltes, etc. Elle se présente en cristaux ordinairement très petits et amincis en forme de coin ou de toit de maison ; les plus beaux qu’on possède viennent du Saint-Gothard, du Tirol, du Dauphiné, de l’Oural. Son apparence générale est vitreuse. Sa couleur, de même que sa structure cristalline, est très variable suivant les espèces. Le sphène proprement dit est jaune, jaune verdàtre ou vert clair. La titanite proprement dite, dans laquelle le fer remplace partiellement le calcium, est brune ou rouge. Le spinthère est un sphène verdàtre engagé dans le calcaire. La greenovite, ou sphène manganésifère de Saint-Marcel, est rouge de chair. La ligurite est un sphène en grands cristaux aplatis, d’un vert jaunâtre ou rougeàtre, engagés, avec apatite incolore, dans un schiste talqueux d’Ala (Piémont). L’yttrotitanite ou keilhanite de Norvège est un sphène riche en yttria, présentant la plupart des caractères du sphène proprement dit. Signalons encore, comme variétés du même minéral, la séméline du lac de Laach et la piclite de Chamonix. La densité de la titanite ou sphène, est de 3, 3 à 3, 7, sa dureté de 5 à 5, 5. Incomplètement attaquable par les acides, elle fond sur les bords, au chalumeau, en verre foncé, avec bouillonnement ; les cristaux jaunes deviennent bruns. Elle possède un pouvoir biréfringent énergique, de signe positif.

TITANOMYS (Paléont.) (V. Lièvre).

TITANOTHERIUM et TITANOTHÉRIDÉS (Paléont.). Genre d’Ongulés Périssodactyles fossiles, synonyme de Menodus (Pomel, 1849). Nous avons donné la description de ce genre au mot Brontotherium.

TITE. Personnage d’origine hellénique, compagnon de l’apôtre Paul, fut associé à son œuvre. Le Nouveau Testament renferme une lettre de saint Paul à lui adressée, mais dont le contenu, comme c’est le cas pour les épitres