Page:Grandmougin - Ode au colonel Denfert-Rochereau, 1879.djvu/17

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Que flagellaient des vents aux mordantes haleines,
Et les ravins glissants durcis par les hivers !

Sous un souffle inconnu les âmes agrandies
Au milieu des dangers deviennent plus hardies :
Le sol tremble partout ; le sang, par longs ruisseaux,
Brille lugubrement sous les morts en monceaux
Dans la pourpre des incendies !

Sous les bois hérissés de sinistres glaçons,
Sur la morne blancheur des campagnes gelées,
Dans les granges en feu des fermes isolées,
Et sur les toits crevés des croulantes maisons,
Partout d’effroyables mêlées !

Parmi d’innombrables mourants,
Conscrits de dix-huit ans et vétérans superbes
Bondissent et comblent les rangs
Qu’une grêle invisible abat comme des herbes !