jour, en passant son habit de cérémonie, il murmurait contre son voisin dont il accusait la présomption.
— Quel orgueil, disait-il, dans ces petites gens de village ! En voici un qui, me sachant invité par les plus grands personnages de l’empire, ne craint pas de m’obliger à me rendre chez lui pour y boire de la piquette, sans doute avec des manants ! Ah ! si je l’osais, je lui enverrais à ma place une pièce de vers où ses convives et ses loriots seraient tournés en ridicule.
Il se mit incontinent à rédiger cette satire en vers libres, et il en ruminait les derniers traits quand il arriva dans le jardin du Fou des Fleurs.
Le coup-d’œil qui s’offrit à lui était aussi charmant que celui du lac Sy-Hou. L’éclat de ce jardin, planté des fleurs les plus rares, était pareil à celui d’un paravent enrichi de mille couleurs. Par des allées de cyprès, on arrivait dans trois salles couvertes, il est vrai, en simple chaume, et meublées en bois uni, mais où tout resplendissait de propreté. On eût balayé le sol sans rencontrer un atome de poussière.
Quant aux fleurs, soignées par Hoa-Tchy comme autant de filles chéries, elles étaient d’une abondance et d’une richesse extraordinaires.
Le thé qui inspire de belles rimes, |