taires et galants ; une chanson les a transmis à la postérité, chanson touchante dont le dernier couplet arrache des larmes. Lalulipe s’adresse à son amante :
Tiens, serre ma pipe, |
À cette époque Latulipe ne songeait nullement à faire le noir trajet, et tout porte à croire qu’il ne connaissait pas encore cette Manon qui lui inspira plus tard de si éloquents adieux.
Le sergent n’a que trois jours à passer dans le village ; mais aussi comme il les emploie ! Ce sont sans cesse de nouveaux compliments, de nouvelles galanteries à Annette ; il lui donne le bras, il l’accompagne aux champs, il danse avec elle. Pauvre Alain ! il souffre, il est jaloux ! On dirait qu’Annette prend plaisir à se montrer à ses yeux en compagnie du sergent. Alain souffre tant, qu’il oublie qu’il est forcé de partir, que la loi l’oblige sous peine des galères à devenir un héros.
— Puisque tu pars, lui disait Léveillé, c’est le moment de te déclarer.
Alain répondait par son refrain ordinaire : Je n’oserai jamais.