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LA FIN COURONNE L’ŒUVRE.

« Qui bien aime, tard oublie : » attestation touchante donnée à l’amour par un cœur malheureux.

« Là où le fleuve est plus profond, il fait moins de bruit : » symbole des grands desseins et des grandes passions.

« Loin des yeux, loin du cœur : » vérité contre laquelle on proteste quand on aime.

« De poltron à poltron, qui attaque bat. » — « Donne-moi pour m’asseoir, et je prendrai bien pour me coucher. »

— « Qui mesure l’huile, se graisse les mains. » — « La femme est comme la botte, la meilleure est celle qui se tait. » — « Qui se garde de l’occasion, Dieu le garde du péché. » — « Si ta femme est mauvaise, méfie-toi d’elle ; si elle est bonne, ne lui confie rien. » — « Chaque cheveu fait son ombre. » — « Il n’y a pas de mauvaise route quand elle finit. » — « Si Dieu ne veut, les saints ne peuvent. » — « Celui qui glane ne choisit pas. » — « À main dévote ongles de chat. » — « La gloire vaine ne porte graine. » — « Mauvais serment sur pierre tombe. » — « Mieux vaut ployer que rompre. » Et mille autres que je pourrais citer.

Où sont-ils tous ces proverbes qui remuent tant de sentiments, tant d’idées ? vous les avez dédaignés ; ils manquent à votre répertoire. Baissez la tête, soyez humbles, et avant de songer au sanscrit et au persan, rougissez d’avoir oublié les proverbes fondamentaux de la sagesse des nations, ceux que j’appellerai les pères nobles des proverbes, les adages dans le genre de ceux-ci :

« Aide-toi, dieu t’aidera. »

« Trop parler nuit, trop gratter cuit. »

« Moins vaut rage que courage. »

« Il faut battre le fer pendant qu’il est chaud. »