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––––––Et le matin, on veut les voir,
––––––––Et l’après-midi même.
––––––Ah ! le métier n’a plus d’attrait
––––––––Et n’a rien de folâtre ;
––––––Il faut avoir un bon jarret
––––––––Pour rester au théâtre !
––––––Et nos artistes maintenant,
––––––––Nous les voulons ingambes !
––––––Nous ne tenons pas au talent,
––––––––Nous ne tenons qu’aux jambes,
––––––––––––Qu’aux jambes ! (4 fois)
LE PRINTEMPS.

Ah ! pauvres gens !

LE TROISIÈME RÉGISSEUR.

Mais je les entends… silence ! et asseyons-nous !

Ils s’asseoient tous deux à gauche à l’avant-scène.


Scène V

Les Mêmes, GÉRALD, puis BERTHE, puis CHARLEMAGNE et NÉZENTOLE.

Gérald entre avec une chaise et s’assied.

LE PRINTEMPS, au régisseur.

Pourquoi vient-il avec une chaise ?

LE TROISIÈME RÉGISSEUR.

Il est si fatigué que l’administration lui a permis de jouer assis…

GÉRALD, déclamant.

Je suis le bon Gérald, le fils d’Habit-Galon ;
Mon père est un gredin, un vieux traître, un félon.
Avec mon père, moi, je ne fais pas la paire.
Ah ! que j’aimerais mieux qu’il fût ma belle-mère.
Je pourrais le haïr.

Berthe entre avec une chaise et s’assied.

LE RÉGISSEUR, au Printemps.

La fille de Roland.

BERTHE, déclamant.

Je n’ai pas d’embonpoint, mais j’ai bien du talent.
Je suis bien éreintée ! ô ciel ! un point d’appui !
C’est la troisième fois que je joue aujourd’hui.

GÉRALD.

Berthe !

BERTHE.

Berthe ! Gérald, ah ! viens à mes pieds.

GÉRALD, sans bouger.

Berthe ! Gérald, ah ! viens à mes pieds. M’y voici !