Page:Grave - L’Anarchie, son but, ses moyens.djvu/102

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l’action de tous les jours, de tous les instants, et que notre abstention n’est pas de la passivité.


Osera-t-on affirmer qu’agir ainsi, serait faire le jeu de la réaction ? oserait-on nier que cette action-là ne soit pas plus efficace que celle qui consiste à se reposer sur les promesses d’un candidat qui, si sincère soit-il, n’en est pas moins soumis à toutes les fluctuations que subit la volonté individuelle.

Raisonnons.

On nous accordera bien que — cela ressort, du reste, du raisonnement des parlementaires qui continuent à se réclamer de la révolution — l’émancipation des travailleurs ne sera complète que lorsqu’ils se seront débarrassés des entraves économiques.

Nous avons vu déjà que celui qui est le salarié d’un autre ne pouvait être libre, qu’il y avait des libertés trop coûteuses pour celui qui, déjà, n’a pas la satisfaction assurée de ses besoins physiques primordiaux. Où il importe donc, avant tout, d’opérer des changements, c’est dans les conditions du travail, ceux de l’ordre politique n’étant qu’accessoires.

C’est ressasser un lieu commun de répéter, une fois de plus, que le seul rôle de l’État est d’assurer la défense des privilégiés et que, par conséquent, loin d’apporter des restrictions au droit d’exploitation, il s’efforcera de les défendre et de les maintenir en toute intégrité.

Nous verrons plus loin que, lorsqu’il fait semblant d’y apporter des modifications, ces modifi-