Page:Grave - L’Anarchie, son but, ses moyens.djvu/115

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mélange ; mais qui doit s’effacer lorsqu’il s’agit de discuter les moyens « pratiques » d’améliorer l’ordre social actuel.

Ces discussions se renouvellent chaque fois qu’il est question du parlementarisme, de l’armée, du syndicalisme, de la coopération, ou de toute autre panacée qui doit rogner les griffes du capitalisme, apporter un bien-être quelconque aux travailleurs.

Et lorsque un anarchiste fort des critiques tant de fois formulées contre l’ordre de choses actuel, fort surtout de l’expérience acquise, vient, avec des arguments logiques, battre en brèche les réformes proposées, ils croient que nous ne repoussons leurs remèdes que parce que nous avons crainte, si on améliorait le système actuel, de voir s’évanouir les chances de révolution.

Ils affirment que les réformes que nous voulons ne sont que pour un avenir très éloigné, et que ce qu’ils veulent, eux, c’est réaliser, de suite, une portion de bien-être.

Et nous voilà forcés de recommencer toute notre critique, tout l’exposé de nos idées, pour démontrer que, dans la société actuelle, tout se tient, et que la situation du travailleur ne sera changée que lorsque l’organisation économique de la société sera elle-même changée.


Or, ceux qui accusent les anarchistes d’être des fanatiques de la révolution, leur reprochant de repousser les améliorations partielles par crainte de voir reculer les possibilités de la révolution ; ceux-