Page:Grave - L’Anarchie, son but, ses moyens.djvu/131

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la plus absolue de l'état social que vous voulez défendre que vous prononcez ainsi.

Si le privilégié n'est pas responsable d'un ordre de chose qui existait avant lui, le déshérité n'en est pas davantage l'auteur ; pas plus que le privilégié, il n'en est responsable, seulement lui en souffre, l'autre en jouit. C'est pourquoi il faudra bien que ça finisse quand les spoliés auront compris que l'état de choses actuel ne persiste que grâce à leur ignorance et à l'appui qu'ils lui prêtent.

Et alors que nous importent les doléance des exploiteurs se plaignant de ne pouvoir résister à la concurrence ! Nous, nous voulons vivre toute notre vie, nous voulons développer complètement toutes nos facultés, épanouir notre individualité en toute son intégrité, satisfaire nos goûts du bon, du beau, du vrai. L'exploitation doit disparaître.

Nous avons vu que, sans toucher à ces prétendus droits, il n'y avait qu'illusion et déception.

Mais leur erreur la plus grande, c'est lorsque, avouant que la situation du travailleur est mauvaise, ils ajoutent aussitôt que la société fait assez en permettant à ceux qui n'ont rien d'employer leur intelligence à acquérir par les moyens qu'il leur plaira pourvu qu'ils ne soient pas proscrits par ses codes.

Pour eux, il doit y avoir des pauvres et des riches. Tout ce qu'ils admettent, c'est que l'ouvrier devrait gagner un peu plus, de façon à arriver à pouvoir se mettre à l'abri des chômages, économiser pour parer aux maladies, et la vieillesse.

Et lorsque, ainsi, ils ont reconnu aux travailleurs