Page:Grave - L’Anarchie, son but, ses moyens.djvu/158

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La classe qui nous gouverne aujourd'hui, nous traite de violents, lorsque nous nous révoltons contre son pouvoir et contre ses actes, oublie trop facilement que, il n'y a pas si longtemps, c'était elle qui était en révolte contre la légalité qu'elle traitait de violence, et que, pour s'emparer du pouvoir, elle avait recours aux mêmes actes qu'elle nous reproche aujourd'hui.

Et il en fut de même de tous les gouvernements qui la précédèrent, tous eurent recours à la violence pour s'établir, et ne se maintinrent que par la violence.

De même en tous temps, en tous lieux, des gens furent lassés de la servitude qui pesait sur eux, et se révoltèrent, massacrant leurs oppresseurs, ou furent massacrés par eux.

Beaucoup ont été glorifiés pour cela par ceux-là même qui nous traitent de criminels.

La bourgeoisie actuelle qui pense nous flétrir des épithètes d'assassins, criminels, fous furieux, n'a-t-elle pas inscrit en tête de sa constitution, lorsqu'elle s'empara du pouvoir que «contre l'oppression, l'insurrection est le plus sacré des droits, le plus saint des devoirs ?»

Elle sous-entendait, il est vrai, que c'était contre l'oppression dont elle souffrait, que devait s'exercer l'insurrection des peuples, et non contre celle qu'elle voulait établir, mais n'empêche que si, parfois, la vérité change avec la situation, elle n'en reste pas moins la vérité pour celui qui reste toujours sous l'oppression.

Les bourgeois essaient de distinguer, en reprochant