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Page:Grave - L’Anarchie, son but, ses moyens.djvu/193

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— Oh ! pas grand'chose, répondis-je. Nous nous sommes définitivement prononcés pour l'abstention.

— C'est une faute !

— Pourquoi, une faute ? Ne reconnaissez-vous pas vous-mêmes que le parlementarisme ne peut rien produire, que c'est perdre son temps d'y envoyer des députés?

— Oui, mais c'est une faute quand même.

— Alors quoi ? Vous irez dans les réunions électorales. Vous direz aux électeurs que le parlementarisme ne peut rien faire pour leur affranchissement, seulement qu'il y a vingt-cinq francs à toucher à la Chambre, qu'ils aient à faire tous leurs efforts pour vous envoyer les y toucher.

— Mais ce n'est cela que ça veut dire. Hein ?

Labusquière me tourna les talons.

D'autre part, sous prétexte de ne pas nous laisser entraîner loin de notre idéal, il ne faut pas non plus, comme cela est arrivé souventes fois, tomber en l'excès contraire, et nous condamner à l'inaction systématique en nous enfermant dans la tour d'ivoire des principes.

Notre programme doit rester absolument intransigeant ; nous devons écarter tout ce qui, sous prétexte de l'élargir, tendrait à la diminuer. Il doit rester pur de toute compromission, menant la campagne anarchiste, toujours montrant le but à atteindre, sans s'occuper des risettes que lui font les pêcheurs de réformes, se refusant de faire entrer