Page:Grave - L’Anarchie, son but, ses moyens.djvu/211

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Et, comme en effet, le gouvernement de Versailles n'était défendu que par quelques gendarmes, s'il avait été balayé ou forcé de fuir encore, c'était le triomphe de l'idée communaliste. Nous aurions sans doute évité cette saignée de 35.000 hommes faisant disparaître les plus énergiques, et que, aujourd'hui, nous payons par cette dépression morale qui fait que l'on accepte les pires ignominies, sans que les pavés se soulèvent d'eux-mêmes.

Peut-être nous aurait-il fallu, par la suite, combattre la Commune comme trop autoritaire et réactionnaire. Mais je me place ici à son point de vue, et je constate que plus d'initiative de la part de ses défenseurs aurait contribué à la faire triompher, tandis qu'elle fut battue pour avoir voulu trop bien jouer aux soldats.

Pour nous, anarchistes, la révolution sociale ne doit pas consister en un simple changement de pouvoirs ; mais dans la transformation la plus complète possible de l'état social ; dans l'abolition de toutes les institutions politiques, et économiques de l'heure actuelle ; dans la mise à la disposition de chacun, du sol et de l'outillage.

Ce n'est pas à élever une autorité de leur choix que devront s'exercer ceux qui voudront s'affranchir ; mais bien à détruire toutes celles qui tenteront de se substituer aux anciennes.

La lutte sera partout où il y aura une autorité à renverser ; municipale ou centrale ; partout où il y aura du sol à mettre en valeur, une exploitation à