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Page:Grave - L’Anarchie, son but, ses moyens.djvu/264

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lités, et penserait que, tout en ne valant rien, les réformes valent cependant quelque chose, et croirait à son émancipation par le coopératisme ou l’augmentation des salaires.

Il n’y a donc que ceux qui croient à l’efficacité de ces choses qui puissent grouper les gens, en leur promettant, en toute conscience, que leur émancipation sortira de leur application, et se livrer avec toute l’ardeur désirable aux besognes nécessaires pour la conquête ou la réalisation de ces réformes; laissons-les donc y travailler, pour nous contenter, nous, d’aller chercher, parmi les éléments qu’ils commencent à dégrossir, ceux aptes à nous comprendre.


Lorsqu’ils commencèrent à s’affirmer en tant qu’anarchistes, ceux-ci se trouvèrent en lutte avec tous les partis. Commençant seulement à élaborer leur programme, il était nécessaire pour eux de se maintenir à l’écart de tout mouvement qui ne représentait pas absolument leur idéal en toute son intégrité.

Il fallait qu’ils prennent conscience d’eux-mêmes, et de leur but pour avoir la possibilité de résister à la force d’absorption des groupements ambiants. De là, l’abstention complète des anarchistes à l’égard du mouvement ouvrier.

Mais ce désintéressement dans la question eut des inconvénients énormes. Des grèves importantes se produisirent, sans que les anarchistes qui, cependant, à tous égards, représentent le mouvement