Page:Grave - L’Anarchie, son but, ses moyens.djvu/269

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chemin faisant, ceux qui, soit par tempérament, soit par travail cérébral préalable, sont aptes à saisir plus vite l’idée émise, mais n’espérons pas les conversions en masse ; c’est aller au devant des déceptions.

Ce n’est qu’en arrivant à modifier progressivement les conceptions individuelles du groupe que l’on arrive à modifier l’état d’esprit général.


Notre programme anarchiste doit rester intact. Ne pas participer en quoi que ce soit à la comédie politique, combattre toute réforme en démontrant qu’elle est, ou inefficace ou impraticable. Il n’y a pas d’autre action pour un anarchiste convaincu.

Mais, lorsqu’il s’agit de la défense des salaires, tout en reconnaissant que cela ne changera rien à l’organisation sociale, nous pouvons, sans compromission — nous le devons, même, participer à la lutte.

Lorsqu’il s’agit pour le travailleur de résister à un surcroît de misère, il n’y a pas de réforme sociale qui, pour lui, tienne devant la nécessité de défendre le peu qu’il a. Il va au plus pressé, vu que, une diminution ou une augmentation de salaire, représentent, pour lui, une aggravation de misère, ou une amélioration immédiate.

En nous mêlant à cette lutte, cela ne doit être pour nous, cela est évident, qu’une occasion d’affirmer nos conceptions, en expliquant aux travailleurs que nous nous mêlons à leur besogne, parce que nous comprenons, qu’en un tel moment, ils ont