Page:Grave - L’Anarchie, son but, ses moyens.djvu/301

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lins qui, dans un livre qui a fait sensation[1], annonce l’ouverture d’une école de ce genre.

« Susciter les questions de l’élève, découvrir ses aptitudes pour les diriger, au lieu de mettre en présence un inférieur (l’élève) et un supérieur (le maître) ; faire que l’élève se sente une personnalité en face d’une autre en même temps que l’on ouvre son intelligence ; exercer ses muscles à des travaux manuels qui le mettent à même de savoir se servir de ses membres ; réveiller son émulation par l’attrait de ce qu’on lui enseigne, et non par des récompenses ou châtiments toujours arbitraires », voilà ce que propose M. Demolins, voilà ce que nous voulons nous aussi, et que nous n’avons inventé ni les uns ni les autres, puisque déjà Mlle  Dupont[2] le pratique depuis dix-sept ans dans son école professionnelle, et que cela est pratiqué aussi en Angleterre, si nous en jugeons d’après les exemples que M. Demolins cite lui-même et à ce que raconte M. Leclerc, dans une enquête qu’il a publiée sous le titre de L´Éducation des classes moyennes et dirigeantes en Angleterre.

Seulement M. Demolins croit à la légitimité de la propriété individuelle, il est convaincu des droits

  1. L’Éducation nouvelle.
  2. Mademoiselle Dupont est une femme de rare énergie qui, éprise d’enseignement, avait organisé une école professionnelle de jeune filles, rue Bayen, et, sans le savoir, faisait de l’enseignement anarchiste. Les bourgeois qui la soutenaient, effrayés de prêter leur concours à une pareille œuvre, s’empressèrent de la lâcher, mais mademoiselle Dupont n’était pas femme à se laisser abattre, aidée de quelques bourgeoises, plus intelligentes, sans doute, elle a réussi à maintenir son école qui se trouve maintenant, Avenue des Ternes, 96.